Confinée en 1687: la Marquise de Sévigné / Archives militaires en accès gratuit sur Filae / Notaires et généalogistes ne vont pas rire / Les gestes-barrière, ça ne date pas d'hier /

Date de publication : May 08, 2020 8:20:44 AM

:

INFOS CONFINÉES

8 MAI

:

Vous vous souvenez de cette interrogation (1) que j'avais partagée avec vous, à savoir si vous aviez identifié parmi les ancêtres de votre arbre certains qui auraient pu être victimes d'une pandémie passée? ...Apparemment -et fort heureusement- pas de cas grave identifié. Des lecteurs de "Archives et Culture" se souviennent pourtant et témoignent (2) des précautions que l'on prenait face à la maladie, avec ce que l'on n'appelait pas encore des "gestes-barrière":

«Dans les années 1940, nous a écrit Marie PF., j’ai connu l’isolement en quarantaine dans ma chambre pour cause de scarlatine (40 jours vraiment). Tout ce que je touchais devait être brulé : livres, journaux, dessins... Puis ce fut l’hépatite A (non mortelle), mais tellement invalidante (sans gravité) que marcher 3 m était une épreuve durant de longs mois. Mon grand-père âgé de 75 ans en son temps, montait les escaliers plus vite que moi qui en avait 19. Aujourd’hui, je constate les dégâts que produisent la suppression des programmes scolaires de la lutte contre les contaminations et de l’éducation liée au risque tuberculose qui tuait jusqu’à la fin des années 50, près de 100.000 personnes par an en France. Il y a toujours 8.000 décès de la grippe par an et le ravage des gastro-entérites ne gêne personne. Le port de gants et de masque par les malades (comme au Japon) en diminuerait largement le nombre ».

«En 1946, nous a raconté Nicole D., qui avait 9 ans à l'époque, arriva dans notre internat scolaire tourangeau une nouvelle venue qui avait la teigne et me contamina. Pas de médicaments puissants à l'époque. Nous sommes restées toutes les deux enfermées 18 mois (!) dans l'aile des contagieux de l'hôpital Clocheville à Tours. Pas le droit de sortir, pas le droit aux visites. Seul le personnel soignant entrait pour nous badigeonner le crâne d'une pommade noire pendant un mois, rouge le mois suivant, blanche le troisième mois puis ça recommençait ».

« Une camarade de lycée m'avait invitée à dîner un jour chez elle, nous a écrit Michèle N., c'était à Rouen dans les années 1950. J'ai découvert qu'elle avait une sœur, dont elle ne parlait jamais, qui avait la tuberculose. Nous avons dîné à quatre : mon amie, ses parents et moi. La sœur restait en permanence confinée dans sa chambre. Elle avait des couverts et une assiette que personne d'autre n'utilisait. Elle est décédée quelques mois plus tard. » Relisez La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas, les romans de Zola ou les romans populaires de l'entre-deux-guerres : la tuberculose (ou phtisie) y est bien présente, les jeunes filles y ont parfois le teint pâle des malades et il semble (presque) normal de cracher un peu de sang dans un mouchoir...

L'efficacité croissante des antibiotiques nés après guerre et les progrès de la médecine et des vaccins nous ont fait oublier les sanatoriums, les confinements... et on a cessé d'apprendre aux enfants de l'école primaire le B.A.Ba de l'éducation sanitaire : ne pas cracher par terre, ne pas mordiller son crayon (qu'un camarade peut emprunter), se laver très régulièrement les mains, ne pas éternuer ou tousser sans mettre sa main devant sa bouche (on conseille maintenant le coude, ce qui est encore mieux), etc. On oublie qu'il y a toujours 1,5 millions de morts de la tuberculose par an dans le monde et que cette maladie contagieuse touche surtout les jeunes.

Quant au choléra en France, les épidémies de 1832 (90.000 morts en peu de mois, essentiellement dans l'Est et l'Ile de France) et de 1854 (140.000 morts plus largement sur le territoire, car la création des chemins de fer entre temps facilitait les déplacements) en France. En 1832, on ferme les commerces, l'activité est ralentie, beaucoup préfèrent quitter Paris plutôt qu'y rester travailler, mais ceux qui fuient la capitale emportent souvent la contagion avec eux. Tels les maçons de la Marche, qui renoncent à leurs chantiers en avril et repartent vers la Creuse, à pied ou en voiture de poste. «Ce faisant, ils participent à la contamination de la Seine-et-Oise, du Loiret, du Loir-et-Cher et même, à bout de souffle, de l'Indre... En effet, dès les portes de Paris, on les voit s'effondrer le long des routes, résister parfois jusqu'à Orléans s'ils ont emprunté la voiture publique, puis en être descendus malades, dans un relai de poste. Quelques-uns encore ne tomberont qu'au-delà, au sud de Blois, aux environs de Châteauroux. Aucun n'importera finalement le choléra dans la Creuse ».

Confinée en 1687: la Marquise de Sévigné

Extrait d’une lettre de la marquise de Sévigné à sa fille, Jeudi, le 30ème d'avril de 1687, lors de l’épidémie de peste

"Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris ! Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le Roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements. Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer, Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien. Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode. Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, "Les animaux malades de la peste" ! "Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés"". Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand'mode. tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer, Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline."

