Une experience de terrain

Quelques similitudes avec les énigmes de la Chouette d'Or me guident à publier le carnet de bord de la Carte aux Trésors FR3 de 1996.
20 ans après la rencontre de Bernie et de sa compagne, aux alentours de la Pierre aux Sacrifices, nous nous sommes retrouvés pour échanger sur la Chouette d'Or.
Le contexte historique de la Rose des Vents 96, sa zone riche en curiosités naturelles et aux contes et légendes qui y sont rattachés restent d'actualité pour la recherche de la cache de la chouette en Alsace-Lorraine.
Vous trouverez l'intégralité des énigmes de cette rose des vents et de leurs solutions sur le site des Chasses aux Trésors.  (http://puzzle.smart-handson.com)

En 1996, la France compte déjà des internautes mais le monde des chasses aux trésor, en lien avec les émissions de télévision telles la Rose des Vents, exploitent encore exclusivement les numéros 3615 de la plateforme minitel.
Sans minitel, point de salut.

La téléphonie mobile en est à ses débuts et la couverture en devenir, la région des monts de Blond en tant que zone blanche est très mal desservie.

Concernant les outils cartographiques, tout se passe sur le papier : règle, rapporteur et compas sont de mise, dans les mêmes conditions que Max Valentin.
Il était donc utile d'acheter une carte série bleue.

mardi 6 août (semaine 1)

Les énigmes du soir

1. Pour voir de l'eau, la rose des vents aurait du chemin à faire.

2. La rose des vents est dissimulée dans un massif.

3. Il fallait être Urbain, pour passer dans la région, où se cache la rose des vents.

4. Pour retrouver la rose des vents, évitez tous les départements que les candidats de la carte aux trésors auront sillonnés
   
   

Les chouetteurs découvrent un énoncé qui les renvoie à leur propres découvertes : la cache de la chouette est éloignée d’un point d’eau,
le massif Central et le massif des Vosges sont montagneux, le périple en Auvergne du pape Urbain II rappelle celui du pape Léon IX à Dabo.
Les candidats de la semaine 1 de l’émission de télévision sillonnent le Quercy (on évitera Tarn-et-Garonne, Lot et Lot-et-Garonne).

mardi 13 août (semaine 2)

Les énigmes du soir

1. Certains natifs de la région ou repose la rose des vents ont utilisé la sedia gestatoria.

2. Mêmes dominants,ils n'ébranleront pas la rose des vents sur les hauteurs du premier rempart.
   
   

La sedia gestatoria est une chaise à porteurs dont les papes font usage dans certaines cérémonies solennelles.
On pense au Comtat Venaissin, ancien État pontifical, fondé en 1274.

L’énigme 2 va mener à des recherches de lieux fortifiés, source de fausses pistes.
Les monts de Blond soumis aux vents d’ouest sont les premiers remparts occidentaux du Massif Central

mardi 20 août (semaine 3)

Les énigmes du soir

1. Là où elle est, le droit écrit et le droit coutumier auraient aussi bien pu s'appliquer

2. Vous retrouverez de nombreux boudins aux fenêtres et aux portails de la région qui abrite la rose des vents.

3. Si vous découvrez la rose des vents, peut être aurez-vous comme un intendant de la région des «réflexions sur la formation et la distribution des richesses»..

Brigitte et François entrent dans la danse.  Les parents de Brigitte sont natifs de la région de Limoges.

Les boudins sont des moulures d'ornement limousine, l’intendant Turgot a publié à Limoges en 1766 ses réflexions sur la répartition des richesses.
Le Limousin, incluant la Creuse, la Corrèze et la Haute-Vienne étaient déterminés, la Basse-Marche mise en réserve.

