Nos conclusions

Nous sommes partis avec une carte au 1/300 000 de la Hongrie, une carte au 1/150 000 de la Slovénie, des extraits Google maps de toutes les étapes et des extraits de plans de chaque ville. Suivre le chemin prévu n’a posé aucun problème d’orientation. Par contre, ce chemin, autoroute romaine, enfer peuplé de poids lourds aujourd’hui, est une fausse piste. Pourtant, s’en éloigner, c’était aussi perdre l’esprit de l’entreprise. Il est à noter que les chauffeurs de cars en Hongrie et en Slovénie sont d’une attention extrême.

Nous n’avions réservé que notre première nuit à Szombathely. Pour la suite, autant dire que c’est "galère". Comme nous ne voulions pas nous transformer en quémandeurs et que le camping sauvage est interdit, c’est vite devenu une difficulté majeure. Attention, l’hôtellerie en Slovénie est rare (au moins sur notre parcours) et relativement chère.

Il n’y aucune difficulté pour manger. Même à Dobrovnik, il y a une supérette ! Dans les restaurants, vous pouvez manger (beaucoup) pour pas cher. Nous avons la grande chance, pour un de nous deux, d’être parfaitement bilingue allemand. C’est une langue encore très pratiquée, notamment par des personnes âgées rencontrées en route. Cependant, à part une dame avant Körmend qui nous a abreuvés et nourris, une boulangère à Celje qui nous a donné spontanément des viennoiseries, et un vieux monsieur curieux après Läsko qui aurait bien voulu qu’on s’arrête boire, nous n’avons pas senti de sympathie sur le chemin. 

   

Les gens nous ont même parus fuyants, souvent  sans réponse à nos bonjours que nous avons pourtant appris dans la langue. (mais nous avons connu la même méfiance sur la Via Francigena en France ) A part le premier jour de marche, il a plu tous les jours, parfois rien qu’un peu, parfois le déluge, parfois calmement mais toute la journée ! Nous avons parcouru une Slovénie plus verte que l’Irlande que nous connaissons bien. 

Pour nous identifier comme pèlerins, personne ne nous a proposé de document particulier. Nous avons donc utilisé des créanciales du chemin de Compostelle pour faire apposer les fameux tampons de nos étapes.

En conclusion, prévoir de suivre la voie romaine principale en Hongrie et Slovénie est, à notre avis, une entreprise peu raisonnable pour des marcheurs moyens comme nous en l’état actuel du parcours. C’est dangereux, très dangereux même par endroits. L’absence d’hébergements situés à des distances raisonnables contribue à réserver ce parcours à des marcheurs aguerris.

La circulation, la pluie, la recherche des hébergements nous ont totalement découragés et ramenés à la maison plus tôt que prévu. Nous repartirons désormais de la frontière italienne.