Le moi névrosé

Psychopathologie et phénoménologie des névroses.

" Le moi névrosé "

- Le moi chez le psychotique-

Dr. José Luis Dia Sahún Psychiatre et Laura Día Guillén. Psychologue clinique, Paris VII. Diderot.

"Je suis névrosé" Suis-je névrosé ?

Ci-dessous vous trouverez la sémiologie des conflits intrapsychiques de la personne :

- Le "moi névrosé" (Le moi névrotique) et les anomalies de caractère.

- La Psychopathologie et la phénoménologie de la structure névrotique.

Un moi qui n´a pas résolu les problèmes de son identification et qui est en constant conflit avec lui-même dans divers aspects de son identité. Quelques-uns apparents, d´autres latents, inconscients, en attente d´émergence.

"'Il s'agit d'une forme d’existence pathologique qui ressemble à l'existence normale".

(H. Ey, B. Bernard et Ch. Brisset. Manuel de psychiatrie. 6º Ed. Masson)

"Sois toi-même", ... C'est un problème existentiel pour le névrosé.

- Base de notre existence et organisation interne de notre personne.

- Je ne suis pas "je" à cause d'une identification avec un "personnage” : l'idéal de moi-même auquel j´aspire sans jamais y arriver complètement.

- Cette recherche de soi nécessite une dialectique entre « être » et «paraître», entre "être" et le faire semblant d´ «être »

Entre l'apparence et la réalité de mon existence, de mon « moi ».

- La personne, le névrosé est un "masque". Le névrosé souffre de ce "manque d'authenticité de soi".

- Le moi névrotique ne résout pas le conflit interne de son identification. -

Quel est le problème d'identification névrotique ?

S´agit -il d´une identification à l'image parentale ? À un idéal de soi ? À un objet réel ou imaginaire ? A un autre substitut ?

- Il génère une profonde angoisse et une existence malheureuse,

- Des mécanismes de défense ou de compensation imaginaires sont utilisés.

- Le conflit interne de notre identification n'est pas résolu, et les relations du "je" avec "les autres" sont perturbées, souvent par la présence en première ligne de certains de nos mécanismes de défenses psychiques.

"Le conflit névrotique "

Avec « Au-delà du principe de plaisir » , publié en 1920, Freud élabore la seconde topique: Moi, Ça et Surmoi. Et introduit la notion de pulsion de mort, considérée comme compulsion tendant à répéter une expérience pénible.

« Une partie du moi également, est certainement inconsciente (…) le Moi est la partie du ça qui a été modifiée sous l’influence directe du monde extérieur (…) Le moi représente ce que l’on peut nommer raison et bon sens, par opposition au ça qui a pour contenu les passions »

- Le "moi" est-il altéré chez le névrosé ? Un "je" faible, interrogé, insatisfait, inauthentique, en perpétuelle remise en question, en auto-examen ?

- La Cause de ces symptômes névrotiques ? Le moi en lui-même ? La prééminence du surmoi ou de l’inconscient ? Un déni, une répression, un « conflit », une insatisfaction sexuelle ? La lassitude d´un moi, ou au contraire sa tyrannie ?

Voir : "Névrose et psychose" 1923 et "La perte de la réalité dans la névrose et la psychose". 1924. Freud.

« Au service du surmoi et de la réalité, le moi entre en conflit avec (les motions pulsionnelles du) ça, et c’est ainsi que les choses se passent dans la névrose »

Les multiples vassaux et dépendances du moi, et sa position intermédiaire entre le monde extérieur et le ça, et son ardent effort pour accepter simultanément la volonté de tous ses maîtres.

« La névrose serait le résultat d’un conflit entre le moi et son ça, la psychose, elle, l’issue analogue d’un trouble équivalent dans les relations entre le moi et le monde extérieur. Sans doute n’a-t-on pas tort de rappeler que des solutions aussi simples doivent être accueillies avec méfiance » .

Une poussée ou une initiative dans le ça, n'est pas acceptée par le Moi rejetant la pulsion elle-même, ou même ses conséquences possibles, ... sa signification est inacceptable pour le moi.

- Intolérable par son contenu latent, manifeste, ou pour sa signification,

- Inadmissible en raison de l´interdit qu´il véhicule, du dépassement de sa propre liberté au profit de pulsions débordantes à contenu anormal, incestueux, agressif et à toute l'hétérodoxie que cela représente par rapport à la normativité.

- Inadmissible pour le névrosé parce qu´elle le situe en dehors de la norme sociale, ou au centre de la critique de l´autre ou juste exposé au regard humiliant qui risque de provoquer chez lui un possible effondrement.

Le névrosé risque constamment de souffrir d'une «crise de soi». ("self")

Le moi est surpassé, surmonté, par le mécanisme de la répression.

