- la place de la République

On n'a pas vraiment de cartes postales anciennes de la place de la République dans son entier. Elle apparait heureusement par morceaux sur plusieurs clichés.

Ceux que nous vous proposons proviennent tous du site de vente aux enchères delcampe.net.

Le premier est une vue aérienne de Brive. L'amorce de la place est tout en bas de l'image.

Qu'elle était vide cette place, au moment de la photo !

A la jonction du boulevard avec la place de la République, à l'angle de la rue du même nom, on pouvait trouver à une certaine époque une des voiturettes de l’œuvre de "La Tasse de lait".

Nous avons déjà développé ce sujet en "Bonus 1", vers le bas de notre page "place, jardins et alentours", consacrée au quartier de la place Thiers, là où une autre voiturette de l’œuvre était en place. C'est ici : CLICK.

 

"BONUS"

LA PLACE DES SŒURS VERS 1765

La place de la République s'appelait autrefois Place des Sœurs. Pour l'évoquer, nous avons eu recours à celui qui devient peu à peu un véritable collaborateur du site, l'historien Louis de Nussac (1869-1951), ancien Conservateur du Musée Ernest Rupin.

En 1942, il a publié un petit ouvrage de 22 pages (que nous possédons), intitulé "La Place et la Porte des Sœurs à Brive-la-Gaillarde". C'était en fait la reprise d'un article qu'il avait publié l'année précédente dans le bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze (tome 63).

En préambule, on trouve un plan dont il n'est pas l'auteur, et dont il explique l'origine :

"Ce plan provient de la collection Elie Massénat et il date du XVIII° siècle, deuxième moitié; c'est probablement l’œuvre de l'ancêtre du collectionneur, l'expert-géomètre François Massénat, l'auteur du plan de la ville en 1765, et il a sans doute servi au procès d'une dispute de terrain, ce qui lui donne sa valeur et son autorité documentaires".

Et dans les pages qui suivent, Louis de Nussac donne les explications utiles, dont nous avons extrait quelques passages.

"Ce nom de place et de porte des sœurs avait certainement pour origine une Maison dite des Sœurs, sise dans la rue aboutissant aux porte et place, et s'appelant elle-même rue des Sœurs. Aujourd'hui [nous sommes en 1941], depuis 1884, ce sont la rue et la place dénommées banalement rue et place de la République. A la Restauration et même sous la Monarchie de Juillet, la place devint place d'Artois, en l'honneur du comte d'Artois (le roi Charles X). Elle est ainsi inscrite sur le plan de Brive, publié par Tripon dans son Album lithographique, en 1843".

"L'emplacement en question [...] s'étendait vers l'est à un ensemble de jardins et des terres confrontant le chemin de Brive au Tilhol et Chabannes, ce que le plan désigne comme "chemin conduisant à plusieurs villages" - c'est l'actuelle avenue Firmin Marbeau - et au "grand chemin qui va de la porte des Sœurs à la porte de Puy-Blanc", c'est sur le plan la promenade dite des fossés, aujourd'hui le boulevard Edouard Lachaud : la suite faisait le tour de la ville, "les contours", comme de tous temps".

"A l'est, le plan que nous reproduisons a été modifié; "le chemin qui aboutit à différents villages" devient le chemin du Tilhol de 1619; il a été rectifié et a pris la courbe et le tracé actuel de l'avenue Firmin Marbeau qui le remplace, la ligne du chemin de fer l'ayant coupé vers le haut. La place est ainsi devenue plus circulaire : on remarquera sur notre dessin ce qui en fait le plus d'intérêt, d'abord que les "promenades" sont maintenant les boulevards et que les fossés qui alors étaient fort réduits, doivent en occuper l'emplacement des trottoirs. L'espace central est traversé par des aqueducs, bassins et souterrains amenant l'eau à une fontaine auprès des fossés de droite, qui est dite la seule de la ville. Une certaine étendue de terrain en quadrilatère, marquée par les lettres capitales, est portée dans la légende comme revendiquée par le duc de Noailles".

"Le chemin du Tilhol de 1619, comme aujourd'hui l'avenue Firmin Marbeau, a pour pendant à l'Ouest, "le grand chemin de Brive à Bordeaux", qui passait par Lissac, d'où le nom de faubourg Lissac, traversé actuellement par l'avenue Maréchal Lyautey".

"Enfin, sur notre plan, sont marqués en deux endroits, à droite et à gauche de l'actuel rond-point [jet d'eau en 2013], deux segments de cercle ici désignés "restes d'anciens murs, B et R, V et X : seraient-ce ce qui est porté avec l'expression en légende "une espèce d’amphithéâtre", les vestiges d'un prétendu théâtre romain, exhumé au XVIII° siècle ? [...] Dans les fouilles alors pratiquées, auraient été trouvés de beaux bustes en marbre qui auraient été offerts au Cardinal Dubois en reconnaissance des bienfaits dont il comblait sa ville natale".

" Au carrefour du chemin du Tilleul et de l'ancienne route de Bordeaux, cette situation donnait une particulière importance à la place et à la porte des Soeurs qui était tenue pour la seconde entrée principale de la ville fortifiée, après celle des Prêcheurs où passait la route de Paris, avant que celle-ci aboutisse aux Portes de Corrèze (entrée de l'actuelle rue Toulzac)".