Vie de l'association

Mars 2023 - août 2023

Ce dernier semestre, l'aide à la recherche d'ancêtres émigrés s'est poursuivie principalement en Argentine. Maïté Carayon, administratrice de l'AME, a été d'un appui très efficace et nous la remercions pour son investissement. Nous remercions également Maïté Capdouze, présidente du CHAR (Cercle Historique de l’ARribère), une association amie de Navarrenx, pour son invitation à la fête des 30 ans de leur structure (voir page 36), le 17 mai dernier, où Lili a représenté l'AME.

Hommage à Denise Luqué

C’est avec une infinie tristesse que nous avons assisté aux obsèques de notre amie Denise Luqué, le 14 avril à Gurmençon. Denise a fait partie de l’équipe pionnière de l’AME en qualité d’administratrice puis en tant que membre du Bureau. Pendant de nombreuses années elle s’est occupée de la gestion des revues et de l’organisation du salon d’Oloron pour l’AME. De plus, grâce à sa parfaite maîtrise de la langue française, elle s’est beaucoup investie au sein du comité de lecture de la revue Partir où son aide s’est révélée très précieuse tout au long de la décennie de parution des vingt premiers numéros. Concernée par l’émigration, Denise nous a aussi livré son histoire familiale (elle est née Laborde-Boy) dans le premier numéro de Partir avec l’article « De Laborde-Boy à Labordeboy », suivi du récit de son voyage (avec son époux) en terre argentine « Une rencontre increíble, inolvidable, histórica » (Partir 2). Discrète et modeste, elle a beaucoup donné à notre association : puissent ces quelques lignes témoigner de notre vive reconnaissance envers cette fidèle amie... Une reconnaissance exprimée également par le village argentin de Labordeboy, créé par son arrière-grand- oncle Léon né en 1842 à Agnos. (voir pages 6 et 7).

Nos pensées les plus émues ont également accompagné notre ami et adhérent Daniel Trallero lors des obsèques à Gan de sa compagne Nicole.

Préparation de l’exposition de l’AME

Le 26 avril 2023 s'est réuni à la salle Bedat d'Oloron un comité de huit administrateurs de l'AME, chargé de réaliser l'exposition " L'émigration pyrénéenne aux XIXe et XXe siècles" en lien avec le projet EMILA (Écritures MIgrantes Latino-Américaines) conduit par notre adhérente Isabelle Tauzin de l’université Bordeaux Montaigne. Cette expo, avant de devenir itinérante, est programmée du 19 janvier au 3 mars 2024 à la Médiathèque André Labarrère de Pau. Cette première réunion a permis de définir les différents aspects de l’émigration qui seront traités sur une vingtaine de panneaux (roll up) ainsi que les modalités propres à ce genre d’exercice nouveau et exigeant en qualité d’images et concision des textes. Une seconde rencontre, le 5 septembre dernier, a eu pour objet de mutualiser le travail de chaque binôme et de finaliser chaque panneau après validation du groupe. L’impression des 18 roll up a été confiée à l'imprimerie Charont.

Accueil de descendants d’émigrés à Ogeu-les-Bains

Le dimanche 25 juin, Tomás Dijort (Dihort en Béarn) a visité le village de ses ancêtres : Ogeu-les-Bains et tenté de retrouver la maison Dihort où naquit Léon Dihort Lannes, le 28 février 1834. Actuellement la maison a disparu mais Lydie Baylocq et Hélène Arribe ont accueilli les deux cousins sur son emplacement. Une photo aérienne détenue par notre adhérent Jean Arribe représentait le pâté de maisons Arribe-Dihort et une autre photo d'archives, la famille Darracq déjeunant dans la cour, devant la façade, un jour de sérénade... Une déambulation dans le village a enchanté ces citadins, actuellement résidant à Barcelone, sensibles à la végétation frondeuse et à la beauté du village. Une page Facebook permet le partage des informations et des photos avec les cousins ogeulois comme la famille Arribe, Sébastien Claverie (Louhaur) et Maïté Carayon de Saint-Pée d'Oloron.

Le samedi 8 juillet, l’AME a participé à l’accueil, à la descente du train à Ogeu, d’ Elena Navarrine, son fils Luís et sa belle-fille. Elena vit dans la campagne près de Montevideo où émigra en 1862, à l’âge de 18 ans, son arrière-grand-père Joseph Navarrine Peyret, chevrier et fils de chevrier... Il épousa à Montevídeo, Françoise Loutou du Bager d'Oloron, arrivée cinq ans après lui en Uruguay. Elena a versé les premières larmes à la gare... Elle n’a eu qu’une avenue à traverser pour découvrir la Boulangerie Navarrine, son enseigne, son fournil et ses spécialités.

Puis, elle a pu photographier en lisière du bois, les maisons Peyret et Navarrine, repérables grâce à une carte établie par l’historien Bernard Chéronnet. Son émotion ne pouvait retomber car ses cousins ogeulois Roger et Annie Navarrine, passionnés par la généalogie, lui offraient l'hospitalité et organisaient un chaleureux et succulent dîner dans leur jardin, avec toute la famille béarnaise !

L'envie d'accomplir ce voyage datait de la venue à Montevídeo entre deux buque bus (bateau-bus) en mars 2019, du fils de Roger et Annie : Olivier Navarrine. Celui-ci était présent chez ses parents pour l'occasion. Le lendemain, Elena et ses enfants ont été émerveillés par l'écrin de verdure de la maison des Loutou à Eysus. Et le soir-même ils prenaient un bus vers Nice, Gênes et Florence à la rencontre des cousins de l'époux d'Elena et père de Luis, resté dans la granja pour soigner le troupeau ovin et bovin.

Conférences de l’AME

Après notre passage à la salle Bedat à Oloron, quatre conférences ayant pour thématique « Le voyage de l’émigrant » (en lien avec le numéro spécial 25-26) ont été proposées par Régine et Pièrre au cours du printemps et de l’été. La première a eu lieu à Accous, le 1er avril 2023, à l’initiative de l’association Partage et Culture, la seconde à Gan, le 13 avril, à l’invitation de Gan Mémoire Patrimoine et la troisième à Artix, le 25 avril, à la demande de l'Amicale laïque.

Enfin, nous avons eu le plaisir de nous déplacer à Saint-Palais, le 22 juin, conviés par les Amis du Musée de Basse-Navarre. L’AME a ainsi inauguré le cycle de conférences de cette association à l’espace Bideak installé dans l’ancien couvent des Franciscains.

