Il y'en a d'autres en France, mais pas dans toutes les régions. (02.07.1996)
La géodésie (du grec ancien : γεωδαισία / geôdaisía, de γῆ / gễ, « Terre », et δαίω / daíô, « diviser ») est la science, destinée à l'origine au tracé des cartes, qui s'est attachée à résoudre le problème des dimensions, puis de la forme de la Terre, ce qui fait d'elle, à son origine, la première forme de la géographie mathématique et moderne.
La borne IGN, solidement implantée dans le sol, est le symbole de l'équipement géographique de la France.
Ce bloc de granit, qui peut peser jusqu'à 700 kilos, révèle une mesure très précise : la position du centre de la croix gravée sur la face supérieure de la borne
est connue au millimètre près (longitude, latitude, altitude).
Les hommes de l'IGN ont la mission de matérialiser le réseau géodésique français qui compte plus de 100 000 points (1 borne tous les 3 km) établis de proche en proche par triangulation depuis la croix dominant la coupole du Panthéon à Paris.
La croix est choisie en 1898 comme point fondamental du système de référence géodésique français NTF (Nouvelle Triangulation de la France).
La recherche de la mesure et l'histoire du mètre dans l'énigme 780 a permis de connaître les méthodes de triangulation associées aux méridiens de Paris et Greenwich.
Le milieu de la partie française du méridien de Paris est matérialisé par une borne de triangulation IGN de premier ordre, en granite.
Il est situé sur le Méridien de Paris, à 480 270 mètres de ses points extrêmes sur le territoire français en 2001, en forêt domaniale d'Habert (Bois Brisson),
dans la commune de Morlac (Cher).
La région frontalière entre l'Alsace et la Moselle est riche en abornements forestiers.
Xème siècle
L'abbaye de Marmoutier, qui possédait le village de Lutzelbourg, le fit coiffer d'une forteresse vers 930.
En 925, l’Alsace est rattachée pour sept longs siècles au Saint Empire Romain Germanique.
Les comtes de Linange (Leiningen) sont une famille princière allemande, ayant eu de vastes possessions dans la région.
XIème siècle
En 1002, naît Bruno d'Eguisheim, le plus illustre personnage de la lignée, futur pape Léon IX, puis saint Léon.
L'ancienne et puissante maison de Dabo, issue de la famille des comtes d'Eguisheim, possédait le château de Dabo à la fin du XIème
qui couronnait le rocher du même nom.
XIIIème siècle
La lignée des comtes de Linange s’introduit en Alsace avec Simon von Leiningen (1203 - 1235).
À la mort de son épouse vers 1225, il fut un des nombreux prétendants à son héritage avec en particulier Jean d’Apremont, évêque de Metz.
Ce dernier contracta des alliances pour faire respecter ses droits et reprit ses anciens fiefs messins.
Par un traité de paix du 29 août 1227 signifiant l’échec de Simund (Simon), celui-ci s’engagea à épouser Elisabeth d’Apremont,
nièce du prélat, laquelle recevait, entre autres, en douaire, le château de Dabo.
De cette défaite, les Linange gardèrent un violent ressentiment contre l’évêque.
Les tensions vont perdurer pendant des siècles, entre l'église et la lignée des comtes
Les luttes pour cet héritage obligèrent les Linange à reconnaître la suzeraineté de l’Évêché de Strasbourg, ce qui limita leur activité dans la province.
XIVème siècle
Par un nouveau partage en 1317-1318 furent créées les branches de Linange - Dagsburg et Linange - Hardenburg.
La première reçut essentiellement la partie nord du territoire familial, la seconde la partie sud, mais le comté de Dabo resta en communauté.
XVIème siècle
Le landgrave de Hesse et les électeurs palatins de Trêves conjuguèrent leurs efforts pour ruiner définitivement le château de Lutzelbourg en 1523.
XVIIème siècle
En 1648, l’Alsace devient française à la suite du traité de Westphalie.
Les traités de Nimègue (1678-1679) enlèvent aux comtes de Dabo leurs possessions territoriales et décident la ruine de leur château.
Démantelé en 1679, il sera rasé sur ordre de Louis XIV, remplacé par une chapelle.
XVIIIème siècle
En 1742, les limites contestées des forêts dans la Marche de Marmoutier imposent de nouvelles cartes.
XIXème siècle
La première chapelle érigée sur le Schlossberg est démolie en 1889 et remplacée en 1892 par l'actuelle chapelle Saint-Léon.
A B C D E F G H I K L
Plan Particulier et Géométrique du district contentieux entre Messieurs de Linange et l'abbaye de Marmoutier.Un plan va fixer les différentes limites de la forêt contestée, située dans la Marche de Marmoutier.
