Il y a peu, une personne disait dans un post avoir réussi son Master 2. C’est clairement indiqué et détaillé dans son profil Linkedln. Comme je ne connaissais pas le secteur d’activité, j’ai consulté le site de l’école mentionnée. J’ai été vraiment surpris, il n’était pas question de Master 2 mais de Mastère professionnel, “Titre RNCP niveau I Reconnu par l’État”. Deux possibilités : la personne mentait ou elle ne savait pas quel diplôme elle avait passé. Dans les deux cas cela n’est guère rassurant pour un recruteur potentiel. De plus, j’ai vu aujourd’hui une publicité sur une page entière d’une revue pour un « Master spécialiste en… » suivie par une minuscule étoile, qui renvoyait en bas du document (en écriture encore plus minuscule) : “* Titre privé Andorran, depuis 1988”. Autrement dit, rien à voir avec le grade de Master puisqu’il s’agit en réalité d’une attestation délivrée par une entreprise privée !
En premier lieu, il ne faut pas confondre les labels accordés à une formation précise et la reconnaissance par l’état de cette école. Une école privée peut être reconnue par l’État après une enquête du ministère de l’éducation nationale (diplôme des enseignants, locaux, équipements, etc.). Cette reconnaissance va permettre à l’école de percevoir des subventions et d’accueillir des élèves boursiers par exemple. La reconnaissance de l'Etat d'une école ou d'un établissement d'enseignement supérieur ne garantie en rien la qualité de la formation dispensée, ou de la reconnaissance du diplôme délivré. L’école citée plus haut maintient volontairement ou non, la confusion entre la labellisation d’un cursus (reconnaissance du diplôme délivré), ici titre RNCP et la reconnaissance de l’école par l’état.
Revenons à la labellisation des cursus : le grade de Master est automatique pour les masters universitaires et les écoles d’ingénieurs reconnues par la CTI (le diplôme d’ingénieur est en effet protégé). Le grade de master existe aussi pour d’autres établissements : arts plastiques, IEP, grandes écoles de commerces...
Attention, distinguez bien le Master, diplôme national de master (DNM) "seul vrai master", un grade à bac + 5, du « master » ou mastère, un titre qui peut être donné à des formations non reconnues. Pseudo-diplômes qui correspondent en fait à des attestations de formation délivrées par une entreprise.
Attention aussi, quand une école indique que sa formation est de « niveau master » et titre RNCP niveau I, cela ne signifie pas que vous aurez le grade de master, mais que cette formation est inscrite au RNCP (répertoire national des certifications professionnelles). Celui-ci tient compte de l’insertion professionnelle des anciens (entre autres) pour enregistrer les formations selon les compétences acquises. Ces dernières sont ensuite traduites par niveau.
Vous vous dites peut-être, malhonnête tout cela ? Non, si le futur étudiant est clairement informé dans quoi il s’engage. Après, c’est une question de choix d’orientation. Choisir un titre RNCP de niveau III « équivalent » à bac + 2 peut être un très bon choix s’il vous permet de trouver un emploi ou de continuer sur un titre RNCP de niveau II (bac + 3) par exemple. Il peut aussi être un très mauvais choix s’il vous empêche de continuer vos études dans la licence de vos rêves !
Pour les formations non reconnues la désillusion peut s’avérer sévère. Cette année une assistante d’éducation a voulu s’inscrire à un concours qui requiert une licence ou un titre RNCP de niveau II. Cela s’est avéré impossible. Comme elle me l’a dit elle-même : « j’ai fait trois ans d’étude et je me retrouve avec le niveau bac de départ ! ».
Sources:
Bien choisir son futur établissement - l’Etudiant - juillet-août 2017 ;
Master, mastère, Msc, quelles différences ? - Site le Figaro ;
Master, mastère : un label à décrypter - Site l’Etudiant.
Page mise à jour le 19 août 2017 par Jean-Laurent Truffa-Filéri.