Chaque manifestation a réuni 60 à 70 personnes et suscité beaucoup de questions et de témoignages spontanés sur le voyage des émigrés. Au-delà des recettes générées par les ventes de la revue Partir, nous avons eu la satisfaction d’enregistrer de nombreuses adhésions qui nous confortent dans notre investissement. L’AME remercie toutes ces associations amies pour leur invitation et cet agréable moment de partage et de convivialité.

Septembre 2021 - février 2023

Après un an d’absence en raison de la parution du Numéro spécial, quel plaisir de vous retrouver autour de cette chronique pour évoquer ensemble la vie de l’AME ! Elle a été riche tout au long de l’année 2022 aussi avons-nous essayé de vous tenir au courant des principaux événements par courriel et par le biais de l’Assemblée Générale du 24 septembre dernier dont vous avez reçu le compte rendu détaillé. Depuis, avec l’entrée de l’hiver, l’aide à la recherche d’ancêtres émigrés s’est poursuivie, accompagnée de diverses manifestations. La publication de ce numéro, qui nous l’espérons vous ravira, a été également, au cours de ce dernier semestre, un objet important d’occupation pour notre comité de lecture que nous remercions pour son investissement.

À la recherche du parcours d’ancêtres émigrés 

Parmi la cinquantaine d'adhérents présents à l’AG, deux amis argentins ont fait coïncider leur venue sur les pas de leurs ancêtres avec la date de cette manifestation : Fernando Vasquez Orsi (voir article p. 7 et 8) et Alejandro Agustinelli, de Buenos Aires. Fernando a conquis l'assemblée par son émouvante prise de parole en français. Son lointain cousin béarnais, Bernard Poustis, proche par le cœur, a expliqué sa découverte de la branche émigrée des Dumoulié grâce à Fernando et à l'AME dont il est adhérent.

Le 5 novembre, à la Médiathèque des Gaves d’Oloron, nous avons reçu dans l'Espace Amériques, Renán Baez Ychante, professeur à l'Université de Mexico, venu découvrir le berceau de sa famille, des moulins de Gurmençon et de Geüs à la maison d’Aydius, classée monument historique. Nous avions invité notre fidèle adhérente, Monique Garroté, descendante du couple de Louis Pitté et Marie Ichante de Geüs d'Oloron. C’est Lydie Darsu-Domecq, du groupe « recherches » de l'AME, qui a guidé Renán au cours de ces visites, en particulier sur le plan généalogique. Il a également été aidé par les maires de Geüs et Aydius qui lui ont permis de faire connaissance avec deux autres lointains cousins, Sébastien Ichante et Jacques Casaurang. Le 9 novembre, en présence de membres de l’AME, un généreux goûter offert par sa cousine Monique Garroté a clôturé le séjour du couple mexicain.

Le 22 novembre, l’Uruguayenne Andrea Rabellino Kuster, vivant à Miami, est venue en famille à Ogeu, village de son arrière-grand-père émigré : Jean Marquisa. Elle a apporté une lettre écrite en 1946 par son oncle maternel, Anibal Buzzini Marquisa, né en 1924 à Montevideo, qui détaillait son séjour d’un mois et demi dans la famille Arrougé d’Ogeu. Le courrier évoquait son arrivée à pied depuis l'Espagne par le piémont pyrénéen, l'abondante nourriture que les cousins lui servaient malgré le rationnement, la vie de cette généreuse famille béarnaise et les randonnées en montagne. Il demandait à sa mère d'envoyer chez Joseph Arrougé un gros colis de sucre et de café pour pallier au rationnement en France.

La disparition récente de Joseph n’a pas permis à Andrea de le connaître, mais son épouse Ginette qui a étudié la généalogie de la famille l’a reçue et a pu la renseigner.

Une seconde visite chez un autre membre de cette famille, Andrée Arrougé, a éclairé l’Uruguayenne sur les maisons Marquisa, Bordelongue et Arrougé de ses aïeux. Avant de repartir, Andrea a salué le maire d'Ogeu, Marc Oxibar, qui lui a offert l'ouvrage "Ogeu, au fil du temps" avec une dédicace cordiale, avant d'immortaliser la visite par une photo devant le perron de la mairie.

Marie de Pablo Pucheu, avocat  à San José (Uruguay). Il venait visiter le village d'Eysus où naquit son ancêtre émigré Pierre qu'il croyait basque... Le nom Pucheu a, semble-t-il disparu de la commune nous a indiqué Maïté Carayon du groupe recherches de l'AME. Pablo ne parlant pas le français, nous lui avons proposé une rencontre à Ogeu dès le lendemain, pour le guider. Surprise, sur son arbre généalogique publié par un ami commun uruguayen Sergio Posada Ricouté (Geneanet), Lili constatait que le père de Pierre Pucheu, Jean Pucheu Lapuyade, était né à Eysus en 1805, mais décédé à Ogeu en 1868 dans la maison Saint-Pé. La rencontre avec Pablo a été chaleureuse et émouvante, il a vécu intensément ce pèlerinage accompagné par Roger Navarrine son lointain cousin qui a organisé les visites des maisons ogeuloises, Saint-Pé et Lareu, et l'a éclairé sur sa généalogie. Le périple béarnais de Pablo, suivi en direct par ses parents et ses amis sur Instagram, a permis aux Uruguayens de constater l’efficace collaboration de nos deux associations lors des recherches de racines.

C’est encore grâce aux recherches menées par l'AME pour notre adhérente Denise Hours que son neveu béarnais Paul Cazalère a pu vivre à Buenos Aires une belle rencontre. Au terme d'un stage d'étudiant de cinq mois à Santa Fe, sa connaissance accrue de la langue lui a donné l'envie de connaître Marta Fondeville (cousine germaine de sa mère Marie-Christine Daguerre), sa fille Marina et ses deux petits-enfants qui l'ont reçu avec bonheur.

