Première rencontre des producteurs en Amap Angers, 2012

Bonsoir à vous

A peine l'idée est-elle lancée que déjà les textes affluent ! Merci à vous :-)

En voici déjà quelques-uns, à prendre comme ils ont été écrits, à chaud et dans la joie des retrouvailles ou des découvertes... D'autres à suivre...

PS : quand j'écris que les textes et photos restent en interne, j'entends dans le groupe qui s'est retrouvé à Ste Gemmes, nous tous quoi !

Bonne soirée

Photos de Véronique, consommatrice du 37

Francine

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• RENCONTRE NATIONALE DES PRODUCTEURS ET COORDINATEURS  

EN AMAP, LES 14 ET 15 JANVIER 2012, A ANGERS…

Je désire vous faire part de ce que j’ai vécu lors de ces rencontres, afin de vous donner envie d’y aller la prochaine fois !!!!!Car si Daniel et Denise pensaient que cette 1ère fois serait l’unique rencontre nationale, il s’avère qu’à la fin du week-end, tous les participants étaient d’accord sur le principe qu’il ne fallait pas en rester là !!!!Alors dans 2, 3  ou 5 ans, qu’elle est la région de France qui se chargera d’organiser la 2ème fois ?

Tout d’abord, la rencontre s’est déroulée grâce à l’accueil du lycée horticole « de Fresne » à Angers, où le personnel de restauration a assuré notre pitance avec beaucoup de sympathie, alors que d’ordinaire il ne travaille pas les week-end. Nous avons dormi sur place, dans les dortoirs, comme au bon vieux temps de l’internat !

La Maine, fleuve en cru qui s’écoule en contrebas du lycée au milieu des collines verdoyantes et des châteaux aux toits de lauses, fût notre seul aperçu de la belle région Angevine, à travers les fenêtres du réfectoire. En effet nous passions de la salle de restauration à l’auditorium par une porte, et nous sortions du bâtiment à la nuit pour rejoindre nos pénates à deux pas. Le soleil radieux donnait bien des envies d’escapades, mais la chaleur humaine des rencontres a été la plus forte….

Après les 6h de TGV en compagnie de Denise et Daniel, nous avons été accueillis par des « cochers » qui nous ont conduit au lycée. Un comité d’accueil était déjà en place. Les consom’acteurs et les producteurs de ce département sont d’une efficacité redoutable. Une dizaine de personnes se sont mobilisées depuis 2 mois pour arriver à une organisation sans failles.

Dès les premières minutes les langues se sont déliées, avec les présentations de bases. Elles ne se sont plus arrêtées jusqu’au dimanche midi !!!

Le souper fût servi, puis une réunion d’une vingtaine de bénévoles s’est installée autour de Daniel et Denise, et l’Interamap49 afin d’organiser ces journées.

Le samedi matin, le petit déjeuner était servi à 7h45, et au fur et à mesure le réfectoire s’est rempli de nouveaux arrivants,pour ,au final, arriver au nombre de 120-130 participants,des 4 coins de France.

Nous nous sommes installés dans l’amphithéâtre, en cercle pour mieux se voir (aïe, aïe, aïe les torti- colis !).Francine, une consom’actrice de choc  de l' AMAP de la Goutte d'Eau, a fait un mot d’accueil, ainsi que Daniel et Denise, nous rappelant que CREAMAP est un nom de famille qui nous rassemble en ce jour.

Que 10 ans après la 1ère AMAP, le pari de sauvegarder une agriculture paysanne adaptée aux petites structures était gagné. Qu’il ne s’agit plus d’une expérience, mais le constat d’une réussite qui a de l’avenir.

Daniel nous rappelle qu’entre 1990 et 2010, 3 paysans sur 4 ont quitté leurs fermes. C’était en majorité de petites ou moyennes exploitations. Aujourd’hui il ne reste plus que 500 000 agriculteurs en France (contre 1 million et demi dans les années 80) D’après le dernier recensement de 2010, 1 exploitation sur 5 commercialise en vente directe. Parmi elles il y en a 5% qui sont en AMAP. Ce qui représente 6000 agriculteurs. En 2000 il y en avait encore zéro !!!On est encore très marginal, mais ça marche !!! ! C’est la seule solution aujourd’hui pour pérenniser une exploitation agricole de taille humaine, avec une vente de proximité. A travers les AMAP on peut régler des problèmes dans la société et dans l’agriculture en gardant en commun nos objectifs : bien produire, pour bien manger et en respectant le partenariat « producteur - consommateur ».

Mais cet idéal n’est pas si simple. Cette agriculture paysanne va-t-elle retrouver sa place après des années tournées vers le tout productiviste ? Quelle perception avons-nous par rapport à nos expériences ?Voilà le débat est lancé. Chacun son tour, nous allons prendre la parole en disant de quelle région nous venons, quel type de production nous avons,quel système d’AMAP est en place,quelles difficultés nous rencontrons,quelles expériences nous avons vécues ?... 

Anne-Marie Pelizzari, productrice de légumes,  13

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•      C’était une première , la rencontre des producteurs en Amap a eu lieu. Cent vingt nous étions. Des quatre coins de France, des petits paysans se sont déplacés pour venir partager leurs vies et se revitaliser car il n’y a plus aujourd’hui  beaucoup de structures pour les écouter.  Des « mangeurs »   accompagnaient cette rencontre assurant animation et logistique renouant sans doute avec des racines paysannes pour la plupart.

           Les départs furent lents et s’échelonnèrent comme on égraine le temps .Un peu de mélancolie accompagnait ces départs, ceux qui partaient et ceux qui restaient .Nous avons partagé nos expériences, nos réflexions, nos espoirs, heureux de savoir qu’à l’autre bout de la France d’autres que moi avaient commencé à changer le monde.