Les centres d'intérêt, pour la lecture sont Uzerche et ses remparts multiples, Bort-Les-Orgues, Limoges, et Ségur-Le-Chateau en Corrèze.
Ségur-Le-Château siège d'un tribunal pendant 3 siècles, convient bien pour l'énigme :  "Là où elle est, le droit écrit et le droit coutumier auraient aussi bien pu s'appliquer".
Le conditionnel pour : "auraient" traduisant une éventualité et non un fait, on met de côté Ségur-Le-Château.

dimanche 25 août

À côté du droit écrit (romain), le droit coutumier constitue la principale source du droit laïc

La limite entre le droit écrit et le coutumier, ainsi que celle entre la langue d'Oïl et d'Oc, invite à tracer une ligne sur une carte de France.
Elle longe la Vienne, traverse les Monts de Blond, et remonte vers la Creuse. 

Aux rochers de Puychaud (sud de Bellac, Haute-Vienne), une plaque dédiée au poète occitan Frédéric Mistral rappelle que la frontière
entre les pays de langue d'oc et de langue d'oil passe à cet endroit.

Le rocher sur lequel elle est apposée n’est pas sans évoquer les formes granitiques du Sidobre (Tarn), associées à des légendes diverses.

mardi 27 août (semaine 4)

Les énigmes du soir

1. En s'alignant par les degrés, la rose des vents est au même niveau que la fumée.

2. L'originaire du département où se trouve la rose des vents pensait-il au trésor France 3 lorsqu'il écrivait :
   «  La grandeur de l'homme est qu'il peut trouver à peiner là où une fourmi se reposerait ».

3. Retrouvez les reliques de celui qui avait converti l'Aquitaine, le Rouergue, le Poitou et la Saintonge, pour vous rapprocher de la rose des vents.

4. À cet originaire du département d'accueil de la rose des vents il a fallu toutes ses dents pour décrocher l'arc-en-ciel.

Les parents et la tante de Brigitte sont très précieux pour leurs connaissances étendues des arts, des coutumes,
ils aideront ou confirmeront la découverte de Turgot, de Giraudoux, des saints et des ostensions.
François et Françoise, mettront à plat les énigmes, éluderont les raisonnements spécieux ou farfelus, la ligne directrice, c'est eux. 

Jean Giraudoux, natif de Bellac, St-Martial, évangélisateur du Limousin et Luc Leblanc, limousin d’origine, l'étau se resserre sur le département de la Haute-Vienne
et ses mystérieux mégalithes.

Un « déclic » se produit avec La Fumée : quelle chance de connaître la Charente-Maritime et ses Forts ! 

Instantanément, nous pensons au tracé du 46ème degré de latitude, et à la presqu'île de Fouras : à basse mer, depuis la Fumée, tout promeneur
peut se rendre, en marchant sur les eaux retirées, vers Fort Enet, et rapporter jusqu'à 5 kilos d'huîtres, échappées des parcs, cela s'entend.
Par ailleurs, les navettes de l'embarcadère de la Fumée, emporte chaque jour les visiteurs vers l'île d'Aix toute proche.

L'avantage en temps de recherche obtenu est important, car les points géographiques de la Fumée et des Monts de Blond sont très éloignés,
réflexion : les gens ne sont pas près de trouver ! 

Toute l'attention se reporte donc, en premier sur : La lande de Frochet, Bussière-Boffy et sa légende de la Mandragore. 

« Premier rempart »  au sens strict du terme répond à l'énigme : « la rose des vents se situe sur les premiers remparts »

Les conseils généraux respectifs de Poitou-Charentes et du Limousin ayant aménagé les sites, une immense plaque signale le point culminant des Charentes,
à 368,63 mètres, au pied du « rocher aux oiseaux », que l'on peut escalader à l'aide d'une échelle.

mercredi 28 août

Arrivée à Cieux, au petit matin, le syndicat d'initiative étant fermé, achat de la carte I.G.N locale intitulée : Oradour-sur-Glane, au commerce local, tout est calme,
aucun concurrent n'est en vue. 