Il était difficile, après la publication dans le Numéro spécial du remarquable article, l’Aventure, de Maryse Labroille sur les Mineurs Non Accompagnés africains, de ne pas répondre au désir de Jean-Pierre (son époux) de renouer le contact avec sa propre branche émigrée en Argentine ! En effet, l'arrière-grand-père de Jean-Pierre, Jean Lacaze-Cazette, et son plus jeune frère Jean-Baptiste étaient partis d'Araujuzon vers l’Argentine le 12 mars 1899. Jean était définitivement de retour en 1901, tandis que Jean-Baptiste revenait à Lurbe en 1904 pour épouser Elizabeth Mirandette. Ils donnaient naissance à  Amélie, le 5 novembre 1906. La famille restait introuvable en France comme en Argentine jusqu'à la découverte du décès de Jean-Baptiste à San Diego (Californie) le 7 mai 1941. Cette seconde émigration insoupçonnée en Californie a compliqué la recherche, mais il a été aisé ensuite pour l’AME, connaissant cette destination, de retrouver les recensements successifs et la descendance de Jean-Baptiste : ses 4 enfants, 5 petits-enfants et 4 arrière-petits-enfants. Aussitôt un courrier a été envoyé à une descendante, Cathy Ardanaz, et le 21 janvier celle-ci répondait à son cousin Jean-Pierre, pour son plus grand bonheur grandement partagé par l'AME. Une petite réunion a été organisée à Ogeu au mois de février, en compagnie de Lili et Régine, pour fêter avec Maryse et Jean-Pierre cette recherche fructueuse.

Enfin, un dernier événement a honoré une de nos adhérentes, Marguerite Masounabe-Puyanne, mère de Jean, avec la remise de la Légion d'honneur le dimanche 12 mars à la Mairie d'Ogeu, en présence du maire Marc Oxibar et du général Peyrefitte. À Lille, elle était membre d'un réseau de résistance rattaché aux services secrets britanniques et dirigé par son père René Bayart.

Salon et conférences

Après l’AG, il est de coutume de retrouver le stand de l’AME lors de la manifestation paloise « Les idées mènent le monde » organisée en novembre. Si le salon de Pau ne fait plus vraiment recette pour notre association - le rez-de-jardin où se trouve notre emplacement n’est guère fréquenté par le public pourtant très nombreux – c’est toujours une belle occasion pour la vingtaine de bénévoles assurant les permanences, d’échanger et de rencontrer parmi les rares visiteurs des personnes motivées par notre travail. Grâce à Danièle Thomas, la responsable éditoriale des éditions Monhelios, le Numéro  pécial a pu aussi être proposé à la vente sur son stand à l’étage. Nous tenons ici à réitérer nos remerciements à cette maison d’édition amie qui promeut volontiers les associations locales et expose nos revues dans tous les salons et manifestations où elle est présente.

L’autre grand rendez-vous de l’AME en cette fin d’année a eu lieu à Oloron Sainte-Marie, le 14 décembre, à l’auditorium de la villa Bedat, à l’invitation de l’association Trait d’Union. Nous avons proposé une conférence nouvelle, dédiée au Voyage de l’émigrant en lien direct avec le contenu du Numéro spécial. Les nombreuses ventes à l’automne de ce dernier numéro, effectuées par les librairies oloronaises (l’Escapade et le centre culturel Leclerc) laissaient présager un intérêt pour cette thématique, intérêt qui a été confirmé par la participation d’un public qui s’est déplacé en nombre à l’auditorium Bedat, soit plus de 120 personnes. Nous avons été très sollicités en fin de conférence par des questions, des témoignages ou des interventions apportant des précisions sur des aspects développés au cours de la communication. Encore merci à vous qui avez contribué à ce succès. Une autre conférence sur ce sujet aura lieu le 1er avril prochain à Accous, d’autres vont être programmées, nous vous tiendrons informés par courriel.

Mars - août 2021

Des familles en recherche

Au cours du printemps, l’aide à la recherche d’ancêtres émigrés s’est naturellement poursuivie pour notre équipe. Elle s’est concentrée en particulier sur deux familles établies respectivement en Espagne et en Uruguay.

En avril 2021, Juan Carlos Maysounave, résidant à Osuna dans la province andalouse de Séville, a contacté l'AME pour connaître l'origine et les diverses orthographes de son nom français, un patronyme béarnais insolite en Andalousie car non hispanisé. Un historien de la ville, José Manuel Ramírez lui a communiqué notre mail et indiqué le nom du premier Maysounave d'Osuna : Pedro Basilio (Pierre Basile), son trisaïeul, fils de Pierre Maysounave et Catherine Lamanet, originaires de La Sauvetat (Lasseubétat). Ce Béarnais a traversé la péninsule ibérique pour épouser en 1870 Prisca de Jesús Brouquet, la fille adoptive d'un autre compatriote de Lasseube : Jean-Pierre Brouquet Sarrailhé.

A vrai dire, le destin andalou de Pierre Basile est lié à l'assassinat en 1869 à Osuna, dans son cortijo La Ribera, de son futur beau-père Jean-Pierre Brouquet Sarrailhé, né en 1818 à Lasseube. Trois bandoleros à la solde de propriétaires terriens jaloux de sa fortune et de sa position sociale, le tuent à bout portant. Il se peut que le notaire de la famille Brouquet, François Sarrailhé, en résidence à Lacommande, ait alors arrangé ce mariage pour préserver leur fortune. Mais la méconnaissance de la langue, des affaires et de la société d'Osuna a malgré tout provoqué la ruine de la famille, enrichie cependant, grâce à cette union, par la naissance de cinq enfants.

Nous avons envoyé à Juan Carlos l'acte de naissance de Pierre Basile, né le 21 février 1845 dans la maison Maysounave Peyrucq, et il s'est étonné que son nom n'ait pas changé malgré l'émigration en Espagne. Encouragé par la documentation reçue, Juan Carlos a commencé à écrire l'histoire de cette branche familiale française avec le soutien de deux cousines enthousiastes de Haut-de-Gan et Gan : Monique Mouly et Monique Rocabert. Hasard troublant : parmi les souvenirs de sa mère Léonie Maysounave, décédée après sa naissance, Monique Rocabert a gardé précieusement une photo de celle-ci à la Feria de Abril de Sevilla de 1950 où elle était jeune fille au pair... Connaissait-elle déjà la présence sur ces terres espagnoles de cette branche émigrée ?

En mai dernier, Carlos Sosa, de Bahía Blanca en Argentine, est entré en contact avec l'AME pour rechercher la famille française de son épouse Adriana Domecq. Elle descend de Jacques Domecq, dit Oyhénart, né en 1866 à Troisvilles. Immédiatement, notre ami Robert Espelette est allé photographier la maison et nous avons envoyé la photo à Adriana et son époux. La réaction du couple a été inespérée : « Je dois vous dire que vous avez réalisé le rêve d'Adriana et le souhait de toute sa vie : être descendante de Français. Nous sommes tellement émus ! » a commenté Carlos. Même si elle n'appartient plus à sa famille, la demeure de l'émigré reste le symbole de leur ancrage français.