Les délimitations entre la seigneurie de Linange - Dabo et l'abbaye de Marmoutier sont symbolisées par des lignes rouges,
jalonnées de bornes identifiées par des lettres, dont la signification est donnée dans une légende qui accompagne le plan.
abbaye de Marmoutier
Geroldseck
Linange - Dagsbourg
Ochsenstein
Hultehouse
Reinhardsmünster
On observe souvent la lettre majuscule M brochant une crosse : celle de l'abbé de la Marche de Marmoutier.
La face de la pierre où est gravée la lettre est censée pointer vers le domaine de l'abbaye de Marmoutier.
Une hypothèse (source wikichouette Airyn) concerne la présence de trois croix gravées sur plusieurs bornes qui pourraient évoquer les trois aiglons
présents sur le blason des comtes de Linange - Dagsbourg (Dabo).
Note de Michel Becker, 8 mai 2023, vocal n°58 : Il n'y a aucun besoin de se pencher sur les questions d'héraldique.
L’abbaye bénédictine royale de Marmoutier, richement dotée par les rois mérovingiens, doit sa prospérité à de vastes domaines.
La Marche de Marmoutier correspond à la Seigneurerie de Geroldseck, la forêt de La Marck – Marmoutier avec celle du Haberacker-Hanau occupent une place majeure dans la région.
Pour les passer en revue, il faut bien les connaitre. et si vous les connaissez, vous connaissez aussi leur nombre..
Lorsque vous en serez à les passer en revue, vous connaitrez déjà leur nombre.
Un important abornement se met en place en 1847 pour marquer plus précisément les limites entre les différentes forêts domaniales :
La forêt de l’Evêque où se trouvent les ruines du Haut-Barr,
Celle du Haberhacker-Hanau au centre (château d’Ochsenstein),
La Marck - Marmoutier, canton dit Schlossberg, ban de la commune de Haegen, actuelle forêt domaniale de Saverne,
La forêt de Dabo, au sud-ouest,
La forêt D’Andlau, à l’ouest,
La forêt d’Hultehouse au nord-ouest
Le passage en revue doit être méticuleux.
La première représentation cartographique de la Marche de Marmoutier, réalisée par l'abbé Celse, date de 828.
A partir du XVIe siècle, les propriétaires nobles mettent en place des bornes armoriées.
Un abornement en 1847 reprend de nombreux marquages antérieurs.
Geroldseck est le nom d'une famille noble germanique qui a laissé trois châteaux dans l'est de la France, en Alsace et en Moselle.
Les sires de Geroldseck apparaissent au Xiie siècle comme avoués de l'abbaye de Marmoutier en Alsace.
En tant qu'avoués, ils veillaient sur la Marche de Marmoutier (soit la souveraineté temporelle de l'abbaye, don royal du Vie siècle, qui jouissait de l'immédiateté impériale).
Cette charge devint en leur faveur un fief de l'évêché de Metz, dont peu à peu ils constituèrent une seigneurie de Geroldseck qui leur appartint jusque vers 1390.
Le fief se composait de treize villages et comprenait deux châteaux : le Grand-Geroldseck et le Petit-Geroldseck à Haegen.
Le château de l'Ochsenstein est un château fort en ruines, au sud du Haut-Barr, situé dans la commune française de Reinhardsmunster.
Il était le fief de la maison d'Ochsenstein, une puissante famille de l'Alsace médiévale.
Le château du Greifenstein est un château fort du Xiie siècle en ruine, dans la forêt domaniale de Saverne.
Les fortifications sont construites à 360 mètres d'altitude sur un promontoire rocheux de la Schlosserhœhe (463 m) qui domine
la confluence des vallées du Ramsthal et de la Zorn dont il surveillait les accès.
Le château est cité pour la première fois en 1156 dans une charte de l'évêque de Strasbourg, en lien avec les sires de Greinfenstein.
C’est une possession épiscopale que les Ochsenstein tiennent en 1217 à titre de fief et les Grifenstein comme arrière-fief.
On distingue deux châteaux séparés par un large fossé : le Petit et le Grand Greifenstein.
Hultehouse se trouve dans la région historique de Lorraine et fait partie du pays de Sarrebourg.
Un abornement a été mis en place en 1727 pour marquer la limite entre la forêt de l'abbaye de Marmoutier et le village de Hultehouse.
Près de 90 bornes armoriées se trouvaient sur cette frontière.
Toutes ne sont plus présentes, mais celles d'origine portent encore les gravures des armoiries de l'abbaye maurimonastérienne,
un M surmonté de la crosse de l'abbé.
Sur l'autre face large : un numéro de borne, la lettre H, pour Hultehouse, ci-dessous est sur le petit côté.
