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Date de publication : Dec 22, 2020 5:28:30 PM

6h 1 SAPIN importé par les optants 06h

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sapin_de_No%C3%ABl

1/ Sapin, gui, houx...: six symboles de Noël à la loupe

La tradition du sapin s’est répandue progressivement au XVe siècle chez les protestants d’Allemagne et de Scandinavie. Les catholiques, eux, représentaient déjà la Nativité par une crèche. Avec son feuillage toujours vert, le conifère marque le triomphe du soleil sur l’hiver. Ses rameaux protégeaient la maison de la foudre et le bétail, des maladies. Les premières traces de vente de sapins à Noël ont été retrouvées en 1521, à Sélestat en Alsace.

Il faudra attendre 1738 pour qu’il trône à Versailles, sous l’impulsion de la Polonaise Marie Leszczynska. À partir de 1870, les émigrés d’Alsace-Lorraine transmettent leur tradition aux Français et, après 1945, il est offert en gage de paix entre États. Dès 1960, il fait son entrée dans la plupart des foyers. En 2014, 5,7 millions de sapins naturels ont été achetés par les ménages.

Dès le XIe siècle, on accrochait des pommes rouges et brillantes aux branches du sapin. Une façon toute naturelle de le métamorphoser en arbre du jardin d’Éden. Plus tard, pour le rendre encore plus attractif, il est chargé de noix, sucreries, petits gâteaux et de personnages en chiffon.

Il est difficile de dater avec précision à quand remonte la tradition du sapin de Noël, mais une chose est sûre : le sapin n’a pas pour origine une fête religieuse mais un rite païen. Avant que Noël existe, un rituel pour célébrer le solstice d’hiver consistait à décorer un arbre, symbole de la vie et du renouveau. On retrouve donc ce symbole de l’arbre dans le monde antique et médiéval, avant qu’il ait été assimilé par le christianisme. En France, la première référence à un sapin de Noël dans les registres municipaux date de 1521, dans un village d’Alsace. Après la guerre de 1870, la tradition s’est généralisée dans tout le pays grâce aux immigrés d’Alsace-Lorraine.

7h 2 BOULES de SAPIN

Au XVIIIe, il est paré de mille feux, avec des chandelles ou des coquilles de noix remplies d’huile. En 1858, la pénurie de pommes en Moselle donne l’idée à un verrier d’en souffler. Le succès de la boule de Noël ne s’est pas démenti depuis!

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boule_de_No%C3%ABl

https://www.tusavaisque.com/origine-boules-de-noel/

Objet incontournable de la décoration de votre sapin de Noël, les boules de Noël ne sont pas issues d’une tradition ancestrale, puisqu’elles existent seulement depuis le milieu du XIXe siècle. Elles sont cependant inspirées d’une très vieille tradition. Autrefois, il était d’usage d’accrocher des pommes et des friandises sur le sapin de Noël. Cependant, en 1958, la France et d’autres pays furent touchés par une grande sécheresse qui priva l’Est de la France et notamment les Vosges (où la tradition était alors la plus suivie) de ces fruits. Afin d’éviter de se retrouver pour Noël avec des sapins vides, un artisan verrier de Moselle eu l’idée de fabriquer des boules en verre pour remplacer les pommes. Richement décorées, ces boules de verre fabriquées de façon artisanale se sont répandues progressivement en France et Allemagne, puis dans le reste du monde, grâce à l’essor de la production industrielle à la fin du XIXème siècle. Et notamment via l’usine de Goetzenbruck, en Moselle. De nos jours, rares sont les boules en verre, on en trouve désormais beaucoup en plastique, ce dernier étant moins onéreux.