Carlos nous a demandé alors de rechercher (du côté de sa propre famille) l'origine de son trisaïeul Armand Belmon, époux de Marie Orreindy. L’AME a retrouvé deux documents qui l’ont ravi et attristé à la fois : l'acte de naissance de François Armand Belmont à Bordeaux, de père absent, et son passeport pour Montevideo indiquant qu'il vit à l'Hospice des Enfants trouvés et qu'il a 16 ans... Dès le lendemain, Carlos et Adriana se levaient aux aurores pour faire les premières démarches d'obtention de passeports. Au fil des recherches, l'AME a contacté Jean-Paul Etchepare représentant de la branche Orreindy d'Aroue, et a mis Carlos en contact avec son premier cousin de France ! Pour couronner le tout, Carlos et Adriana se sont inscrits sur le site des Ambassadeurs du Béarn.

La reprise des manifestations estivales

La saison estivale de l’AME s’est ouverte sur le colloque international consacré à L’émigration basque en Amérique latine, qui s’est tenu à Bayonne les 5 et 6 juillet derniers. Nous avons pu assister, le lundi après-midi, à une table ronde des associations d’histoire de l’émigration basque suivie de communications autour du thème « Architectures et littératures basques : patrimoines de l’émigration en Amérique latine ». Celle de Dolores Thion (qui nous tenait à cœur) dédiée à L’émigration basque dans la revue de l’AME devait clôturer la journée. Malheureusement, le temps a manqué et cette dernière conférence n’a pu être entièrement présentée. Nous espérons, malgré notre frustration, avoir connaissance du contenu de cette étude dont les premiers éléments entendus se sont révélés très intéressants.

Autre temps fort de l’été, l’invitation par la maison d’éditions Monhelios qui a fêté ses 20 ans à Accous le 17 et 18 juillet. La déambulation dans les rues du village, sous un beau soleil (plutôt rare cet été), a ravi les visiteurs et nos adhérents bénévoles qui ont tenu le stand de l’AME. C’est surtout un public de lecteurs qui s’est déplacé à Accous et nous a permis d’enregistrer quatre adhésions et la vente de revues Partir.

La semaine suivante, à la demande de l’association Pierrine Gaston-Sacaze et de sa présidente Lydie Baylocq, l’AME s’est rendue en vallée d’Ossau, à Béost, pour une conférence. Lili Casassus avait déjà répertorié dans les registres de l’agent d’émigration Laplace, couvrant la période 1879-1900, le départ de 71 personnes originaires de Béost vers l’Argentine (20), l’Uruguay (2) et les Etats-Unis (49), principalement à San Francisco. La seconde partie de notre communication, dédiée à l’émigration du village aux Amériques, a donc laissé la parole aux habitants de la commune qui ont témoigné du parcours de leurs ancêtres outre-Atlantique. Un premier texte, particulièrement documenté et de très belle expression, a été lu au public présent. Son auteure, la mère d’Alice Autechaud, une vieille dame alors âgée de 92 ans (et aujourd’hui décédée), avait relaté, dans une longue lettre, la destinée de nombreux membres de sa famille, sur plusieurs générations, « partis aux deux Amériques », c’est à dire en Argentine et en Californie.

Un autre texte de Maïté Gacia-Fondan a évoqué avec sensibilité le départ de ses ancêtres, les Lascurettes, vers la Californie, en résonnance avec l’installation imminente de sa propre fille à New-York. Enfin, Lydie Baylocq a laissé la parole à sa belle-sœur, Maïté Touyarou-Baylocq, qui a témoigné d’une émigration plus tardive, celle de la fratrie Baylocq, une famille de bergers originaire du hameau de Bagès. En effet, Bernard, âgé de 23 ans, et Marie-Jeanne (suivis plus tard par leur frère Jacques) ont rejoint en 1950 leurs tantes d’Assouste, établies à San Francisco, qui tenaient une blanchisserie. En l’espace d’une quinzaine d’années, Bernard va réaliser « le rêve américain » : il crée avec succès sa propre société immobilière et devient président de la Ligue Henri IV. Jusqu’à son décès en 2007, Bernard est souvent revenu à Béost, de sorte que des liens très forts se sont développés et subsistent toujours entre la famille américaine et ossaloise, entretenus encore aujourd’hui par des visites de part et d’autre de l’Atlantique (Voir l’ouvrage, Béost, un village au pied de l’Aubisque, sous la direction de Lydie Baylocq, Association Pierrine Gaston-Sacaze, 2020, pp.150-151). Ce récit très vivant a clôturé cette soirée riche en témoignages et en émotion. Avant de se quitter, les participants ont également manifesté leur intérêt pour le travail de l’AME en achetant une quinzaine de revues Partir.

Le 25 août, une autre conférence a convoqué l’AME du côté d’Orthez, à Castétis. Nous vous proposons de découvrir quelques images de cette manifestation dans la rubrique Zoom page 38.

Rendez-vous, animations et projets à venir

L’AME sera présente à la foire exposition de Pau le 4 septembre pour l’habituel forum des associations locales, une semaine avant la programmation de notre Assemblée Générale qui se tiendra au Pavillon des Arts à Pau suivie d'un repas amical à la Brasserie Royale, le 11 septembre à 9h. Le lendemain, l’association participera à une déambulation culturelle à Lons qui accueillera des maisons d’éditions, des auteurs et des associations sur un parcours en forêt. Au mois d’octobre, la conférence de l’AME prévue à Navarrenx n’aura pas lieu, elle est reportée à 2022 à la demande du CHAR (Centre Historique de l’ARribère) ; nous nous retrouverons donc en novembre au salon du livre de Pau, Les idées mènent le monde, les 19, 20 et 21 au Palais Beaumont.

Parmi les projets à plus long terme envisagés par l’AME, figure celui de la réalisation d’un numéro hors-série de Partir qui viendra exceptionnellement s’inscrire pour l’année 2022, repoussant la parution des numéros 25 et 26 en 2023. Ce hors-série qui paraîtra en octobre remplacera auprès de nos adhérents les deux publications semestrielles.

