1 - Pourquoi j'écris ?...

Un livre a ceci de particulier qu'il peut être interprété comme on veut.

[Sören Kierkegaard, Extrait de Le Journal d’un séducteur]

Une couronne d'épines, ce n'est qu'une couronne de roses d'où les roses sont tombées.

[Robert de Flers]

J’écris sur les roses et leurs ronces.

Pourtant, je ne suis pas un Conteur. Je n’ai ni son style ni la fluidité du verbe. Pourtant, cette fois, j’ai envie d’abandonner les dictaphones et autres transcripteurs, les trames des rapports et communiqués officiels et d’écrire « à l’ancienne », à la main, et sur du papier. « Comme un conteur », rient certains de mes amis.

Pourquoi j’écris sur les roses et leurs ronces ?

Parce que j’aime ces fleurs. Parce qu’elles ont une signification particulière, dans ce monde en général et pour moi en particulier. Parce que nous sommes comme les roses : nos rêves sont les pétales de lumière, et nos déchirures notre couronne de ronces.

Pourquoi j’écris ?

Pour rendre hommage. A nous-mêmes. A notre Macrocosme. Peu m’importe, que l’on soit dans les temps de l’Eschaton, que la fin du monde se rapproche, que personne peut-être ne lira ces carnets – je ne cherche pas la gloire des écrivains et des conteurs – et si vous les lisez, cela me suffit déjà…

Pour qui j’écris ?

Pour moi. Soyons honnêtes : c’est, en premier, pour soi qu’on l’on écrit. Pour ceux qui sont morts à mes cotés, pour ceux qui sont morts par ma main. Pour ceux qui sont encore et malgré tout et tous à mes cotés. Pour ma lignée, ascendante et descendante, comme une justification ou une explication de mes choix, comme un testament. Pour mes enfants. Pour les étoiles que nous sommes. Pour mes deux étoiles…

Peu m’importe si vous comprenez ce que j’écris, je vous demande seulement de ne pas interpréter ni commenter : ne dites pas « l’auteur a voulu dire que… », car ce que je veux dire, je le dis. Je vous demande de ne pas ôter cette sincérité de mes écrits, qui, une fois sortis de mon bureau et lus, ne seront plus les miens.