Jusqu’au XIXe siècle, le sapin de Noël était décoré de fruits de saison en guise d’offrandes aux dieux puis de pommes rouges, afin de symboliser l’arbre du paradis. En 1847, un souffleur de verre de Lauscha (centre de l’Allemagne) eu l’idée d’imiter ces pommes en créant des boules de verre. Un peu plus tard, en 1858, après une grande sécheresse qui affecta les récoltes, un artisan verrier de Moselle, fabriqua à son tour des boules en verre pour remplacer les fruits. La coutume s’est peu à peu répandue dans le monde à travers les 19e et 20e siècles.

8h 3 HOUX

https://mon-grand-est.fr/houx-de-noel/

La légende du houx et de la Sainte Famille Le houx de Noël est cher aux chrétiens pour sa symbolique, mais également parce qu’il est à l’honneur dans une légende impliquant la Sainte Famille fuyant en Égypte. On raconte que, lorsque Joseph, Marie et l’enfant Jésus étaient poursuivis par l’armée d’Hérode, la famille se cacha derrière un houx. À l’approche d’un soldat, l’arbuste étendit ses branches pour les cacher. Une fois sortis de leur cachette, Marie aurait alors béni le houx pour qu’il reste vert pendant toute l’année....Mais aussi jolie que soit l’histoire, elle n’est pas décrite dans l’Évangile et doit donc être prise pour ce qu’elle est : une légende !... extrait de Mon Grand-Est - © French Moments Ltd sauf indications contraires. Les superstitions populaires attribuaient au houx un pouvoir de protection contre la foudre et les sortilèges. La tradition utilise le houx de Noël dans la décoration de l’autel des églises pour la messe de minuit. On le retrouve sur les couronnes de l’Avent, en branches sur nos tables de Noël, mais aussi en décoration sur la bûche de Noël.

La légende veut que, sur le point d’être découverts par les soldats d’Hérode, qui voulaient assassiner Jésus, la Sainte Famille fut dissimulée par un houx.Marie bénit l’arbre qui avait étendu ses branches en déclarant qu’il resterait éternellement vert. Si certaines familles continuent d'en récolter pour décorer la maison, c’est surtout sur la traditionnelle bûche du repas de Noël qu’on le retrouve, en pâte d’amandes ou en plastique. C’est aussi sage, car les baies de cette plante sont toxiques.

9h 4 GUI

On prêtait au gui des vertus médicinales, voire d'immortalité, car ses feuilles étaient toujours vertes, même au cœur de l'hiver. C'est pourquoi au début de la nouvelle année, les druides cueillaient le gui pour l'offrir aux habitants des villages au cours d'une cérémonie, en guise de porte-bonheur

Le gui, porte-bonheur Vénéré et rituellement cueilli à la serpe d’or par les Druides, il était coupé au solstice d’hiver, six jours après la nouvelle lune, en prononçant la formule "O ghel an heu" qui signifie en celte "Que le blé germe". Le Moyen Âge l’a déformée en "Au gui, l’an neuf" La plante, toujours verte, symbolise la vigueur et l’éternité. Mais, à l’instar du muguet du 1er mai, c’est aussi un porte-bonheur… à condition de respecter un certain rituel! Il faut le récolter avant Noël, s’embrasser dessous et, dit-on, le brûler la nuit du 6 janvier! Comme ses baies sont toxiques, il est plus prudent de ne pas les laisser à la portée des enfants.

Planter du blé à la Sainte Barbe, soit vingt jours avant Noël, est une très ancienne tradition provençale qui date de l’époque romaine. Le 4 décembre, début des fêtes calendales, on a coutume de semer des grains de blés dans trois coupelles, représentant La Trinité. S’ils germent bien à Noël, les moissons de l’année seront bonnes. Les enfants raffolent de cette coutume qui leur permet de patienter en attendant l’arrivée du Père Noël…

10h 5 CRECHE, SANTONS de PROVENCE

https://www.herodote.net/Une_tradition_populaire_aux_mille_facettes-synthese-1985-341.php

La tradition de la crèche de Noël trouve son origine au Moyen Âge. ... Cette « crèche vivante » a donné naissance à une tradition qui s'est perpétuée, mais les « acteurs » ont été très largement remplacés par des personnages en bois, en cire, en carton pâte, en faïence et même en verre.