Ce projet a pris corps au cours d’une discussion entre les membres du Bureau puis a été validé par le Comité Lecture de la revue Partir et le Conseil d’Administration de l’AME. Une demande de subvention a déjà été effectuée auprès du Conseil Départemental (que nous avons obtenue) et une seconde est en cours d’instruction auprès de la mairie de Pau. Le thème retenu est celui du « voyage », à savoir tout ce qui touche au départ, à la traversée et à l’arrivée des émigrés, à l’aller comme au retour. Un appel à écriture va être lancé en septembre à tous les auteur(e)s susceptibles de rendre compte d’un aspect ou d’un autre de cette thématique. Nous savons ce projet ambitieux et exigeant en termes d’investissement personnel et associatif mais il nous tient à cœur de dynamiser notre structure et de nous renouveler. Nous vous tiendrons informés de son avancement par le biais de notre site Internet.

Septembre 2020 - février 2021

Si les manifestations prévues par l’AME ont été réduites ce dernier  semestre en raison de la pandémie, l’activité des membres du Bureau et  des différentes commissions n’a pas pour autant faibli.

Les demandes d’aide à la recherche d’ancêtres émigrés ont continué  d’affluer, et plus particulièrement celles d’adhérents désireux de renouer  virtuellement le lien avec leurs cousins d'Amérique. 

Parmi les nombreuses sollicitations figure celle de Christian Guichot.  Après avoir étudié avec celui-ci l'émigration en Argentine de ses aïeux,  Louis, Mathieu et Pierre Bonnefon de Loubieng, Lili a réussi à joindre au  téléphone un de leurs descendants, Luís Bonnefon, de Buenos Aires. A  l’énoncé de cette recherche, l’Argentin a reconnu son arrière-grand-père né  en 1851 en Béarn, parti en 1869 comme berger à Monte, marié en 1883 à  Azul avec une Béarnaise de Bérenx, Marie Pébade et père de deux enfants : Catalina et Luis nés en 1883 et 1886. Il a manifesté une immense joie  à  ces retrouvailles car la famille n'osait entamer des recherches en France…  invoquant un crime commis par le Béarnais pendant son service militaire !  Le registre militaire communiqué par les Archives départementales  a permis de faire la lumière  sur cette affaire,  révélant que Louis était  seulement « signalé insoumis le 29 juillet 1873 sous le numéro 343 ». Soulagé,  Luís a pu répandre la bonne nouvelle dans le groupe Bonnefon constitué  sur la toile : le délit était prescrit... 

À la demande de notre adhérente Maïté Forçans, nous avons tenté d'éclaircir  le mystère de la destinée de son ancêtre Gabriel Vivant, né à Tarnos en 1852  et parti à Buenos Aires en 1874, dont la famille a perdu la trace après une  dernière lettre expédiée par l’émigré en 1882. Nous avons établi un contact  amical avec l'Union française des quartiers de Buenos Aires, en la personne  de Florence Blais, qui n’a pas pu apporter d’informations particulières au  sujet de Gabriel, mais a permis de situer le cadre de vie politique, sanitaire  et économique rencontré par ce maçon-staffeur à son arrivée à Palermo.  L’AME a également sollicité Gustavo Boulot, administrateur du groupe  Descendientes de franceses en Argentina, qui a effectué des recherches  dans le recensement de 1895, sans succès. Le registre militaire de Gabriel  

À l’automne dernier, les deux conférences annoncées dans notre dernier  numéro ont pu être maintenues et organisées dans le respect des règles  sanitaires. Ainsi, au mois de septembre, en marge de l’exposition consacrée  à cet artiste oloronais, Sandrine Cabané-Chrestia et Pierre Castillou de l’AME  ont présenté avec force illustrations l’œuvre et la destinée du dessinateur  Chas-Laborde devant un auditoire aussi attentif que surpris de découvrir un  caricaturiste de génie injustement oublié (voir Partir 22).

En octobre, invitée par Partage et  Culture, l’AME s’est déplacée à Accous devant une salle comble pour évoquer l’émigration de trois valléens dont celle de  l’enfant du pays  : Pierre Laclède. Nous remercions notre adhérent Rémy Cathala, le leader du groupe béarnais South 61, qui a agrémenté le diaporama d’extraits musicaux rappelant combien sa formation se réclame de l’illustre Aspois qui a « remonté » à sa manière cette route 61, reliant La Nouvelle Orléans à Saint-Louis, où s’est façonnée l’histoire du Blues et plus largement celle de la Louisiane (voir Partir 22).

Autre sujet échangé par notre association avec une journaliste du quotidien  Sud-Ouest, celui de l’émigration vers les Caraïbes qui a fait l'objet d'un article  en complément de la récente publication de l’ouvrage de Laurent Bénégui  Retour à Cuba.

De même nous avons partagé avec Bernard Bénéteau, auteur d'un dossier sur l'émigration des Béarnais au XIXe siècle dans La Gazette du Béarn des Gaves, une importante documentation générale et familiale. Ce mensuel associatif gratuit évoque les sagas de Pierre Maisonnave-Coustalat parti d'Oraas en Uruguay, de Théophile Labat né à Laas et de Jean-Baptiste Bénégui né à l'Hôpital d'Orion émigrés à Cuba avant de revenir en Béarn.

A l’heure où nous mettons sous presse ce numéro, le calendrier des manifestations prochaines de notre association n’est pas complètement arrêté tant il dépend pour sa réalisation des conditions sanitaires à venir. Il en est ainsi de notre assemblée générale, habituellement organisée au mois de mars, que nous avons reportée sans précision de date dans l’espoir d’avoir la possibilité de nous retrouver plus favorablement. En attendant, nous vous invitons à assister au Colloque international sur le thème de L'émigration basque en Amérique latine les 17 et 18 mai à Bayonne (programme sur le site emila.hypotheses.org). Ne manquez pas la communication de Christian Manso et Dolores Thion, sur L'émigration basque dans la revue Partir et la présentation par Isabelle Tauzin de l'ouvrage collectif  De l'émigration en Amérique latine à la crise migratoire : histoire oubliée de la Nouvelle-Aquitaine du XIXe au XXIe siècles.

Pour l’été, il est prévu que nous participions à une manifestation autour du livre organisée à Accous, le 17 et 18 juillet, pour  fêter les 20 ans de la maison d’éditions Monhelios que nous remercions pour son aimable invitation. Notez également  l’organisation d’une conférence de l’AME à Béost, le mercredi 11 août à 20h, en collaboration avec l’association Pierrine  Gaston-Sacaze dont Lili a facilité le recensement des émigrés du village présents dans notre base de données. Une  invitation en Ossau qui convoque par ailleurs la mémoire d’un ami et regretté adhérent de l’AME, Jean-Baptiste Esquer  d’Arudy, que notre association attristée a accompagné en septembre dernier à sa dernière demeure.