Première incursion dans les monts de Blond, par la route : Cieux-Blond, dominée par le relais de Bachellerie, en construction, pour les besoins de l'aviation civile.
On note qu'un Mystère de l'armée de l'air s'est écrasé dans les années soixante, tout près du sommet. Une plaque commémorative, entourée de pièces de l'avion de chasse,
rappelle les noms des victimes.

Avant de monter à Puychaud, un petit crochet sur la gauche, vers Pioffray, centre des tourbières, terre meuble par excellence,
donc propice pour l'enterrement de la rose des vents.
Sous une légère brume, rencontre sympathique avec un chercheur de boîte aux lettres Minitel : STEF6, au pied de la plaque dédiée à Frédéric Mistral,
marquant la limite entre la langue d'oc et la langue d'oil, dans les rochers de Puychaud.

- Déjà !!?
- Vous-êtes parti à 6 heures du matin, c'est pas possible !!
- Excusez-moi, est-ce vous qui avez creusé ici et là devant ?
- Non , non , j'en suis d'ailleurs fort gêné, regardez comme cela a été mal rebouché, ce ne peut pas être si évident !

Qui est-il pour avoir tout deviné avant nous entre l’émission hier soir et ce matin ? 

STEF6 : La Frontière des Langues, cela fait une semaine qu'on le devinait, le trait d'hier n'a fait que confirmer ce site !!. 

Egalement bordelais, il connaissait la Fumée, pour y avoir passé des séjours, sa femme étant de la région.
L’émotion prend le dessus : un premier trou infructueux au pied de la plaque. 

Au-dessus du site, deux tables, blocs de petite taille.
STEF6 me montre l'un des deux menhirs, vraisemblablement visité peu de temps auparavant, encouragements mutuels puis séparation.
C'est réconfortant finalement d'aller vers le même but à plusieurs. 

Rencontre au village, de la responsable de l'O.T de Blond, demande de renseignements pour un gîte. 

Le loueur nous donne une information : « Le sous-sol est en granit, dans tous les monts, à part Bachellerie (point culminant où se construit la tour de guidage de l'aviation civile),
vous ne creuserez jamais bien profond, sous la couche d'humus ».

samedi 31 août et dimanche 1er  septembre

Nous louons un gîte rural dans le village de Bocartu (Boscartus) le mélange des langues fait que les 2 prononciations sont correctes !

Avec Marc, 3 ans, les 2 jours nous permettent de découvrir la région en toute sérénité, il faut visiter tous les dolmens restaurés par la D.R.A.C du Limousin depuis 1982,
la liste est longue :

Pierre à Cupules d'Arnac, Dolmen de Javerdat, Menhir du Pic à Javerdat, Menhir de Ceinturat, Pierre à Sacrifices de Cinturat,
Abri de la Roche aux Fées (très impressionnant), Roche Branlante (il en existe une aussi, en Bretagne),
Dolmen de Puychaud, Dolmens de la Betoulle, Dolmen de la Borderie..

La première visite sera pour le chaos de la Pierre Branlante, c'est à 200 mètres, nous partons à pied.

Les monts de Blond sont quadrillés de sentiers de randonnées, classés par thème,
notre attention se porte logiquement sur le G.R bleu appelé : "Aux Frontières des Langues".

Recherche des zones dégagées, exemptes d'habitations sur 400 mètres alentour, nous hachurons sur la carte les portions de champs clôturés et les portions de forêt privées.

Quand on a parcouru beaucoup de kilomètres, on est toujours un peu déçu de tomber sur un grillage ou un taillis inextricable,
il est préférable donc de repérer les lieux en un week-end, c'est le but de l'opération.

La documentation, précise et fournie permet de s'imprégner des mystères et légendes de chaque pierre.
Pour les aides techniques en semaine, l'idéal serait de se renseigner sur le plan d'occupation des sols et des biens de section.

Retour à Bordeaux, mais pour combien de temps ?

mardi 3 septembre (semaine 5)

Les énigmes du soir

1. "On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux".  Sauf peut être la couleur des blés.

