Avant Saussure :
La science qui s’est constituée autour des faits de langues (la linguistique) est passée par trois phases successives avant de reconnaître quel est son véritable et unique objet d’étude
La grammaire : on a commencé par faire ce qu’on appelais de « la grammaire », cette étude inaugurée par les grecs, continuée principalement par le français, et fondée sur la logique et dépourvue de toute vue scientifique et désintéressée sur la langue elle-même ; elle vise uniquement a donner des règles pour distinguer les formes correctes des formes incorrectes ; c’est une discipline normative fort éloignée de la pure observation et dont le point de vue est forcément étroit
La philologie : la langue n’est pas l’unique objet de la philologie qui veut avant tout fixer , interpréter, commenter les textes, cette première étude l’amène à s’occuper aussi de l’histoire littéraire, des mœurs , partout elle use de sa méthode propre qui est la critique.
Si elle aborde les questions linguistique , c’est surtout pour comparer les textes de différentes époques , déterminer la langue particulière de chaque auteur, déchiffrer les langues archaïque ou obscure
Cependant la critique philologique est en défaut sur un point : elle s’attache trop à la langue écrite, et oublie la langue véritable , d’ailleurs , c’est l’antiquité grecque et latine qui l’absorbe presque complètement
La grammaire comparée (philologie comparative) : la troisième période commença lorsqu’on découvrit qu’on pouvais comparer les langues entre elles , France Bopp a compris que les relations entre langues parentes pouvait devenir la matière d’une science autonome car à l’époque, on a découvert que le sanscrit est considéré comme parent de certaine idéum d’Europe et d’Asie , éclairer une langue par rapport a une autre, expliquer les formes d’une langue par les formes d’une autre.
Mais cette école qui a eu le mérite d’ouvrir un champ nouveau et fécond n’est pas parvenue a constituer la véritable science linguistique . elle ne s’est jamais préoccupée de dégager la nature de son objet d’étude , la première erreur qui contient toute les autres, c’est que ces investigations limitaient au langues indo-européenne, la grammaire comparée ne s’est jamais demandée en quoi rimait les rapprochement qu’elle faisait, ce que signifiaient les rapports qu’elle découvrait. Elle fut comparative au lieu d’être historique.
Sans doute la comparaison est la condition nécessaire de toute reconstitution historique, mais a elle seule elle ne permet pas de conclure , et la conclusion échappait d’autant plus a ces comparatistes, qui considéraient le développement de deux langues comme un naturaliste ferait de la croissance de deux végétaux .
Cette méthode exclusivement comparative entraîne tout un ensemble de conception erronées qui ne correspondent a rien sur la réalité et qui sont étrangères au véritable conditions de tout langage.
Ce n’est que vers 1870 que l’ont vint a se demander quelles sont les conditions de la vie des langues .
On s’aperçut alors que les correspondances qui les unissent ne sont qu’un des aspects du phénomène linguistique, que la comparaison n’est qu’un moyen, une méthode pour reconstituer les faits
La linguistique proprement dite qui fit a la comparaison la place qui lui revient, naquit de l’étude des langues romanes et des langues germaniques.