Recueil "Amsar Souadou"
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La porte sans grincer
S’ouvrit sur le silence
Sur une baie vitrée
D’hauteur de cathédrale
Et mes pieds nus par terre
Souillaient le froid des dalles
De ta vaste maison
Privée de ta présence
Echos impersonnels
J’errais de pièce en pièce
Guettant la moindre vie
Dans sa magnificence
J’écoutais résignée
Ce vide avec tendresse
Chant du musée fantôme
Privé de ta présence
(23/07/12)
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Sous le ciel grisé d’Arkham
Sonnent moultes carillons
Si une étoile est une âme
Pourquoi la souiller d’haillons
Des mensonges du grand Dôme
Sous couvert de protection
Chrysalide monochrome
De quelque impie papillon
(24/07/12)
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29/07/2012
J’ai fait un rêve étrange et entêtant
D’un vieux Château hanté dans les étoiles,
Et à nos pieds, du Dôme miroitant,
Voilant nos yeux du vide sidéral.
Dans le Château : fantômes et gisants,
Commémorant en boucle le carnage ;
Sorcier à moitié fou, prophétisant
La mort des hommes et sinistre esclavage ;
Et le silence… Où les seuls cris qui blessent
Sont ceux que l’on s’enfonce dans le cœur,
Quand devant nous s’enflamment et disparaissent
Les âmes étoilées en étoiles-fleurs ;
Quand nous croisons l’étonnement hagard
Et innocent de nos propres prunelles,
Comme un reflet des dimensions miroirs
D’une vie révolue, mais éternelle.
Et chaque pierre au Château condamné
Chante le deuil de ses enfants meurtris,
De paix assassinée et profanée,
Des larmes et du silence de nos cris.
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c’était le temps de Fleurs
http://www.youtube.com/watch?v=R767GxyU_w0
Dans de grands vaisseaux aux rosiers pales
C’est l’espace glacé et silencieux
Qui berçait nos cœurs de Fleurs-étoiles
D’enfants sacrés et sacrifiés aux cieux
C’était le temps des Fleurs
On côtoyait la mort
Et chaque nuit avait un gout de miel
Quand nos couteaux dansaient
Nos chants s’entrelaçaient
On était vieux d’une enfance éternelle…
Et la Ruche nous abreuvait de brume
Au gout ferreux de rituels anciens
Combien j’ai passé de nuits sans lunes
A tracer des pentacles avec le sang
C’était le temps des Fleurs
On distillait la mort
Et chaque nuit avait un gout de miel
Quand nos couteaux dansaient
Nos chants s’entrelaçaient
On était jeunes et l’on vivait au ciel…
Et ce soir je suis devant la porte
D’un passé qui me rappelle à lui
Pour les souvenirs que la nuit m’apporte
Mon âme saigne les larmes de l’oubli
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