Revenons à la parution de notre revue qui a été rendue possible grâce à l’engagement des membres du Comité de  lecture et des auteurs qui, pour la seconde fois, ont accepté de travailler et d’échanger en… télé-concertation. Ce Partir va surtout vous entraîner vers des contrées d’Amérique latine, des paysages tropicaux de la région des Caraïbes à ceux  de Buenos Aires, en passant par les haciendas d’Azul ou de Laguna del Molle, tout en gardant un pied ancré sur l’autre  rive : la terre du Béarn. A l’affiche, pêle-mêle, des articles qui s’articulent pour la plupart autour de l’envoi de lettres, le seul  lien subsistant entre celui qui est parti et celui qui reste, tel le journal de bord d’un missionnaire palois à la plume prolixe,  passager d’un transatlantique à destination de sa nouvelle patrie en Colombie, ou encore la correspondance fournie  d’un curé aspois, jalonnée de sermons adressés à ses cousins émigrés assimilés à des brebis égarées  dans la Pampa  argentine. La lettre aussi, comme une bouteille lancée à la mer par un jeune homme dont les mots ne rencontrent pas  d’écho sur le rivage français, mais qui finit par trouver son chemin, renouant joliment le lien autour d’une valse argentine  dédiée à la abuela inmigrante d’Oloron. Et, en l’absence de missive, quand, fortune faite, l’émigré de retour au pays fait  l’acquisition d’un fabuleux patrimoine, c’est la curiosité qui pousse une Gelosienne à vous retracer l’incroyable parcours  de ce modeste paysan béarnais qui a laissé son nom à une rue de la commune. Enfin, grâce à la contribution d’un groupe  franco-américain passionné par son histoire, vous découvrirez la mystérieuse destinée d’une jeune béarnaise émigrée à  San Francisco à qui tout semble réussir… mais dont la vie tourne brutalement au cauchemar. 

Amis adhérents, amis lecteurs, en attendant de nous retrouver très vite sous des cieux plus cléments, nous vous souhaitons  avec ce numéro 23 une belle lecture. 

Mars - août 2020

Avant d’entrer dans cette période si particulière liée à la Covid 19, nous avons pu emmagasiner une grande bouffée d'amitié lors de la conférence de Denguin le 10 mars dernier, invités par l’association locale Denguin Accueil que nous remercions, puis lors de l'Assemblée Générale de l’AME le 14 mars qui a réuni une vingtaine d’adhérents seulement en raison de l'imminence du confinement.

De fait, l'AME a interrompu ses manifestations extérieures, mais les membres du Bureau sont restés néanmoins actifs à distance, avec la préparation puis l'envoi des Partir 21 (le travail de mise en page avait été réalisé avant les mesures) accompagnés du compte-rendu de l'AG. La bienveillance des services de la Poste d'Oloron en la personne de Madame Soarès que nous remercions sincèrement, a permis la distribution de notre revue de mars par l'intermédiaire de notre Secrétaire.

Durant cette période, la commission d'aide à la recherche a été très sollicitée, bien plus qu’à l’accoutumée. En effet, les demandes par courriel ont afflué, nos adhérents confinés ayant tout le temps nécessaire pour se pencher sur le parcours de leurs ancêtres émigrés, faire le point ou approfondir avec notre concours leurs investigations généalogiques. Les contacts par téléphone sont aussi allés bon train avec des Argentins immobilisés chez eux. Ces derniers ont manifesté leur intention d’adhérer mais à ce jour, leurs demandes n’ont pu malheureusement aboutir pas plus que les renouvellements d'adhésions, en raison de problèmes de connexion bancaire propres au réseau argentin.

María Cecilia Tourné d'Azul nous a ainsi raconté la saga de sa famille, une fratrie partie de Sarpourenx. Elle est la descendante de Jean, né en 1831, et de Beltrana Picot, née en 1850. Son récit complète le projet d'article de Maryse Bellanger (sans lien de parenté avec les Tourné) sur le parcours et le retour de l'émigré Pierre Tourné à Pau et Gelos. André Arriau (descendant de la branche béarnaise) a échangé avec Denise Maurelle Tourné, la fille de María Cecilia, un arbre généalogique complet.

De même, notre adhérente espagnole de Cáceres, Olga Téllez, a repris ses recherches méticuleuses sur la famille Labarthe de Lucq-de-Béarn et Poey d'Oloron. Nous l’avons aidée à retrouver le parcours de Jean et Jean-Baptiste, nés respectivement en 1821 et 1829, deux marchands colporteurs émigrés à Vélez Málaga, dans la province de Málaga. A la lumière de leurs passeports conservés au Centre des Archives de Nantes, nous avons pu retracer leurs déplacements : Adra, Séville, Grenade, Almería et Valence ...

Un aboutissement heureux pour Olga qui a renoué, 175 ans plus tard, avec la famille béarnaise de Sylvain Labarthe de Lucq-de-Béarn, Rémi Labarthe de Saint-Pierre-d'Irube, Rosa Courrèges d'Ogeu, Josiane Danesi de Lucq et Yves Bounet de Poey d'Oloron. Jean Masounabe-Puyanne a établi une fiche généalogique détaillée pour les branches béarnaise, andalouse et argentine, enrichie d'une émigration inconnue et néanmoins importante en Californie.

Nos contacts avec l'Université de Pau et des Pays de l'Adour se sont également poursuivis : Lola Thion et Bernard Manso nous ont rencontrés dernièrement pour préparer une communication à Bayonne en octobre, sur le thème de l'émigration des Basques dans les pays hispano-américains. Ils ont souhaité acquérir une seconde série complète de revues Partir. Par ailleurs, Lola Thion a participé à la recherche Labarthe en réalisant les photos de passeports au CADN, malgré les difficultés de consultation liées aux mesures sanitaires.

L’élection du Bureau de l’AME n’ayant pu être effectuée après l’AG, nous avons procédé le 20 juin 2020, auprès du Conseil d’Administration, à un vote par courriel. La composition du Bureau reste inchangée : Lili Casassus présidente, Régine Péhau-Gerbet vice-présidente, Jean Labarthe trésorier, Jean Masounabe-Puyanne trésorier-adjoint, Jacques Couratte-Arnaude secrétaire, Claudine Estournès secrétaire-adjointe et Pierre Castillou. Ces derniers ont été invités à effectuer de nombreuses démarches administratives : gestion des adhésions nouvelles ou de retardataires (l'AME compte à ce jour 210 adhérents), modification des statuts et du siège de l'AME, nouveau numéro Siret, maquette et réalisation d'un kakémono pour les prochains salons et conférences...