Les santonniers se transmettent de génération en génération, les attidudes et les costumes ainsi que les objets traditionnels qui sont ceux du XVIIIe siècle tout en réactualisant leur collection avec des personnages plus modernes.

C'est à Jean-Louis Lagnel (1764-1822) que l'on attribue la création des premiers santons (de santoun = petit saint). Fabriqués à partir d'argile non cuite, on pouvait les reproduire par moulage.

On a découvert les moules qui lui permettaient de les fabriquer, datés de 1797 à 1819. On peut voir certains de ces moules ainsi que quelques santons de sa fabrication au musée du Vieux-Marseille.

Il a permis à tout un peuple provençal de se reconnaître dans ses "figurines à un sou" et de pouvoir "faire la crèche" comme les riches !

Il a ainsi créé une véritable identité provençale...que tous les provençaux, même non-croyants, veulent conserver à tous prix encore aujourd'hui !

Par la suite fabriquer des santons, donc être santonnier, est apparu comme un vrai métier...

http://www.bulledemanou.com/2013/12/petite-histoire-des-santons-de-provence.html

11h 6 CHAUSSETTES ACCROCHEES a la CHEMINEE

Cette tradition vient de la légende de saint Nicolas. Il est raconté aux enfants que le saint, touché par la misère de trois sœurs, fit glisser des pièces d’or par la cheminée de leur maison. Les pièces seraient tombées dans les chaussettes des jeunes filles qui séchaient près du feu ! Depuis, les enfants perpétuent cette coutume, mais les pièces d’or sont remplacées par des cadeaux…

12h 7 MARCHE de NOEL

La tradition des marchés de Noël a son origine en Allemagne et... en Alsace :-)

Les premières traces des marchés de Noël remontent au XIVe siècle en Allemagne et en Alsace, sous l'appellation "Marché de Saint Nicolas".

Le premier document relatant un marché de Noël est daté de 1434 sous le règne de Frédéric II de Saxe, évoquant un "Striezelmarkt" qui a eu lieu à Dresde le lundi précédent Noël.

Plus tard, la Réforme a perpétué la tradition en le rebaptisant "ChristKindlMarkt" (marché de l’Enfant Christ) pour lutter contre le culte des saints.

Le marché de Noël de Strasbourg date de 1570, celui de Nuremberg de 1628.

Au XIXe siècle, le Christkindelsmarkt de Strasbourg avait lieu 8 jours avant Noël et jusqu'à la messe de minuit.

Un important renouveau, considéré comme commercial, a eu lieu au milieu des années 1990. De nombreuses villes en Europe ont instauré leurs propres marchés de Noël avec des chalets et parfois des attractions.

13h 8 VIN CHAUD EPICE

Les origines du vin épicé

Le mélange du vin et des épices remonte à l’époque Romaine pour faciliter la digestion. Le vin chaud se prénommait « Conditium Paradoxum », et contenait principalement du miel, du poivre, du laurier, des noix et des dattes. Ces ajouts et épices permettaient au vin d’être conservé plus longtemps sans s’oxyder.

C’est au moyen-âge que cette boisson épicée s’est le plus rapprochée de celle que nous dégustons aujourd’hui ! Les vins épicés ce sont démocratisés en Europe et c’est à cette époque, que de nouvelles épices ont fait leur apparition comme le clou de girofle et la cannelle. Ce vin chaud plus sucré était aussi appelé « Hypocras ». Par la suite, de nouveaux ingrédients se sont ajoutés comme la cardamome ou les agrumes, découverts lors des grandes explorations.

Servir le vin chaud épicé lors de la période hivernale vient de l’Europe du Nord et de l’Est. Cette boisson est devenue une tradition très populaire en France notamment lors des marchés de Noël.