2. Ce serpent à la tête humaine et à la queue en dard a laissé, selon la légende, ses empreintes de lion, non loin de la rose des vents.

3. Née à Lussac, elle aurait pu l'être non loin de la rose des vents dans l'une des demeures familiales.

4. En prenant de la hauteur, la rose des vents s'est rapprochée des cieux.

Enigme 1 : renvoi à l'énigme B de la Chouette d'Or,
Enigme 2 : La créature chtonienne de l'énigme 2 aux énigmes 530, 500, 420 et 560, 
Enigme 3 : Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart est la favorite de Louis XIV
Enigme 4 : La Lumière Céleste

Max Valentin serait-il co-rédacteur de cette chasse aux trésors ?

La manticore est décrite comme un monstre ayant le corps d'un lion, généralement rouge sang, la tête d'un homme parfois pourvue de cornes, une triple rangée de dents allant d'une oreille à l'autre, et une queue de scorpion ou de dragon.

Sur la butte de Frochet, on évoque la légende de la « Mandragore », monstre qui avait une prédisposition particulière pour les jeunes filles et qui terrifiait les habitants.

Les landes de la Butte de Frochet, autrement appelées « Landes de la Broderie », sont situées à l'ouest de la Haute-Vienne, sur la commune de Bussière-Boffy,
à proximité de Bellac et des Monts de Blond (blonc comme les blés).

Le rocher sur lequel est apposée la plaque de Frédéric Mistral nous rappellent que des légendes diverses sont souvent rattachées à des curiosités naturelles.
La mandragore est l’argument qui pourrait nous orienter vers un rocher des Monts de Blond chargé d’histoire.

La commune de Cieux comprend 45 villages ou lieux-dits, le concepteur du jeu a bien choisi la zone finale.

Au nord du hameau de Cinturat, commune de Cieux, un sentier mène à la Pierre À Sacrifices.
Ce rocher dessinerait dans le bassin creusé à son sommet, l’emprunte d’un corps allongé avec ces viscères sur le dessus.
Autres spots : le menhir de Ceinturat, situé à l'ouest du hameau. il est classé monument historique et date du Néolithique.
Il s’agit du plus grand menhir de Haute-Vienne. Sa hauteur au-dessus du sol est de 5,10 mètres et il est enterré de 2 mètres.
Le menhir d'Arnac est situé à 1 600 m au sud-est.

Les guides soulignent cependant le fait que les druides Celtes ne pratiquaient pas de sacrifices humains, encore une légende tirée de l’imaginaire local.

mardi 10 septembre (semaine 6)

Les énigmes du soir

1. Environ 377 mètres.

2. Elles vous seront précieuses.

3. Votre soif de découverte sera satisfaite avec un demi.

4. De l'axe produit par deux, grâce au troisième, allez jusqu'au premier et creusez.

Nuit noire, nous partons après l'émission de France 3, donc vers 22 heures. 

Des dizaines d'autos sillonnent la forêt, les immatriculations de Montpellier, Paris, Nancy, Strasbourg ne laissent aucun doute
sur les raisons et motivations de leurs conducteurs.

Une Mercedes immatriculée en Suisse s’enfonce dans un chemin partiellement carrosable.

Un couple s’en extrait et découvre comme nous un spectacle lumineux étonnant de chasseurs de trésors, isolés ou en groupe,
pour la plupart équipés de lampes frontales arpentant le sol.

Nous n’avions pas prévu un tel équipement !
Aujourd’hui, on pourrait allumer la lampe de son téléphone portable tout en pianotant  sur le clavier.

La Pierre À Sacrifices concentre toutes les attentions.

Un raisonnement faux, établi sur le vif, alimenté par une carte d'état-major perfide et voilà la foule pour les 377 mètres d'élévation autour de la Pierre à Sacrifices. 

