Un homme battu par des femmes en 1747 !

Date de publication : May 19, 2020 4:14:25 PM

Où l'on découvre que le "sexe fort" n'a pas toujours le dessus. Une pépite relevée aux AD du Tarn par notre ami Jean-Claude, grand chercheur en généalogie devant l'éternel.

les 30 derniers messages

:

INFOS

CONFINÉES

19 MAI

:

Philippe Fabre, tisserand à Graulhet dans le Tarn, possède plusieurs pièces de terre où la volaille des habitants du masage cause de grands dommages.

Ce matin du 14 juin 1747, Marie Calmet femme de Simon Pélissié, Guilhaumette femme de Jean Bounet et Marianne Calmet femme de François Davy, sont venues fondre sur lui avec des barres et un cerclet, l’instrument de fer pour travailler le terre, et l’auraient si fort maltraité qu’elle l’ont laissé à terre à demi mort, étant meurtri de coups de sorte qu’il est dans un triste état et presque sans espoir de pouvoir en revenir ; mais parce que action qu’on ne peut traiter que d’assassinat mérite une punition par toute la rigueur et la sévérité des lois, il supplie le juge de faire justice.

Louis Douziech, chirurgien, fait un rapport très précis sur l’état du bonhomme. Il trouve Fabre dans son lit le visage tout couvert de sang. Il constate une contusion avec plaie sur la partie inférieure du coronal, une autre avec plaie sur la partie supérieure de l’occipital, et une autre sur la suture sagittale. Il examine le reste du corps dont la victime se plaint beaucoup. Un coup sur le métacarpe main gauche avec plaie et deux coups sur les dernières cotes qui l’empêchent de respirer librement. Les coups sont faits avec des instruments contondants et tranchants. Comme c’est un homme dans l’âge, avec un pouls très bas, le chirurgien ne saurait fixer le temps de guérison. Deux témoins font le récit de cette agression.

Jacques Sanquery, 30 ans, brassier, se trouvait au hameau, faisant paître ses ânesses. Les trois femmes très fort en colère ont reproché audit Fabre d’avoir empoisonné leur volaille. Fabre répond que non et ils ont eu diverses paroles ensemble. Sanquery ne peut préciser s’étant éloigné avec ses ânesses. Leutard, autre témoin, est venu le chercher disant qu’il ne fallait pas laisser tuer cet homme. Ils accourent tous deux et voient ledit Fabre étendu à terre, la tête toute ensanglantée. Sa fille et sa belle-fille tentaient de le relever. Ils les ont aidées, conduit ledit Fabre à sa maison et mis sur le lit. Il saignait de la tête et disait "Mon Dieu, mon Dieu, on voulait me tuer si vous n’étiez pas venus à mon secours !".

Leutard, 50 ans, travailleur de terre, dit qu’étant dans sa maison, il entend un grand bruit et à trouvé les trois femmes donnant des coups sur la tête dudit Fabre dont il était tout ensanglanté. Il va chercher la fille et la belle-fille de Fabre, vient avec le nommé Sanquery lui disant qu’on tuait Fabre et qu’il ne fallait pas le laisser tuer, et tout le monde est rentré chez soi.

Le tribunal a condamné les trois femmes qui ont été mises en prison !

(merci à Jean-Claude Pigot et aux Archives Départementales du Tarn)