Le vin chaud et les traditions

La préparation la plus populaire du vin chaud est réalisée avec une base de vin rouge, à laquelle des fruits (agrumes) et des épices (cannelle) sont ajoutés. Cette boisson doit ensuite chauffer mais sans jamais bouillir.

14h 9 BUCHE

https://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%BBche_de_No%C3%ABl

La bûche, source de lumière En hêtre, chêne ou même olivier… Une grosse bûche était traditionnellement brûlée dans l’âtre durant la veillée de Noël. La coutume remonte au XIIe siècle et change selon les régions. On priait pour qu’elle dure au moins le temps de la messe de Minuit. Sous peine de malheur. Les Lorrains profitaient de sa lumière pendant trois jours, tandis que les Ardéchois espéraient la voir se consumer jusqu’à l’Épiphanie. Ses cendres, précieusement conservées, auraient le pouvoir de protéger la maison. La disparition des foyers ouverts a remplacé la grosse bûche par sa représentation en miniature. Posée sur la table de fête, elle a d’abord été habillée de feuillage ou de mousse et piquée de bougies. C’était avant l’arrivée de sa version plus gourmande: l’incontournable pâtisserie roulée ou glacée, servie traditionnellement à la table du réveillon.

La bûche est aussi associée aux rituels païens pour célébrer le solstice d’hiver. À cette période, des bûches étaient brûlées afin de célébrer la renaissance du soleil. Au Moyen Âge, la tradition voulait que les familles se réunissent lors de la veillée de Noël autour de l’âtre, où une grosse bûche préalablement bénie devait se consumer le plus longtemps possible. La bûche devait provenir, de préférence, d’un tronc d’arbre fruitier, censé garantir une bonne récolte pour l’année suivante. Les cendres étaient conservées pour protéger le foyer. Elles avaient, dit-on, la propriété de protéger la maison de la foudre et des pouvoirs maléfiques du diable. La bûche est devenue le célèbre dessert que bien plus tard, vraisemblablement à la fin du XIXe siècle, grâce à l’œuvre de pâtissiers français.

15h 10 DESSERTS PROVENCAUX

https://www.joligouter.com/pourquoi-les-13-desserts-de-noel-en-provence/

https://www.herodote.net/Une_histoire_bien_emballee-synthese-1880-341.php

Contrairement à une idée reçue, la tradition des cadeaux n’a rien à voir avec le récit, dans la Bible, de l’arrivée des Rois mages venus apporter de l’or, de l’encens et de la myrrhe au petit Jésus. Cet événement, correspond à la fête chrétienne de l’Épiphanie et ne se fête d’ailleurs que le 6 janvier. Or, aujourd’hui, c’est plutôt le 24 ou le 25 décembre qu’on s’échange les cadeaux de Noël ! Chez les Romains, les fêtes des Saturnales (autour de la date du solstice d’hiver -20 au 22 décembre-) puis des sigillaires (à la fin du mois de décembre) étaient l’occasion de s’échanger de petits présents, notamment des figurines en terre cuite ou en cire.

À partir du XIIe siècle, est apparue la tradition de saint Nicolas, cet évêque qui, dans la nuit du 5 au 6 décembre, vient apporter des friandises aux enfants sages : fruits secs, pommes, gâteaux, bonbons, chocolats, pain d’épice…

Au 19e siècle, les enfants recevaient une orange, signe, à l’époque, de prospérité : l’orange était encore un fruit rare, donc cher.

