Oradour-sur-Glane 10 mai 1944, l'arbre reconstitué des 643 victimes

Date de publication : Jun 13, 2020 6:28:22 AM

Ce travail collaboratif exemplaire (rendu public sur Geneanet) a mobilisé, pendant un an, plus de 80 généalogistes. Ils sont parvenus à reconstituer les généalogies des habitants d’Oradour, victimes comme survivants, et à situer chaque personne dans son contexte historique et familial. L'arbre présenté sur Geneanet remonte, pour chacun d'eux, sur 3 ou 4 generations et totalise 30.000 personnes!

Chaque plan de quartier vous permet de consulter la liste des habitants (victimes ou survivants) de chaque maison. Si vous cliquez sur le nom d'une personne, des photos de bâtiments d’époque ou de ruines actuelles sont visibles sur sa fiche. Lors d'une prochaine visite à Oradour-sur-Glane, consultez ces pages sur votre smartphone, elles sont parfaitement adaptées !

ACCÉDER A UN QUARTIER :

Entrée du village

quartier Nord-Ouest

PROJET

Lancé il y a tout juste un an à l’occasion de la commémoration des 75 ans du massacre d’Oradour-sur-Glane par les nazis le 10 juin 1944, le projet collaboratif de reconstitution des familles, avec toutes leurs généalogies, est maintenant terminé et accessible à chacun.

Rappelons ce qui s’est passé ce jour-là : le 10 juin 1944, les SS de la division Das Reich, remontant du sud de la France pour aller combattre en Normandie suite au récent débarquement, pénètrent dans Oradour-sur-Glane, petit village proche de Limoges, pour y mener de sanglantes représailles. Ils rassemblent toute la population après avoir sorti de force les habitants de chez eux ou de leur lieu de travail, faisant de même avec les enfants des écoles. Les hommes et les adolescents sont répartis dans plusieurs granges, les femmes et les enfants enfermés dans l’église. Ils sont mitraillés puis achevés un par un, puis les SS incendient les bâtiments avant de brûler, quelques heures plus tard, la totalité du village.

Ce travail colossal a donc mobilisé plus de 80 éditeurs. Ils sont partis de la liste officielle des victimes, qui comptait 642 noms, pour la mettre d’abord à jour (une 643e victime a été retrouvée !), avant de commencer le travail de reconstitution : photos, état civil, recensements, documents d’archives en tout genre ont été collectés et retranscrits.

C’est un travail INÉDIT qui a été réalisé pour la première fois depuis 76 ans, dans la mesure où jamais n’avait été publiée la composition complète de toutes ces familles (sur 5 générations en moyenne), qu’il s’agisse des victimes, des rescapés ou des absents, classés selon ces critères mais également répartis de la façon la plus précise possible dans chaque maison du bourg ou dans les hameaux adjacents.

Le travail fourni sur Oradour a même dépassé la seule date du 10 juin 1944, puisque c’est la reconstitution complète des populations que vous pouvez consulter, avec par exemple la liste des soldats de 14-18, celle des Morts pour la France ou celle des décorés militaires.

Pour le visiteur des ruines du village, ce sera l’occasion, via son smartphone connecté sur Geneanet, de savoir instantanément qui habitait la maison dont il contemple la façade, puis de voir la photo de la personne, un texte le présentant et bien sûr la composition de toute sa famille, en se rendant sur l’arbre.

Le devoir de mémoire est une préoccupation importante parmi les généalogistes : il permet d’éviter l’oubli et il rend hommage à tous ceux dont le nom a marqué, souvent à leurs dépens, l’histoire de leur pays. Le projet Oradour1944 a été intégré à la rubrique “Grands moments de l’histoire”, accessible via le menu “Ressources” de Geneanet.

le MASSACRE

Le 10 juin 1944, les SS de la division Das Reich (dont quelques Alsaciens “malgré-nous” enrôlés de force), remontant du sud de la France pour aller combattre en Normandie suite au récent débarquement, pénètrent dans Oradour-sur-Glane, petit village proche de Limoges, pour y mener de sanglantes représailles. Les jours précédents, la division était à Tulle, en Corrèze, où elle a fusillé 18 personnes et pendu 99 autres, et envoyé 149 habitants en déportation (101 mourront). À 14h, les Allemands pénètrent dans le village, rassemblent toute la population au Champ de Foire après avoir sorti de force les habitants de chez eux ou de leur lieu de travail, faisant de même avec les enfants des quatre écoles (école enfantine, école de garçons, école de filles et école des réfugiés lorrains) et tous ceux qui ont eu le malheur de se rendre à Oradour pour diverses raisons.

Les hommes et les adolescents sont répartis dans plusieurs granges, les femmes et les enfants enfermés dans l’église. Ils sont mitraillés puis achevés un par un, puis les SS incendient les bâtiments avant de brûler, quelques heures plus tard, la totalité du village.

Cinq hommes de la même grange réussissent à s’enfuir par un trou dans le mur, une seule femme réussit à sortir de l’église par une fenêtre. Quelques habitants ont également réussi à s’enfuir ou à se cacher au moment de la rafle, dont un seul enfant de l’école. 643 personnes perdent la vie ce jour-là.

Les Allemands quittent ensuite la région et vont se battre en Normandie. Ceux qui ne seront pas tués là-bas seront jugés en 1953, quelques-uns condamnés à mort et d’autres à des peines de travaux forcés. La plupart d’entre eux n’effectueront que quelques mois de prison puis seront acquittés, aucune peine de mort ne sera appliquée.

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