Nous avons réservé cette altitude 377, pour plus tard dans la nuit, car rien ne nous permettait d'y intégrer le "demi", dommage pour l'ambiance de lucioles exaltés.
Plus à l'est de quelques kilomètres, nous sommes au calme en altitude, à mi-chemin (le demi) entre la Pierre à Sacrifices et la Pierre Branlante, tout près du Petit-Hors.

Il faudrait tirer 9 fois les 20 mètres du décamètre, ce n'est pas pratique, on compte les pas.
Le site est austère, fortement en pente, sous les arbres, parsemé d'amoncellements de granit qui font la particularité des monts. 

Quelques grattages au pied de très grosses pierres, les racines nous empêchent d'aller plus profond : abandon provisoire, on n'y voit rien. 

En redescendant vers les lacs, rencontre avec des parisiens immatriculés dans le 91.
Un petit pincement au coeur, aurions-nous eu raison ?
Dans la hâte, nous n'avons pas remarqué qu'aucun des points de la cible estimée, n'atteint 377 mètres !

Un cercle !

377 mètres divisés par pi donnent un diamètre de 120 mètres très précis.

mercredi 11 septembre

Temps splendide, rencontre avec les chaleureux habitants du village d'Arnac, nous cherchons une table en arc-de-cercle.

Le doyen a retrouvé une table en granit oubliée, recouverte de mousse qu'il a patiemment grattée.
Nous apprenons qu'un menhir, proche de Montmézerie, après Peyrelade, a la facheuse habitude d'aller boire chaque soir de Noël à la source toute proche.
Si les indices sont mobiles, où allons-nous ?

L'air du temps mène au Rochers aux Fées, endroit féérique et difficile d'accès.

Le mot-clé : "environ" dans la phrase : "377 mètres environ", et l'indice supplémentaire du quatrain, la division exacte de 377 par PI,
valide définitivement la thèse d'un diamètre de 120 mètres, soit un rayon de 60 mètres. 

jeudi 12 septembre

Remise à plat de la procédure de recherche, abandon de la carte I.G.N. au 1/25.000.

Respecter les indications de l'auteur et éviter de se noyer dans les détails, surtout dans les cartes au 1/25.000,
mais ne rêve t'on pas dès qu'on est en possession de ces cartes si précises, invitant à la rêverie et s'offrant aux tracés ? 

L'alignement sur cette dernière des trois mégalithes : Rocher de Puychaud, Pierre à Sacrifices , Menhir de Ceinturat est un supplice,
la carte Michelin possède en effet les trois références ! Elles vous seront précieuses, surtout l'une, et si ce n'était pas les pierres ?

Nouvelle erreur de comportement : la relecture directe d'une carte au 1/200.000ème nous donne comme seules possibilités :

• Les bornes IGN, propres à toutes les cartes, toutes marques confondues, marquant les sommets, servant à la triangulation et à la fabrication des cartes.

• Les statues  et croix aux intersections. Celles de la D675 reliant Mortemart à St Junien sont à l'ouest des monts donc très attractives.

• Les pierres ou menhirs : Pierre à Sacrifice, Pierre Branlante, menhir de Ceinturat.

Les dernières informations imposent l'abandon définitif de la Pierre à Cupules et du Rocher de Frochet

Essais de tracés sur la carte avec la croix à l'intersection de la D675 et de la D5a, en prenant l'axe ouest-est depuis la Fumée,
en comptant un angle de PI/3, on atterrit dans un champ.
Essais avec le calvaire au dessus de Villerajouze, le point de vue y est magnifique.

Vendredi 13 septembre

Nouveau départ de Bordeaux et cap sur les bornes I.G.N et plus précisément sur celle des Egaux, au sud-ouest de Montrol-Sénard,
ne voyons-nous pas en effet que le village Le Pic avoisinant (serait-ce l'homonyme du symbole Pi ?) culmine à 377 mètres. 