Ce n’est qu’au XXe siècle avec l’arrivée de la société de consommation que les simples friandises se transformeront en jouets. Vers 1950, les Grands Magasins parisiens, suivant le modèle américain, vont inciter, dans leurs vitrines et via des promotions, à acheter des jouets aux enfants pour le 25 décembre.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Treize_desserts

http://www.chretiensaujourdhui.com/les-recettes/les-13-desserts-de-noel/

16h 11 CHOCOLATS de NOËL

http://questions.beehoo.com/offre-t-on-chocolats-a-noel.html

Au commencement…

Jusqu’au siècle dernier, les chocolats n’avaient pas vraiment la cote. C’est bel et bien la bûche qui était incontournable. À l’origine, il s’agit d’un rituel emprunté aux païens. Pour Noël, dans chaque foyer, le chef de famille installait une immense bûche dans la cheminée, et il était de coutume de la laisser se consumer pendant 24 heures. Cette très ancienne tradition a laissé place à la bûche version gâteau, moins encombrante et beaucoup plus gourmande !

Vers la fin du XIXe siècle, l’art des chocolatiers s’est largement développé. Pour concurrencer la bûche, ils ont misé eux aussi sur d’anciennes traditions. Dans les pays de tradition orthodoxe, saint Nicolas distribue par exemple des friandises aux enfants. En Italie, c’est la sorcière Befana qui récompense les enfants sages en leur offrant des pièces en chocolat.

Le chocolat : un cadeau précieux

Si les coffrets cadeau chocolat sont devenus incontournables au cours des fêtes de Noël, ce n’est pas uniquement grâce au talent et à l’imagination des maîtres chocolatiers. Dès l’Antiquité, le chocolat était considéré comme un présent de grande valeur. Les Aztèques et les Mayas considéraient en effet comme étant chocolat sacré. Ils lui prêtaient de grandes vertus thérapeutiques et purifiantes. Il était également courant que les fèves de cacao soient utilisées comme monnaie. Importé en Europe au XVIe siècle, le chocolat était très cher et était seulement réservé à une élite.

Aujourd’hui encore, le chocolat conserve cette aura précieuse : c’est la raison pour laquelle à l’occasion des fêtes de fin d’années, lorsque l’on souhaite faire plaisir à des personnes chères, les chocolats de Noël sont si appréciés !

17h 12 ORANGE de NOËL

https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/39953/reader/reader.html#!preferred/1/package/39953/pub/58050/page/18

Jusque dans les années 1960, il était très courant de recevoir des oranges en cadeau à Noël. François Walter, professeur d’histoire à l’université de Genève, remonte les siècles et nous raconte l’origine de ce cadeau.

Quelle serait la tête de nos chers bambins s’ils découvraient que le Père Noël leur a offert une orange ? Pas de console de jeux, pas de jouets par milliers, pas de livres. Non, une simple orange. Probablement qu’ils seraient déçus, tristes, bougons. Pourtant, pour les familles peu fortunées, c’était souvent le cadeau de Noël de nombreux enfants et ce, jusque dans les années 1960.

