- promenade sur les boulevards

La carte qui ouvre notre page fait partie des collections de notre complice M. V. ; nous sommes boulevard du Palais, et le tribunal apparait sur la gauche.

Mais Michel a eu l'excellente idée de faire un agrandissement de la partie droite du boulevard. Il nous dévoile ainsi le "Restaurant du Palais" et le "Café Pompadour", là où nous trouverons bien plus tard le bar "A la Chope du Palais".

(Col. M. V.)

Poursuivons maintenant notre agréable promenade sur la première ceinture des boulevards de Brive, au cours du siècle dernier.

(Col. JPC)

(Col. JPC)

(Col. JPC)

(Col. JPC)

(Col. JPC)

(Col. JPC)

(Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

La Société Générale (Col. JPC/net)

C'était en 1908 (Col. JPC/net)

Le cinéma Rex (Col. JPC/net)

Le cinéma Rex (Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

A l'intersection avec l'avenue Gambetta, monument commémoratif à la mémoire de Georges Lecherbonnier,

juriste, procureur général à la cour de Cassation, né à

Brive en 1862 (Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

(Col. JPC)

(Col. JPC/net)

Sous la neige (Col. JPC/net)

(Col. JPC)

(Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

(Col. JPC)

Intersection des boulevards avec l'avenue de la Gare,

à gauche, et la rue de l'Hôtel de Ville à droite. La nouvelle Société Générale n'est pas encore construite (Col. JPC/net)

Le Foyer du Soldat, en 1917, dans les locaux de ce qui sera un jour la Polyclinique du Docteur Bardon, puis du Docteur Missonnier, après avoir été ceux de la Société Générale (Col. JPC/net)

L'actuel lycée d'Arsonval est à droite, au bout de la rue (Col. JPC/net)

En arrière-plan, l'hospice Dubois (Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

Le boulevard Thiers sous la neige (Col. JPC/net)

Boulevard Général Marbot, avec vue sur la Sous-Préfecture et La Providence (Col. JPC/net)

Projet de construction de l'immeuble de la Caisse d'Epargne (Col. JPC/net)

(Col. JPC/net)

(Col. Maryse Chabanier)

(Doc. delcampe.net)

Le boulevard du Salan

(Doc. ancien site cartes-postales-anciennes.com)

(Doc. delcampe.net)

Les boulevards au bas de la route de Beynat (avenue Alsace-Lorraine) (Doc. delcampe.net)

Le square Majour et le boulevard Carnot (Doc. delcampe.net)

Le foyer du soldat, à l'angle des boulevards et de la rue de l'Hôtel de Ville (Doc. delcampe.net)

La Société Générale (Doc. delcampe.net)

Boulevard de la République (Doc. e-bay)

Boulevard Carnot et rue de la République (Doc. delcampe.net)

Boulevard du Palais, avec à droite le tribunal, et à gauche le bar "A la chope du Palais" et le liquoriste Denoix (Doc. delcampe.net)

Intersection des boulevards et de la rue Gambetta, avec le monument Lecherbonnier sur la gauche (Doc. delcampe.net)

 "BONUS 1"

LE CRIME DE L’HÔTEL DU NORD

Le bâtiment que l'on voit tout à gauche de la carte qui suit, au 2 du boulevard du Salan, a longtemps été occupé par la S.E.M.A.B.L. (Société d'Economie Mixte d'Aménagement du Bas-Limousin), devenue Territoires 19. Dans les années 50/60, c'était l'Hôtel du Nord, tenu par Mr et Mme Solomagne, un établissement modeste fréquenté par une clientèle en rapport.

(Doc. delcampe.net)

André M., dit "Cheveux blancs", en faisait partie. Sans profession, cet ancien repris de justice qui avait déjà purgé une peine de 10 ans de prison (on l'apprendra plus tard), vivait aux crochets de sa maitresse Jeannine T. qui lui payait là sa pension. Il était d'une jalousie maladive et les disputes étaient fréquentes avec celle qui par ailleurs s'adonnait à la boisson et rentrait souvent ivre de ses sorties en ville.

Elle avait envisagé de le quitter. Il ne le supportera pas.

Ce mardi soir de mai 1960, à la suite d'une dispute encore plus violente que d’habitude qui avait commencé rue Gambetta, puis s'était poursuivie sur la terrasse de l'hôtel et dans la chambre, il la larda de 18 coups de couteau. Elle décédera lors de son transfert à l'hôpital.

"Cheveux blancs" passera devant les Assises de la Corrèze le 22 décembre de la même année. Au terme de l'audience, et d'un quart d'heure de délibération seulement, le jury le déclarera responsable du meurtre et admettra cependant les circonstances atténuantes. Le Président prononce le verdict : "Cheveux blancs" est condamné à 15 ans de réclusion criminelle.