          Au moins nous avons essayé, à contre courant, de proposer, d’imaginer. Je n’ai pas vu que des paysans heureux mais personne n’a parlé de «  crise » : tant mieux ! J’ai vu des mains caleuses, épaisses, des visages durcis, burinés par le temps que la passion d’un métier a rendu plutôt rayonnants.

           Nous sommes retournés dans nos fermes retrouvant ceux qui étaient restés ,nos paysages familiers , cheptel et cultures ,l’odeur des lieux , le bruit des jours et nous avons pensé à ceux que nous avons écoutés, à d’autres avec qui nous avons parlé regrettant un peu d’être si loin et de ne pouvoir vivre une aventure ensemble.

       Que restera-t-il de ces journées ? un souvenir, des idées nouvelles à mettre sur le métier, une autre trame à tisser, des relations à conserver, un monde à construire, …….

                              Amitiés Amapiennes -  François Touchet -  Président de l'AMAP de la Goutte d'Eau, 49

• Rencontre Nationale de Producteurs en AMAP

Voilà 10 ans que la première AMAP a germé à Ollioules (83) dans la ferme des Olivades de Daniel et Denise Vuillon. Le temps était venu pour que paysans et consom'Acteurs, porteurs de ce concept, se rencontrent pour faire un bilan, s'enrichir les uns des autres de chaque parcours et plus largement partager questions et expériences.

Samedi matin, la présentation des 120 participants dont plus de 80 paysans a naturellement dégagé les sujets des ateliers de l'après-midi : l'essaimage, la communication dans et autour de l'AMAP, la transmissibilité des fermes, la pérennité du concept, le partenariat paysan-consom'Acteur, l'installation ... Envie de bloquer les aiguilles des montres, tant les échanges étaient intéressants.

18h30 Après les discours officiels qui ont retenu toute l'attention des participants, sur le rôle des collectivités territoriales et la défense de l'agriculture paysanne, est venu le temps de l'apéro où les discussions ont repris de plus belle autour de pâtés, fromages et vins apportés par les paysans de tous les coins de France. Nos papilles étaient aussi émoustillées que nos neurones étaient en effervescence et nos cœurs enthousiastes. Que de l'Humain !

La soirée s'est prolongée sur les notes de guitare de Daniel, Vincent nous a offert des morceaux au son de sa cornemuse et l'accordéon de Brigitte a entraîné les pas des danseurs. Et oui ! Brigitte de la coopérative d'Alimea avait quitté sa Corse pour nous rejoindre, Daniel et Réjane nous ont offert quelques chansons paysannes bien ciblées !

Dimanche matin a été consacré aux témoignages qui vont nourrir nos réflexions à venir. Témoignage de CATA33 collectif de Gironde qui a acheté des terres et installé un maraîcher. Celui du réseau alsacien Rhénamap qui a inventé une organisation différente des amap et bien d'autres interventions .... 

Quel beau week-end où partenariat, transparence, lien mangeur-paysan, défense de l'agriculture paysanne de proximité n'étaient pas que des mots mais de belles personnes avec des parcours différents mais animées par les mêmes valeurs.

Avant de repartir chacun dans sa province, la même question était bien présente : "quand la prochaine rencontre ?" en nous promettant que nous n'attendrons pas 10 ans !

Merci à Daniel et Denise Vuillon pour avoir initié tant de belles aventures, aux amapiens organisateurs du 49, au lycée Le Fresne qui a accueilli cette première rencontre. 

Véronik , consommatrice, 37

• Petites phrases qui touchent le cœur

(paroles de paysans à propos de leur installation, de leur ferme ou de leur vécu, les 14/15 janvier 2012)

Aujourd’hui l’argent rentre moins, mais ne se sauve plus.

Un été, la visite d’un amapien de Daniel et Denise dans notre ferme, puis la rencontre avec eux…. Sinon on ne serait plus là .

J’étais mûr pour les AMAP. J’étais attiré par le paysan qui sourit et qui parle de son plaisir à travailler.

Pour Noël, les amapiens lui ont offert un tracteur.

Ce sont les amapiens qui ont le choix de changer les choses.

Une poignée de citoyens qui m’ont permis de m’installer sur des terres ; des gens de tout autour qui viennent à la maison.

On ne se rend pas compte de la générosité des gens.

(En militant pour les AMAP) je restaure l’image de la paysannerie, pour moi d’abord…

L’AMAP pousse à une évolution des consciences.

Je prends un mois de vacances.

Association pour le Maintien d’une Alimentation Pérenne (s’y engager)

Paysan, c’est un métier polyvalent au service de l’humain.

Je suis fière de mon métier.

Un jeune en installation, c’est comme un arbre. Il faut le laisser s’enraciner et lui laisser le temps de pousser.

En parlant de fonctionnement en AMAP, une allusion à une citation d’ Albert Einstein :

Le monde que nous avons créé est le résultat de notre niveau de réflexion, mais les problèmes qu'il engendre ne sauraient être résolus à ce même niveau.

Fin des textes et peut-être suite...au moins, avec le compte rendu.

Je vous rappelle que vous êtes sur la liste de CREAMAP parce que vous êtes le plus souvent à l'origine et à l'initiative des premières AMAP dans de nombreuses régions de France où nous nous sommes rencontrés.

A vous de faire suivre localement à tous les producteurs en AMAP pour faire partager ces moments riches qui nous aident et qui renforcent nos actions respectives. Et bien sûr aux coordinateurs de toutes les AMAP de vos connaissances.  

La liste de diffusion de CREAMAP peut aussi s'élargir ou s'agrandir en fonction du développement des AMAP et du partage de l'information.

C'est à vous à me demander et me recommander une inscription.

Longue vie aux AMAP

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Denise VUILLON