(remerciements à Phil Troesch pour son blog : Le Sentier des Bornes - 14/08/2022 ).
Les dates relevés : 1750 et 1828 sont liées à l'abornement de la forêt de "la Marck" (la Marche), propriété de l'abbaye de Marmoutier.
Voisine de la Forêt domaniale de Phalsbourg en Moselle dont l'abornement a été présenté ci-dessus.
La pierre levée située à gauche ne porte pas d'inscription.
La borne inclinée au centre porte sur la face large trois inscriptions, de haut en bas : 1828, MARTIN et 1750 (sept non barré).
Sur la face étroite, côté droit : STEIИ. (noter le n inversé)
Sur la face arrière : 223
La pierre levée de droite de forme triangulaire porte sous l'arête droite l'inscription : St Martin Stein, 1747, et plusieurs croix en bas de l'arête gauche.
En poursuivant en direction de la maison forestière Kempel, un rocher ayant la même forme que le menhir Saint Martin présente une gravure d'un homme avec un képi et sur le dessus du rocher, une croix séparant les lettres C - K et une date.
Sur les hauteurs vosgiennes du seuil de Saverne, on trouve encore des bornes romaines.
8000 mesures donnent 6,336 km soit 25,3 cm sur une carte TOP25, un élément cartographique à cette distance précise, à 95° du château ruiné de Lutzelbourg, est matérialisé par un triangle accompagné du nombre 458, et du texte « Bne » à gauche et au-dessus de l'intitulé : T. orient.
Plusieurs bornes datées de 1726, renumérotées en 1847 sont alignées à flanc ouest du Haut-Barr, sur une ligne droite partant de la maison forestière Plumb, passant sous le pont du Diable au Haut-Barr.
Le Sattelfels (orthographié par erreur : Satterfels sur la carte 3715 OT) est un menhir borne frontière notifié depuis 1747.
Haut de 2,5 m, il doit son nom à sa partie supérieure en forme de selle (Sattel).
Une légende veut que ce menhir ait des pouvoirs fertilisants.
Il est placé à la limite des territoires de l'abbaye de Marmoutier et du comté de Linange - Dabo.
Saturne est un dieu de la religion romaine, assimilé au titan grec Cronos et à la mort.
Il est représenté comme un vieillard courbé sous le poids des années, tenant une faux à la main pour marquer qu'il préside au temps.
Comme le dieu Odin, sa figure est recouverte d’un voile BLANC parce qu'il est le père de la vérité.
Le Geissfels ou rocher de la chèvre est une pointe rocheuse d'une quarantaine de mètres de haut.
Il existe une faille qui permet de voir le ciel, dans une petite grotte quelques mètres sous le sommet.
Une légende affirme que le Geissfels est l'une des entrées du Walhalla d'où Wotan, le dieu de l'orage dans la mythologie germanique et nordique, s'élançait avec son armée.
La « pierre au serpent » exauce les vœux de celui ou celle qui la touche.
Wuestenberg = montagne du dieu Wotan (Odin), dieu du savoir et de la victoire.
Le mot signifie « colère ».
Le cartouche hiéroglyphe du serpent (2 reptiles à l'origine du nu grec et de la lettre romaine N désignant le nord d'une boussole, lettre inversée: И sur plusieurs bornes.
Le rocher du Saut du Prince Charles doit son nom au duc Charles de Lorraine.
Un jour de 1774, il partit chasser et dans sa course au grand galop, le prince et son cheval se retrouvèrent face au précipice.
Ne pouvant arrêter son cheval, le prince s'élança dans le vide.
Le cheval atterrit et laissa sur un rocher l'empreinte de ses quatre fers. Le temps en a effacé trois.
Les marques en forme de fer à cheval sont probablement bien plus anciennes que cette légende.
Les Celtes peuplant la région avant la conquête romaine considéraient le cheval comme étant un animal solaire.
Il est donc fort probable qu'un culte solaire était pratiqué à cet endroit dans des temps reculés. De ce culte païen est née une légende.
Le cheval boiteux du prince Charles serait à mettre en rapport avec le cheval du dieu Odin, Sleipnir.
Celui-ci boitait durant l'hiver puis retrouvait toute sa vigueur au printemps.
Une borne non armoriée est une idée de solution plausible comme résultat d'un "passage en revue".
Elle a constitué le repère final, à partir duquel on a cherché l'angle et la distance pour creuser. (source : La Carte aux Trésors FR3 2001)
La solution finale de la Carte Aux Trésors 2001 exploite les mêmes correspondances que celles obtenues dans le jeu : notes de musique et lettres, nombres romains.
Bibliographie