(D'après le journal "Centre Presse", numéros 123 et 124 des 25 et 27 mai 1960, et n° 299 du 23 décembre 1960)

Voici une carte où l'on aperçoit un peu mieux, au centre de l'image, le bâtiment qui abrita longtemps l'Hôtel Solomagne.

(Doc. delcampe.net)

"BONUS 2"

A LA BELLE JARDINIÈRE

C'est dans les collections de M. C. que vous avons puisé les plus belles images de cette séquence consacrée à l'un des "grands magasins" de Brive du début des années 1900, A La Belle Jardinière.

Nous sommes au numéro 2 du boulevard de Corrèze, boulevard Général Koënig de nos jours, à l'angle de la rue Toulzac.

Notre première carte est datée de 1907 et elle est rarissime : à notre connaissance, seul Mr Most l'a publiée. Selon lui, le magasin était alors dirigé par trois Demoiselles Alexis, qui posent dans l'angle, sur le balcon du premier étage. Leur nom apparait d'ailleurs sur le grand panneau fixé juste au-dessus des portes-fenêtres, coté boulevard.

(Col. M. C.)

Notre deuxième carte, datée de 1914, superbe, est quant à elle totalement inédite. De nouveaux propriétaires ont peut-être pris la suite, mais le panneau Maison Alexis est toujours en place, et il y restera longtemps.

(Col. M. C.)

Les autres vues sont plus courantes. Le magasin n'y apparait pas dans sa totalité : en fait c'est le bas de la rue Toulzac qui fait l'objet des différents clichés pris depuis l'avenue de Paris; La Belle Jardinière est à droite des images.

Le même cliché en noir et blanc (Col. JPC), et colorisé (Doc. delcampe.net).

A gauche des images, c'est la pharmacie Soulier, qui sera remplacée par le tabac A la Civette.

(Col. M. C.)

Le magasin A La Belle Jardinière était spécialisé dans la vente de bonneterie et d'habillement pour toute la famille : des mannequins, sur le trottoir, nous permettent de deviner la mode de l'époque. Si l'on se base sur les inscriptions qui figurent sur la façade, coté boulevard, on y trouvait aussi des sacs, de la toile, des bâches, et, plus surprenant, des caparaçons. Ainsi même les chevaux pouvaient s'habiller à cet endroit !

Voici pour terminer une publicité qui a été diffusée quelques années plus tard : quelle élégance, Messieurs !

(Col. M. C.)

De nos jours, l'emplacement est occupé par une compagnie d'assurances, après une rénovation de l'immeuble qui a duré de nombreux mois.

 

"BONUS 3"

En quelques lignes et en images,

LES ÉTABLISSEMENTS "MALAVAL ET BROSSARD"

devenus plus tard

"ESCANDE ET BROSSARD"

Ils furent à leur époque l'une des entreprises les plus florissantes et les plus dynamiques du bassin de Brive.

Firmin Malaval était né à Juillac (19) en 1850. A vingt-cinq ans, après un apprentissage du métier de forgeron dans l'atelier paternel, il s'installa à Vigeois. Très rapidement, il y rejoignit son beau-père, François Célerier, lui-même forgeron et commerçant : il avait créé à côté de sa forge un petit magasin dont l'assortiment comportait des outils agricoles fabriqués sur place, des articles de ménage, de quincaillerie, de mercerie... Firmin se consacra exclusivement à l'activité commerciale de la maison qu'il développa rapidement. Il s'orienta bientôt vers une activité nouvelle, le négoce de matériaux de construction et plus tard profita de l'opportunité que constituaient les travaux de construction des voies de chemin de fer en direction de Brive puis de Toulouse.

Associé à Louis Brossard, il rachètera à Brive les locaux des Établissements Mas et Pinaud Réunis : la nouvelle société Malaval et Brossard était créée en 1890.

Pierre Chauvain, le collectionneur briviste bien connu, nous a offert la copie d'une très ancienne carte postale qu'il possède, un document exceptionnel et inédit. Il nous a de plus autorisé à en faire profiter nos visiteurs.

Nous sommes devant les établissements Malaval et Brossard, boulevard de Corrèze (plus tard boulevard Carnot, puis boulevard Maréchal Pétain et, depuis 1945, boulevard Général Koënig), pratiquement à l'angle de la rue de Féletz. Une partie du personnel a pris la pose à l'entrée, en compagnie du patron.