- Pour info, cette lettre n'est malheureusement pas authentique et est plutôt à ranger du côté des pastiches (merci à Nicole Rebeyrol)

Archives militaires ; toujours en accès gratuit sur Filae, jusqu'au dimanche 10 mai

A l'occasion de l'anniversaire de l'armistice du 8 mai, accédez gratuitement à toutes les archives militaires de Filae.com : 3 millions d'individus référencés sur 4 siècles! Vous l'aviez déjà tous vu mais il ne reste plus que 2 jours pour y accéder.

C'est ici>> https://www.filae.com...HappyDay0520

Un vrai casse-tête: fini de rire pour les notaires et généalogistes!

Femmes couguars, familles recomposées : il va y avoir du pain sur la planche pour les notaires (et leurs généalogistes) en charge de régler les successions ! Voici un exemple de ce qui les attend :

Je suis un homme de 27 ans et je me suis marié à une divorcée de 46 ans, mère d'une fille de 25 ans. Comme cette dernière aime les hommes mûrs, elle s'est éprise de mon père qu'elle a épousé. Dès lors, mon père est devenu mon gendre, puisqu'il a épousé ma belle-fille. Mais, dans le même temps, ma belle-fille est devenue ma belle-mère, puisqu'elle est désormais la femme de mon père. Là, le notaire commencera déjà à transpirer ! Or, ma femme et moi avons donné naissance à un fils. Cet enfant est naturellement devenu le frère de la femme de mon père... c'est à dire le beau-frère de mon père. Et, dans le même temps, il est devenu mon oncle, puisqu'il est le frère de ma belle-mère. Mon fils est donc mon oncle Là, le notaire se fait apporter un Doliprane par son clerc ! Mais il n'est pas au bout de ses surprises ! En effet, mon père et sa femme ont donné le jour à un garçon qui, de fait, est devenu mon frère puisqu'il est le fils de mon père... mais aussi mon petit-fils puisqu'il est le fils de la fille de ma femme. Je me retrouve ainsi le frère de mon petit-fils ! Et notre grand-mère commune n'est autre que ma femme. Du coup, je me retrouve mon propre grand-père !! Là, le notaire fait un malaise ... Le pauvre ! Imaginez ce que cela va être pour lui, avec le mariage-pour-tous, lorsqu'un père sera la mère ou une mère sera le père !!! N’oubliez pas de prendre une aspirine si vous avez mal à la tête en essayant de comprendre… !

- pour info: 1ère apparition de cette blague sur fb en mai 2014 (merci à Patricia Attali)

Les gestes-barrière, ça ne date pas d'hier

(2) archivesetculture.org/so/7bN5oo5DQ#/main 13/04/2020 12:19

Vous avez vous aussi des témoignages à apporter ? Adressez-les nous en écrivant à presse2@archivesetculture.fr

(1) email genealilas du lundi 20 avril 2020 19:32

Tous ces gens atteints par le virus, dont certains guérissent et d'autre pas m'ont amené à me poser une question que seul un généalogiste pouvait formuler.

Parmi mes ancêtres, y en a t'il eu certains qui sont passés à trépas du fait d'une pandémie comme celle que nous vivons aujourd'hui?

Et il m'est apparu évident que, parmi vous, d'autres pouvaient avoir rencontré l'un des ces tristes événements au cours de leurs recherches. Alors, avez-vous identifié, dans votre généalogie, un ancêtre décédé du fait d'une pandémie telle que la gripe asiatique ou celle de Hong-Kong ? Par la grippe espagnole? Ou, plus loin encore dans le passé, par l'un ou l'autre de ces microbes et virus mortifères?

Ce n'est qu'un exercice de recherche en période de confinement mais -qui sait- cela pourrait éclairer certains pans de notre histoire. Envoyez moi vos constats et ils seront regroupés avec ceux des autres membres. Et prenez ceci avec toute la légèreté possible, ce n'est qu'un divertissement. Prenez bien soin de vous, chez vous, et donnez de vos nouvelles.

Pour mémoire, quelques grande Pandémies humaines

Covid19 2020

Sida 1983

Grippe de hong kong 1968-70

Grippe asiatique asiatique (h2n2) 1956-57 4M morts

Grippe espagnole 1918-20 250/100M morts 165k en fr (autre source: 20 à 50M de morts dont 2.3M en seule europe occidentale)

Cholera 1834-37 marseille 1832 et 1884.

Dysenterie 1779

Typhus 1741-42 bretagne

Fièvre jaune 17°18° debut 19°

Variole 1500-1800

Peste 1347-53 25/34M morts en europe= 1/3 à 1/2 de la population (également une partie de l'Asie, le monde musulman, le nord de l'Afrique) / pestes 1602,04,07,10 / peste 1720 (ramenée de Syrie a marseille par un bateau qui convoyait de la soie, Le Grand Saint-Antoine) / peste 1900-02 1919 201

Tuberculose antiquité

Maladies animales & végétales

vache folle 1986-2000

grippe aviaire

fièvre porcine

grippe aviaire

phylloxera

mildiou

doryphore

Catastrophes naturelles

barrage malpasset-frejus 1959

canicule 1976 2003

grand hyver 1709

crues inondations

tremblement de terre

coulées de boue