Un diamètre exact de 120 mètres, à partir d’un cercle de 377 mètres n’était-il pourtant pas la bonne piste à suivre ?

Cette borne est au centre des triangulations avec le bornes 458 de Montrol-Sénard et celle de la Lande de Frochet
(il nous faut bien placer la Mandragore de Bussière-Boffy quelque part dans le produit final !)

Sur place vers 21 heures, François et Brigitte peinent dans la montée et tombent sur des murettes, nous n'avions pas lu la légende de la carte
et avions pris pour un chemin des ruines de murettes.

Au même moment, à Bordeaux, opération digestion de la table des rapports trigonométriques de la page mathématiques n°199 du QUID, les arcs et angles orientés y sont simplement décrits, les angles possibles sont 60 degrés pour les cosinus et 30 degrés pour les sinus.
Par sécurité, une rapide vérification des valeurs pour arc tangente et arc cotangente nous font garder un 21,6 degrés,
au cas où le tracé final ne serait pas une demi-droite partant du centre d'un cercle ayant pour point de départ une des précieuses.

23 heures: abandon des bornes, fausse piste, retour aux pierres.

Plusieurs choix s’offrent à nous : 

• Prise de l'axe : Menhir de Ceinturat - Pierre à Sacrifices - Puychaud

• Prise de l'axe : Pierre à Sacrifices - Pierre Branlante, l'angle formé par cet axe par rapport au 46ème degré de latitude est-ouest est de 9 degrés.

23 heures 30, la base arrière à Bordeaux rend les chercheurs fous, les angles valsent au rythme du rapporteur et des coups de gomme portés sur la carte, que diable, l'angle est bien de 60 degrés, auxquels on ajoute 9 soient 69 degrés. (Certains n'ont toujours pas compris pourquoi ?).
À ce stade, seule la direction nord-nord-est est sélectionnée (Certains n'ont toujours pas compris pourquoi ?).

Une fois encore, la recherche en base arrière nous ramène tout près de la Pierre à Sacrifices, dans la foule.
Sur le terrain, les chercheurs nagent dans les lauriers, il vivent en plein délire au milieu des pioches, des cordes etc... Ils changent d'axe de recherche toutes les 5 mn.
Épuisée, à 4 heures du matin, les jambes décident de mettre un hola au délirium avancé de la tête chercheuse du groupe.

samedi 14 septembre

Le soir apporte la levée du doute sur la valeur absolue du demi, il est absolument clair que la Rose des Vents représente, par ses petites pointes,
toutes les mesures formant ce fameux demi, négatif ou positif, peu importe, nous raisonnons en valeur absolue sur les axes : NNO, NNE, ENE, ONO, etc...

Plus question donc de nous limiter au simple angle de 60 degrés en partant du zéro du rapporteur, soit 30 degrés, le nord et le zéro de la boussole alignés.

Souvent le tracé ramène au sentier pédestre, même directement sous la Volvo d'un Parisien, garé dans le premier tiers du chemin !
Nème mesure, rien... Seul l'amas de rochers du sud-ouest est bien propice pour un enfouissement.
Brigitte et François tombent de sommeil dans la voiture.

dimanche 15 septembre

Quelques véhicules à l’aube, garés en bord de route, tout près du carrefour où elle oblique vers Blond.
Affluence discrète... La voiture mobile de France3 est sur les lieux, le caméraman noir serait-il l'Homme en Noir ?

9 heures... Selon les locaux accompagnants les visiteurs, les découvreurs sont repartis à Paris, un mélange de soulagement dû à la fatigue, de crainte d'avoir raté l'essentiel et
d'étonnement gagne tout le monde présent
L’ambiance est plutôt solidaire et les échanges s’engagent dans un esprit de partage.

