L'ail est une plante consommée depuis des millénaires. Pour certains, il aurait été cultivé par les Sumériens, sur les bords de la méditerranée, il y a près de 5 000 ans. Pour d'autres, il serait issu des plaines à l'est de la mer caspienne d'où il aurait atteint l'Asie. Vraisemblablement issu des plaines du Kazakhstan ou de l'Ousbékistan, il s'est propagé très tôt vers la Chine puis dans les pays du bassin méditerranéen.
Cultivé depuis plusieurs milliers d’années, l’ail est originaire d’Asie centrale. Au fil du temps, les civilisations se sont succédées et l’ont toutes autant apprécié : les Égyptiens l’incluaient dans la ration quotidienne des esclaves des pyramides afin de leur donner puissance et ténacité. Les Romains, eux, le consommaient lors de leur petit-déjeuner, frotté sur du pain.
En Egypte, l'époque des pharaons, on remarque les propriétés nutritives de l'ail. L'historien grec Hérodote rapporte que les manœuvres employés à la construction des pyramides recevaient quotidiennement une ration d'ail pour leur donner la force nécessaire à ce travail épuisant. L'ail est tellement apprécié qu'il est élevé au rang de divinité. Khéops en fit graver l'image à l'intérieur de sa pyramide !
Les grecs connaissaient aussi les vertus de l'ail. Les athlètes qui participaient aux Jeux Olympiques croquaient une gousse avant l'effort.
les romains, selon Virgile, l'ail était un aliment propre à soutenir les forces des moissonneurs. Ils vont l'introduire en Italie, en France, en Espagne et jusqu'en Angleterre.
Les gaulois en faisaient aussi grande consommation. Plus tard, Louis le Pieux, fils de Charlemagne, ordonne la culture de l'ail dans les jardins royaux. Mais c'est surtout sous le règne d'Henri IV (1553-1610) que l'ail va connaître ses lettres de noblesse. Le grand-père du futur roi frotte les lèvres du nouveau-né avec une gousse d'ail pour le protéger du mal et lui conférer la force du chef, respectant ainsi une tradition béarnaise !Quant aux Gaulois, ils en étaient également très friands. Depuis, il fait partie intégrante de la gastronomie française. Henri IV, lui-même, l’appréciait tant qu’il en fit l’un des ingrédients sa fameuse recette de poule au pot. C’est au Moyen Age que la légende de l’ail « chasseur de vampires » prend sa source. Les enfants, à cette époque, mettaient autour de leur cou des tresses d’ail qui devaient les protéger des sorcières. Aujourd’hui, c’est un grand classique des films d’épouvante.
Dans tout le monde méditerranéen, la présence de tresses ou bouquets d'ail dans la maison devait permettre de protéger les foyers. Ramassé fin juin, l'ail fait aussi partie des plantes de la Saint-Jean auxquelles on accorde tant de vertus.
Au Moyen-Âge, peintres et artisans se servaient de colles à base d'ail. Hippocrate classait l'ail parmi les médicaments favorisant la sudation, mais l'estimait mauvais pour les yeux. Bernardin de Saint-Pierre assurait que l'ail est le meilleur remède pour les affections nerveuses et maladies de la tête.