(Col. Pierre Chauvain)       

 

Notre complice Maryse Chabanier nous a elle aussi fourni des cartes rarissimes des Établissements Malaval et

Brossard, issues de sa collection. Elles sont depuis plusieurs années sur notre site et chacun a déjà pu en profiter; nous les reprenons ici.    

Le boulevard de Corrèze. Les Établissements Malaval et Brossard sont sur la gauche.

(Col. Maryse Chabanier)

Toujours à l'angle du boulevard de Corrèze et de la rue de Féletz.

(Col. Maryse Chabanier)

En 2019, c'est notre autre complice M. V. qui a eu l'opportunité d'acquérir une carte inédite de la façade des Établissements Malaval et Brossard, photographiée à peu près sous le même angle, sans doute des années auparavant. Il nous en fait profiter.

(Col. M. V.)

A partir de 1906, le gendre de Firmin Malaval, Joseph Escande, ingénieur des Arts et Manufactures, s'investira dans la marche de l'entreprise. Mais ce n'est qu'à son retour de la Grande Guerre qu'il succédera à son beau-père décédé en 1916 : l'entreprise qui s'était alors largement diversifiée prit le nom d'Escande et Brossard.

En 1929, les bâtiments s'agrandirent à l'angle du boulevard et de l'avenue de Paris.

Au milieu de toutes ces belles cartes, glissons une photo de presse : un camion de livraison stationne sur le boulevard pour décharger des bouteilles de gaz butane Butagaz. C'était un produit nouveau, dont Escande et Brossard était devenu depuis 1932 le concessionnaire exclusif pour plusieurs départements autour de Brive (la maison concurrente, "Bonino", vendait quant à elle des bouteilles de marque Primagaz). Une exclusivité qui s'étendait aussi à tous les appareils en permettant l'utilisation.

(La Croix de la Corrèze n° 2060 du 19 mars 1933 - Doc. AD 19 cote 68Pr 30)

Escande et Brossard et ses filiales ne cesseront de se développer, et de diversifier leurs activités, sur des sites de plus en plus nombreux. En 1936, Jean, diplômé d'HEC, le fils de Joseph Escande, entra dans l'entreprise et à son tour s'investit dans une nouvelle modernisation. A son retour de captivité en 1943, il entreprit de relancer l'activité de la maison qui avait beaucoup souffert au cours des dernières années. Il en devint directeur de fait. En effet, lors de son décès en 1965, Joseph n'exerçait plus depuis 20 ans la direction de l'affaire, bien qu'il en ait conservé le titre de président-directeur général. Avec Jean Escande à sa tête, l'entreprise continuera encore à prendre de l'ampleur.

Des cartes commerciales d'époque, recto et verso, nous montrent au fil des ans l'aspect des locaux du centre-ville, et résument l'activité du groupe : les bâtiments anciens sont tout à gauche; ceux construits en 1929, au centre et à droite.

Avis de passage de 1954  (Doc. delcampe.net)

Avis de passage de 1969 (Col. M. V.)

Différents sites des Établissements Escande et Brossard, et de leurs filiales (Doc. delcampe.net)

Ce fut aussi sous l'impulsion de Jean Escande l'ouverture d'un grand magasin "Nouvelles Galeries" en 1972, dans les bâtiments du centre ville, et, dans la foulée, la mise en chantier du centre commercial Hyper 19 à Malemort, avec un hyper-marché, une galerie marchande, un restaurant, une station-service et, bien entendu, un grand parking, le tout sur un terrain de plus de 4 hectares.

Le centre commercial Hyper 19 à Malemort, lors de son ouverture.

(Doc. delcampe.net)

En 1976, le PDG a dépassé l'âge de la retraite. Aucun des actionnaires de ce vaste empire n'est en mesure d'assurer la relève. La société Le Disque Bleu devient l'actionnaire unique de la société Escande et Brossard et prend peu à peu en charge les diverses activités qu'elle exerçait. Ce sera le début de changements d'activités, changements de raisons sociales, ventes, reventes, achats, créations... Ainsi la vie a continué et le premier magasin du centre-ville abrite désormais "Les Passages de Brive".

PLUS ENCORE : Notre texte a été écrit à partir du livre de Jean Escande "Un long chemin patiemment tracé". C'est un ouvrage extrêmement rare dont nous avons eu la chance de pouvoir acheter un exemplaire sur Internet. Il a été écrit au profit des membres de la famille de l'auteur et de ses proches amis, mais n'a jamais été mis en vente.

Pour des renseignements complémentaires sur la saga des familles Malaval, Escande et Brossard, vous pouvez en consulter un exemplaire aux Archives municipales de Brive, ou bien au siège de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, à Malemort.

(17 septembre 2017)