Le samedi 11 juillet à Navarrenx, lors de la sortie de l'ouvrage de Joseph Miqueu sur Louis XIII et les Mousquetaires, notre association était présente aux côtés du CHAR (Cercle Historique de l’ARibère).

En accord avec la présidente Maïté Capdouze, une reprogrammation de la conférence de l'AME (celle prévue fin mars ayant été annulée) sera envisagée, dans le respect des règles sanitaires, dès que possible.

Septembre 2019 - février 2020

La rentrée a été studieuse pour l’AME qui a poursuivi ses nombreuses activités et notamment multiplié ses contacts afin d’accroître sa visibilité. L’année 2020 a débuté sous les meilleurs auspices avec une série de conférences et la parution du numéro 21 de sa revue Partir augmentée de plusieurs pages.

Contacts et soutien de l'Agence d’attractivité et de Développement Touristiques (AaDT).

Des contacts suivis avec Jacques Pédehontaa, président de l'AaDT et Valérie Palassoe du Conseil départemental nous ont permis d'organiser en novembre 2019 une conférence filmée au domaine du Cinquau à Artiguelouve. Reçus gracieusement par Pierre Saubot, une cinquantaine d'Ambassadeurs du Béarn ont répondu à l’invitation. Ce réseau compte plusieurs administrateurs de l’AME désireux de faire rayonner le Béarn en France et à l’étranger, en particulier dans les pays d'émigration (https://www.ambassadeursdubearn.com/portraitsdambassadeurs-du-bearn/lili-casassus/).

Après la présentation de notre association par Lili Casassus, Régine Péhau a commenté les divers aspects de l'émigration pyrénéenne vers les Amériques en projetant un diaporama élaboré à partir des articles de nos revues Partir.

Puis ces généralités ont été illustrées par la présentation de trois émigrations distinctes : celle des frères Junqua, de Rébénacq à Cuba, par Régine, celle de Charles Bié, de Louvie-Juzon en Argentine, par Pierre Castillou et celle de Pierre Mon, d'Issor en Californie, par Jean-Claude Escarain.

Dans la continuité d’une conversation avec Pierre Saubot, Pierre Force, membre de notre comité de recherches, a rapidement retrouvé la trace de Germain de Bétouzet. Listé parmi les colons réfugiés en France dès 1793, cet ancien propriétaire d'une grande plantation de café au Grand-Goave, au sud-ouest de Saint-Domingue, était originaire d'Andrein et ancêtre de notre hôte...

Contacts avec les universités

Les élèves de 2ème année du Master Patrimoine et Musées et leur professeur Steve Bessac de l'université de Pau, poursuivent leur collaboration avec l’AME dans le cadre de leurs recherches. Ils fréquentent notre Espace Amérique à l'Usine des Tramways de Pau où ils consultent notre base et nos revues. Après Lola Thion, Isabelle Tauzin, professeure d'études latino-américaines à l'université de Bordeaux-Montaigne, responsable du projet régional EMILA (Emigration en Amérique Latine), a rencontré Lili à Ogeu en janvier, pour une prise de contact avec notre association et l'achat d'une collection de revues Partir. D’un point de vue plus personnel, c'est par hasard que cette universitaire a découvert sur place, avec émotion, le quartier et le village d'origine de son ancêtre maternel : Jean-Pierre Lalanne dit Joandet... un parcours qui a été minutieusement étudié par notre adhérente Isabelle Gallier (voir Geneanet.org).

Du forum des associations aux salons du livre

Au cours du semestre dernier, nous avons multiplié les points de rencontres pour nous faire connaître en honorant d’abord deux rendez-vous annuels : le forum des associations, le 1er septembre, au Parc des Expositions à Pau et la sixième édition Des idées mènent le monde au palais Beaumont, fin novembre.

De plus, initiée cet été avec la foire aux fromages d’Etsaut, la vente des revues Partir s’est maintenue sur le stand Monhelios, au gré des manifestations culturelles de fin d’année inscrites dans l’agenda de la maison d’éditions. Ainsi, de Vic en Bigorre à Argelès-Gazost, en passant par le salon du livre de Bagnères de Bigorre, l’AME a accru sa visibilité, notamment dans les Hautes-Pyrénées où elle a enregistré des ventes et de nouvelles adhésions. Nous réitérons nos remerciements à Danièle Thomas, responsable éditoriale, pour son généreux soutien, sans oublier de témoigner toute notre gratitude à nos nombreux bénévoles.

En dehors de ces rendez-vous ponctuels, la revue Partir est présente dans les espaces culturels Leclerc de Pau, Oloron et Lourdes, à la librairie l’Escapade à Oloron et chez Elkar à Bayonne. Un autre point de vente a été récemment ouvert à Accous, à « la Palette du berger ».

Cycle de conférences sur l’émigration pyrénéenne aux Amériques

Dans la continuité des précédentes communications effectuées auprès du musée d’Arudy et des Ambassadeurs du Béarn, nous avons poursuivi dès le début de l’année 2020, à la demande d’associations locales, notre cycle de conférences : le 4 février nous étions à la médiathèque André Labarrère, à l’initiative de l’Institut culturel InterÂge de Pau, le 7 février nous sommes intervenus à la requête d’Oloron Accueil et le 20 auprès du Rotary Club d’Oloron. Un public nombreux a honoré chacune de nos prestations...

Trois autres conférences sont programmées, le 10 mars à Denguin à l'invitation de Denguin-Accueil, le 27 mars à l’invitation du CHAR (Cercle Historique de l’ARribère) à Navarrenx, et le 23 mai au Lutrin Gourmand à Morlanne. Nous ne pouvons que nous féliciter d’être de plus en plus sollicités pour faire connaître notre action. Une action qui se traduit par de nombreuses demandes d’aide à la recherche d’ancêtres émigrés et qui trouve son aboutissement dans l’accueil des cousins d’Amérique en quête de leurs racines pyrénéennes.

Exemples d'aides à la recherche

Notre comité « Recherches en Argentine » dont les membres sont très souvent sollicités, a été rejoint par Lydie Darsu-Domecq, administratrice de l’AME, que nous remercions pour son aide. Ses efforts portent à ce jour sur le parcours d’une famille originaire d'Oloron, celle d'Alejandra Fitère, adhérente argentine, alliée à la famille de Lydie : les Bagolle de Geüs (voir Partir 17).

