Voilà que le printemps bat son plein, les ouvrières sont débordées de travail, la population augmente, le moindre recoin est rempli d'alvéoles, tout le monde se bouscule...
Bref, la place manque! Et si l'apiculteur n'est pas rigoureux et attentif pour agrandir à temps le logement, la colonie sera rapidement atteinte par "la fièvre d'essaimage"...
Une maladie ?!
Quelque temps avant, grâce à des phéromones mystérieuses suppose-t-on, car c'est impossible à vérifier, la reine incite ses ouvrières à préparer des cellules de futures reines, qu'elle n'ira pas trucider comme en temps normal.
Puis au premier beau jour, bien ensoleillé, chaud, voire orageux, le signal est donné !
D'où vient-il ? comment le message se transmet-il ? Nul ne le sait, les abeilles en gardent jalousement le secret. Mais ce jour là, si on glisse un oeil dans la ruche, on voit la moitié des abeilles présentes se gaver de miel dans les rayons, et se presser contre la reine qui se dirige à la sortie et s'envole !
Non, au contraire: l'essaimage, c'est la crise du logement ! La vieille reine, sentant la ruche presque en surnombre de population, va partir avec la moitié des abeilles à la recherche d'un nouvel appartement.
Chose incroyable: c'est précisément la moitié de chaque type d'ouvrières qui accompagnera la reine! Ainsi l'essaim sera composé de nettoyeuses, nourrices, bâtisseuses, gardiennes, butineuses, en nombre égal à ce qui restera dans la ruche !
La reine, lourde avec son abdomen volumineux se posera rapidement aux alentours,tout sa moitié de ruche agglutinée
Ne vous laissez pas impressionner: gavées de miel, occupées à veiller et suivre leur reine, les abeilles en essaim ne piquent généralement pas ! Il suffit d'attendre qu'elles trouvent un refuge et elles partiront très vite. Si elle commencent à construire des alvéoles, ne vous ruez pas sur des produits toxiques ou un feu ravageur: appelez un apiculteur, ou demandez leurs coordonnées aux pompiers: L'apiculteur sera ravi de venir vous rendre ce service et de pouvoir peupler ses ruches !
Mais revenons à notre essaim en attente. Sitôt l'endroit idéal repéré, les éclaireuses se transforment en rabatteuses: positionnées à l'entrée du nouveau logement, elles dodelinent leur postérieur en l'air à la vue de tous pour diffuser la phéromone dite "de Nassanov",qui fera rappliquer le plus gros de la colonie.
autour d'elle, et des ouvrières partiront en "éclaireuses", chercher un logement assez grand, bien exposé, avec si possible de belles tapisseries de propolis et des odeurs de cire. Mais si faute de grives, on mange des merles, faute de jolie ruche à disposition, elles iront dans un conduit de cheminée, un tronc d'arbre creux, un coin de bâtiment abrité, une branche...
Dès que la reine a rejoint son nouveau logement, les cirières se mettent à l'ouvrage pour construire des cellules neuves, stocker le miel et nouveau couvain.
Une nouvelle ruche voit donc le jour !
"Dites, vous me
faites passer pour quoi
à montrer ma photo
les fesses en l'air ?!"
Et l'ancienne ruche ? Et bien la nouvelle reine fraîchement éclose, va vite aller tuer ses rivales avant qu'elles n’éclosent à leur tour, et dans quelques jours, après son vol nuptial, elle se mettra à pondre, comme l'avait fait sa mère avant.Un nouveau cycle va pourvoir recommencer, et dans un ou deux ans, la nouvelle reine essaimera à son tour.
Pour éviter cette crise du logement, vous pouvez l'agrandir en passant de ruchette à ruche, ou faire un essaim artificiel. Cliquez sur la petite ruche pour accéder à une vidéo montrant comment faire.
<== Ruches sauvages,
l'essaim n'ayant pas trouvé d'abri ===>