Recueil "Amsar Souadou"

***

La porte sans grincer

S’ouvrit sur le silence

Sur une baie vitrée

D’hauteur de cathédrale

Et mes pieds nus par terre

Souillaient le froid des dalles

De ta vaste maison

Privée de ta présence

Echos impersonnels

J’errais de pièce en pièce

Guettant la moindre vie

Dans sa magnificence

J’écoutais résignée

Ce vide avec tendresse

Chant du musée fantôme

Privé de ta présence

(23/07/12)

***

Sous le ciel grisé d’Arkham

Sonnent moultes carillons

Si une étoile est une âme

Pourquoi la souiller d’haillons

Des mensonges du grand Dôme

Sous couvert de protection

Chrysalide monochrome

De quelque impie papillon

(24/07/12)

***

29/07/2012

J’ai fait un rêve étrange et entêtant

D’un vieux Château hanté dans les étoiles,

Et à nos pieds, du Dôme miroitant,

Voilant nos yeux du vide sidéral.

Dans le Château : fantômes et gisants,

Commémorant en boucle le carnage ;

Sorcier à moitié fou, prophétisant

La mort des hommes et sinistre esclavage ;

Et le silence… Où les seuls cris qui blessent

Sont ceux que l’on s’enfonce dans le cœur,

Quand devant nous s’enflamment et disparaissent

Les âmes étoilées en étoiles-fleurs ;

Quand nous croisons l’étonnement hagard

Et innocent de nos propres prunelles,

Comme un reflet des dimensions miroirs

D’une vie révolue, mais éternelle.

Et chaque pierre au Château condamné

Chante le deuil de ses enfants meurtris,

De paix assassinée et profanée,

Des larmes et du silence de nos cris.

***

c’était le temps de Fleurs

http://www.youtube.com/watch?v=R767GxyU_w0

Dans de grands vaisseaux aux rosiers pales

C’est l’espace glacé et silencieux

Qui berçait nos cœurs de Fleurs-étoiles

D’enfants sacrés et sacrifiés aux cieux

C’était le temps des Fleurs

On côtoyait la mort

Et chaque nuit avait un gout de miel

Quand nos couteaux dansaient

Nos chants s’entrelaçaient

On était vieux d’une enfance éternelle…

Et la Ruche nous abreuvait de brume

Au gout ferreux de rituels anciens

Combien j’ai passé de nuits sans lunes

A tracer des pentacles avec le sang

C’était le temps des Fleurs

On distillait la mort

Et chaque nuit avait un gout de miel

Quand nos couteaux dansaient

Nos chants s’entrelaçaient

On était jeunes et l’on vivait au ciel…

Et ce soir je suis devant la porte

D’un passé qui me rappelle à lui

Pour les souvenirs que la nuit m’apporte

Mon âme saigne les larmes de l’oubli

***