Dans le courant de l'après-midi, le ciel est dégagé, il fait très beau et chaud, beaucoup de familles ont trouvé le site, réfléchissent, vérifient les essais ou attendent.
Il règne une ambiance curieuse d'incertitude mélangée à de la conviction, la télévision présente dès le matin, allant de site en site, pour filmer,
ne fait qu'ajouter au désarroi des chercheurs.

21 heures

La tante de Brigitte nous a accueillé pour le week-end à Aixe-Sur-Vienne transformée en base avancée.
Françoise est restée en base arrière, elle est seule à manier le minitel toujours en service et l’homme en noir en ligne. 

Creuser la nuit, c'est beaucoup plus excitant et discret !
Les pierres révèlent des formations rocheuses spectaculaires, figures menaçantes ou familières.

Dimanche soir, nouvelle lune, les étoiles scintillent, il fait bon dans les sous-bois, plus de 10 degrés,
la journée a été chaude et le sol exhale encore une moite tiédeur. 

Nuit sombre, il nous faut plus d'une heure pour refaire des mesures précises.

L'éclairage est insuffisant, notre décamètre (20 mètres) prend un malin plaisir à s'accrocher aux arbustes et rochers saillants, nous dérivons sur la gauche. 

Pause..

On s’imagine en possession de la contremarque à cacher en lieu sûr.
Ceci permet d'imaginer la construction inverse permettant de décrire le moyen d'y accéder.

Un amas circulaire de pierres, légèrement sur la gauche de la direction SSE, paraît idéal, quelques trous çà et là nous montrent que l'endroit serait le bon.
La mousse sur les pierres gêne beaucoup dans les recherches.

Et si l'auteur était allé descendu tout en bas, en fin de pente ?

François demande d'élargir le champ de vision, avec la torche, quelques pierres, isolées, apparaissent, toujours plus bas. 

60 mètres, c’est vraiment loin.

À quelle distance de la Pierre Branlante est-on parvenu, en fin de pente, tout en bas, juste avant le grillage qui délimite le secteur public ?

Nous allons vers la plus lointaine, tout à fait anodine, sur laquelle, selon toute vraisemblance, une personne avait dû s'asseoir le jour même,
dos à la Rose des Vents, face à la Pierre Branlante, sans voir une petite marque discrète gravée sur la pierre, bien visible dans le noir,et liée à la nature du granit.

La verrait-on de jour aussi bien que de nuit ?

Le sol est très dur, Brigitte a l'honneur de creuser la première, mais la pelle-bèche ne s'enfonce pas bien loin, la pierre part en biais sous l'humus,
il faut donc reculer de 30 bons centimètres afin de recommencer la manoeuvre.

Finalement, les mains sont plus utiles que l'outil, la fébrilité gagne vite les esprits, elle apparaît enfin, scintillante car emballée de cellophane protectrice,
on la tourne, on la retourne.

Rebouchage du trou avec dispersion de feuilles mortes et de petit bois.

Un dernier regard vers la cime des arbres.

Dans le final, nous étions notre principal ennemi, en tentant toujours de relever puis de reporter telle ou telle information sur la série bleue ou la  carte IGN au 1/200.000.
Noter qu'aucune image numérique cartographique n'a été produite, tout était reporté sur le papier.
Voici une feuille parmi d'autres concernant les réflexions trigonométriques.

Tout d'abord à Bernie, rencontré sur place en 1996 et retrouvé 20 ans plus tard.
Nous partageons nos recherches sur la Chouette d'Or et cette page lui est dédicacée, en souvenirs de notre première rencontre.

Merci pour l'accueil des habitants du Limousin, en particulier à Mme Henriette Feydel, du syndicat d'initiative de Blond, des habitants des Monts,
des paysans de la commune d'Arnac, véritable mémoire des lieux.

Merci à la D.R.A.C du Limousin pour avoir su mettre en valeur tous les sites et sentiers de promenade.

Merci à nos employeurs, pour leur soutien et leur compréhension.

Un souhait : un tarif d'accès minitel 3615 France 3 pour le jeu moins élévé.