Votre sang sur mes lèvres est la pourpre nuptiale...

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Votre sang sur mes lèvres est la pourpre nuptiale

La blancheur de vos joues me sera le linceul

J’ai suspendu mon cœur au crochet infernal

Sa douleur est ma voix, votre adieu, mon cercueil

La mort plutôt que le néant, et ma vengeance

Tuera, et s’abattra en dernier sur mon front

J’étendrai l’agonie à ce monde en souffrance.

Mes anciens Frères d’armes, ai-je votre pardon ?

Tant qu’il est temps, fuyez, et préservez vos chaines,

Dorées, vos douces attaches au monde des vivants.

Partez ! Je garderai ma coupe emplie de peine,

Couvrant sa pourpre étole de mon propre sang.

Partez, chantez la gloire de Pandé, New Eden,

De ses arcologies brulant de mille éclats,

De nos vies dissolues en catharsis sereines,

De nos divinités sacrant l’Ere du Choix…

Chantez les étoiles et les ruines de ce monde,

Les ruelles sordides de son illusion,

L’extase, Karma Flux des rituels immondes,

Agneaux sacrificiels de nos sombres passions.

Ne gardez point rancune envers le photographe,

Dont l’œil fut aveuglé d’espoir assassiné.

L’arc en ciel noir me sera la douce épitaphe,

En crépuscule de sang sur un ciel calciné.

J’ai vécu sans espoir, j’espérais sans mourir,

J’ai donné la mort, c’est mon cœur qui éclata,

« Le rouge vous va si bien » fut mon dernier soupir

D’Elistrae la Rouge, Bourreau du Grand Dharma.

Aout 2010