Par ailleurs, à la demande de la descendance de sa fratrie, nous avons tenté de reconstituer l'itinéraire tragique de Marie Touya, née à Méracq et partie seule du Béarn en 1893, à 16 ans, pour San Francisco.

En 1895, cette jeune fille s’est mariée avec Louis Lamotte ; le couple travaillait dans une blanchisserie qu’il a quittée pour gérer le complexe hôtelier El Verano Villa, dans le comté de Sonoma. En 1923, Louis Lamotte a obtenu l’annulation du mariage tandis que Marie a connu un long internement au Napa State Hospital... Elle est décédée en 1976, à l'âge de 98 ans, à Cloverdale. Notre adhérente possède trois cartes postales écrites par Marie à ses parents et participe parallèlement au projet de « capsule temporelle * » de l'association généalogique d'Orsay pour un enfermement pendant 50 ans.

(*) Sur le principe d’un témoignage du passé offert aux générations futures le Club de Généalogie d’Orsay a initié en 2019 auprès de ses adhérents une animation baptisée « Le Grenier virtuel ». L’idée est de permettre de présenter un témoignage de la vie d’un de leurs aïeux (souvenir ou objet) en le contextualisant par rapport à leur généalogie » (extrait du site : Geneagenda.org).

Quant à notre adhérent André Talou, il a eu le plaisir de renouer le lien avec les deux sœurs Ratti, Patricia et Adriana, descendantes de son grand oncle Jean Daubagnaa, né en 1853 à Castetner et recensé à Merlo en Argentine avec sa famille en 1895. Patricia et son mari tenaient à Merlo un restaurant baptisé - sur les conseils de son père - Le Castetner.

Il pensait ainsi attirer l'attention de ses cousins béarnais qui voyageraient dans la région... Lili a réussi à joindre Adriana au téléphone, en présence d'André très ému. Adriana lui a raconté le voyage sans succès de son père (le fils de Jean) à Castetner, à la recherche de la maison ancestrale et de ses descendants...

Visite de descendants d'émigrés

Au mois de juillet dernier, la visite de Juan Pedro Navarrine à sa famille, à laquelle Lili a assisté, a été courte mais ô combien intense en émotions et informations ! Venu d’Uruguay, le voyageur avait prévu une halte à Ogeu, village de son arrière-grand-père Joseph. Il a découvert en une matinée les maisons de ses ancêtres et ses cousins de la boulangerie Navarrine dont il a dégusté les viennoiseries et le fameux Pastis Bourrit. Avant de partir, Juan Pedro a interrogé l’AME sur l'origine française de sa grand-mère Marianne Gastellu, née en 1875 à Lantabat.

Après vérification, nous avons pu remonter encore plus loin dans la parenté et constater le lien entre son arrière-grand-mère Anne Cernais, née en 1851 à Lantabat et sa nièce Jeanne, épouse de l'émigré Augustin Bagolle (Partir 17).

En octobre, venue d'Azul en Argentine, avec son époux Miguel, Mónica Tuyarot a séjourné à Oloron, sur les traces de son arrière-grand-père Saturnin Tuyarot. Pendant son séjour, Lili lui a confirmé que Saturnino était né en Espagne malgré les affirmations de la famille. Lors du recensement de Rivehaute en 1886, il apparaît que Saturnin Tuyarot fait partie des cinq domestiques du vicomte Louis de Barraute, rentier au château de Larramée. Notre base recense son départ avec l'agence Laplace de Navarrenx, le 5 octobre 1886, sur l'Orénoque. Pour quitter son village à destination de Buenos Aires, il semble avoir contacté un certain Cousté (peut-être s’agit-il d’un sous-agent d’émigration). Lors du recensement de 1895 à Azul, l’émigré de 28 ans est devenu Tuyaró Antonio, il est toujours charpentier et marié à Alejandra Funes, une Argentine de Buenos Aires. En 1903, le couple compte trois enfants : Luis Roman, Juan Jose (grand-père de Monica) et Saturnino Antonio, nés en Argentine. Malgré cette révélation inattendue, Monica a vraiment apprécié l’accueil chaleureux de Lili en Béarn.

Autre rencontre... prévue à l’automne prochain, celle des Maisonnave (voir Partir 2 et 3) , avec l’organisation d'une réunion familiale pour le centenaire de René. Les membres de la famille Maisonnave dont le creuset est Oraas (64), sont invités à célébrer les cent ans de leur ancêtre, à Aigues-Mortes, les samedi 10 et dimanche 11 octobre 2020. Ils pourront découvrir les salines, partager des repas et assister à des spectacles taurins et équestres suivis d'un bal... L'inscription est ouverte sur le site : https://years-91b1b.firebaseapp.com/.

Enfin, le 19 janvier dernier à Lucq-de-Béarn, l’AME a assisté avec une infinie tristesse à une cérémonie religieuse à la mémoire d'Ana Maria Labaronnie. Organisée par son amie Sylvie Lacamoire, cet hommage a réuni les petites-filles d'Ana Maria : Manuela et Delfina, filles de Josefina, qui ont découvert, émues et admiratives, les talents d'ambassadrice argentine de leur grand-mère lors de ses séjours en Béarn (voir article page 7).

La revue Partir a fêté ses dix ans

Comme nous vous l’annoncions dans le numéro 20, l'association a fêté les dix ans de la revue Partir. À cet égard, l’AME a fait l’objet d’un article de presse, paru le 1er novembre 2019 dans La République des Pyrénées, mettant en valeur ses publications et le savoir-faire de ses membres à destination de toutes les personnes désireuses de retrouver le parcours d’un ancêtre émigré. Notre association peut être fière de compter aujourd’hui près de 220 adhérents.

Amis adhérents, amis lecteurs, avec ce numéro 21, nous avons choisi de poursuivre avec vous l’aventure du hongreur ogeulois en Espagne, initiée dans la précédente publication, de vous emmener ensuite sur de nouvelles traces, celles d’un charpentier bigourdan à Saint-Domingue, comme de caler vos pas sur ceux d’un Bayonnais au Chili ou de côtoyer une famille barétounaise émigrée en Argentine... Dans le salon de lait d’un Ossalois à Buenos Aires, vous pourrez cependant observer une pause, pour une dégustation gratuite, puis partir et revenir en compagnie d'un jeune couple franco-argentin. Nous vous souhaitons à tous un excellent voyage...