Pour comprendre l’origine de ce présent, il faut remonter à l’Ancien Régime, avant 1789. À cette époque, l’orange ne s’acclimatait qu’en Espagne et en Italie. Pour l’aristocratie « Dans les régions plus au nord, elle était cultivée dans les serres chauffées des cours princières, dans des orangeries », explique François Walter, professeur d’histoire à l’université de Genève, en Suisse. Il s’agissait de grands bâtiments clos, chauffés, orientés plein sud, qui accueillaient pendant l’hiver les agrumes et autres végétaux craignant le gel. L’orange, récoltée à l’aube de l’hiver, n’était consommée que par les aristocrates. Elle était, de part sa présence dans les cours royales et sa rareté, considérée comme un fruit de luxe. D’ailleurs, « les gens du peuple ne connaissaient pas son existence », précise-t-il. Sous l’Ancien Régime, seule l’aristocratie goûtait au plaisir rare de l’orange. Entre les XVIIIe et XIXe siècles, les rites de Noël vont se répandre. On commence à acheter des oranges à la pièce, auprès de marchands ambulants. Mais elle est encore rare et chère. « Pour la plus grande majorité de la population, avant 1880, le cadeau de Noël, c’est quelque chose de très symbolique. Il s’agit d’un geste, on offre du pain d’épices, des fruits à coques, des pommes rouges, des chocolats, des sucres d’orge, des bonbons, et des oranges. On n’offrait que rarement des jouets. Ce n’était pas dans les mœurs et ça coûtait très cher », fait remarquer François Walter. Désillusion Offrir une orange, c’est offrir quelque chose qui évoque donc le luxe. Traditionnellement, on l’offrait aux enfants parce qu’ils n’en voyaient pas durant le reste de l’année. « Et, au XIXe siècle, beaucoup d’entre eux, ne savaient pas de quoi il s’agissait. Ils ne savaient pas consommer les oranges, croquaient dedans à pleines dents et ils n’étaient pas très contents du résultat. Il y avait une sorte de grande désillusion », souligne l’historien. Les enfants ne savaient pas vraiment comment manger une orange. Alors ils croquaient dedans à pleines dents… quelle désillusion ! Ayant publié un livre sur la fête de Noël (Noël, une si longue histoire… avec Alain Cabantous, Payot, 2016), il se rappelle d’ailleurs d’une anecdote lue pendant ses recherches. « C’était à propos d’un professeur de latin à la Sorbonne. Il devait avoir environ 5 ans, vers 1870. Pendant qu’il dégustait son orange reçue à Noël, il feuilletait le catalogue des étrennes du grand magasin Au Bon Marché. Il a été fasciné par le train mécanique. Étant donné qu’il vivait dans la Creuse, il n’avait jamais vu de train de ce genre. Il ne connaissait le train que par le catalogue. Mentalement, il s’est mis à calculer le prix de ce si beau jouet en fonction de la valeur de l’orange qu’il recevait à Noël et il s’est rendu compte à quel point les jouets étaient inaccessibles pour le niveau de vie de sa famille. Il a alors remis son rêve à l’année suivante. »

Une pratique ancienne Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que les jouets, pour Noël, deviennent plus courants. Et très vite, il est inconcevable d’imaginer un Noël sans cadeaux, sans jouets pour les enfants. « L’après-guerre montre un tournant dans l’histoire de Noël, ajoute François Walter. Et désormais, les enfants ne reçoivent plus de cadeaux dans une logique de récompense parce qu’ils ont bien travaillé, mais parce que c’est normal de recevoir des cadeaux à Noël. » La tradition d’offrir des cadeaux en fin d’année est en fait très ancienne. Elle remonte à l’Antiquité. Offrir des cadeaux est en fait une pratique très ancienne. « Pendant l’Antiquité, les Romains en faisaient à leurs enfants et leurs esclaves. Les étrennes en fin d’année permettaient de souhaiter la bonne année. Il s’agissait d’un rituel qui attirait la bienfaisance pour l’année à venir. La période de Noël étant un moment difficile où l’on attendait patiemment que les jours rallongent », précise l’historien. En signe d’hommage De la même manière, jusqu’à une période très récente, au XXe siècle, dans les campagnes, les cadeaux permettaient aux paysans d’entretenir un lien de clientélisme avec quelqu’un de plus puissant : le patron ou le propriétaire. Ils leur offraient de la volaille, des fromages, des fruits et donc des oranges pour Noël. Les paysans n’espéraient rien en retour, c’était un signe d’hommage.

Aujourd’hui, la pratique a évolué. « Les cadeaux font partie d’un système de don et de contre don. On offre en espérant recevoir, en retour. C’est rare que l’on fasse des cadeaux gratuitement. »

Quant à l’orange, si elle n’est plus sous le sapin, c’est parce que son importation s’est démocratisée à partir des années 1950. Et dès les années 1960, les pesticides et fongicides feront de ce fruit un produit bien plus accessible. Aujourd’hui, un kilo d’orange s’achète aux alentours de 2 ou 3 €. Plus question donc d’en offrir à Noël. Mais quel plaisir de la déguster, en salade, avec quelques morceaux de chocolat !

18h 13 CADEAU de NOËL pere noel - st nicolas - père fouettard