- Non content de cela, le névrosé affronte le refoulé : Ce qui était réprimé est agité contre la dissimulation, et dans un travail "inconscient" le symptôme est créé,

- Le « moi » trouve que cet intrus menace et sape sa singularité, et la lutte contre le symptôme commence comme s´ il s'était défendu du mouvement instinctuel original, et tout ceci aboutit à la névrose.

- Le « moi » est emprisonné dans sa propre névrose, et s'y perpétue, exhibant les symptômes et son élaboration « névrotique ». Serai-je névrosé ?

¡ "L'ego est entré en conflit avec le ça, au service du surmoi et de la réalité" ¡ Et le conflit entre le "moi" et le "super moi” ?

Dans toutes les formes de maladie psychique, le comportement du surmoi devrait être pris en compte, dit Freud. Comme dans la mélancolie, les « psychonévroses narcissiques », la névrose obsessionnelle, ... Certaines formes d'hystérie ...

Avec quels moyens le moi parvient-il à réussir à gérer ces conflits qui surgissent, sans pour autant tomber malade ?

Le moi aura la possibilité d'éviter la rupture vers la névrose et la psychose, se déformant lui-même, consentant à altérer son unicité et éventuellement à se segmenter et à se scinder.

"La division de soi dans le processus de défense" (S. Freud, 1938). le clivage du moi (Freud 1938)

Dans un cas clinique d'enfant, Freud décrit qu'il y a un conflit entre la demande d'instinct et l'interdiction de la part de la réalité, et l'enfant recourt au fétichisme ...

- Les incohérences, les extravagances et les folies des hommes apparaîtraient ainsi dans une lumière semblable à celle de leurs perversions sexuelles ; en effet : les acceptant, ils sont épargnés par les répressions.

¡ L'extravagance du névrosé est un symptôme et en même temps son propre remède !

Est-ce que le moi névrotique perd aussi - en partie - le contact avec la réalité ?

Chaque névrose perturbe en quelque sorte le lien du sujet avec la réalité.

- De l'inhibition sexuelle, à la phobie sociale, ou à la surcompensation, ... la formation réactive sous forme d'audace, de passion, de luttes pour un idéal, ou de « protagonistes névrotiques», ...

- Le névrosé est conforme, en règle générale, à éviter le fragment correspondant de la réalité et à se protéger de la rencontre avec elle.

Or, nous dit Freud, dans la névrose il ne manque pas de tentatives de substituer la réalité indésirable à une autre plus conforme au désir. La possibilité de cela est donnée par l'existence d'un monde de fantaisie et par la création de fantasmes.

- De ce monde imaginaire, la névrose prend la matière pour ses néoformations de désir, et la trouve communément ...

- Ce que nous voyons dans le "moi névrosé" est le résultat de ce travail du névrosé pour créer cette nouvelle réalité et échapper à ses "symptômes"

Ainsi, à la fois nous retrouvons dans la névrose et dans la psychose, non seulement le problème de la perte de la réalité, mais celui d'un substitut à la réalité.

Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse/ PUF — Wikipédia

De la névrose de l'angoisse à l "Inhibition, symptôme et angoisse":

-La “neurosis de angustia” según el texto de S. Freud. 1895.

l'inconscient, le préconscient et le conscient.

Symptomatologie clinique de la névrose d'angoisse de Freud. Un bref résumé ci-dessous :

1) Excitabilité générale : nervosité, anxiété, ...

2) L'attente anxieuse : le symptôme nucléaire de la névrose.

- "Une femme, chaque fois qu'elle entend son mari tousse, pense au cancer, à la pneumonie et à l'enterrement de son conjoint"

3) L'attaque de l’angoisse :

- L'angoisse est latente, tapie, expectative, "flottante", "accroupie" dans le névrosé ...

- Soudainement fait irruption dans la conscience, avec sensation d'angoisse liée à la mort imminente ou à la folie.

- "Un malaise angoissé et angoissant" domine tout, et le névrosé est emprisonné par lui, incapable de s'enfuir.

4) La peur nocturne, avec dyspnée, angoisse, transpiration et insomnie, cauchemars.

5) "vertige” : Vertige en haut et vertige phobique.

6) Groupe de phobies typiques, avec des nuances de "attente anxieuse". Exemples :

- Peur des tempêtes, des bruits soudains, des surprises soudaines ...

- scrupulosité obsessionnelle exagérée.

- Groupe d’agoraphobie : référence à la locomotion.

- Avec l'obsession spéculative, la "Folie du doute"

- Avec la fixation du corps et l'hypocondrie, voire la nosophobie.

7) sphère digestive. Nausées et dyspepsie, boulimie, etc.

8) Sphère sexuelle. Impuissance, anorgasmie, peur - phobie sexuelle.

9) altération de la sensibilité, hypersensibilité à la douleur et fatigue précoce, asthénie névrotique.

"Conversion" des sensations physiques. (Similitude à l'aura hystérique).

"Un grand nombre de rhumatismes doux souffrent seulement d'une névrose d'angoisse."

10) Sphère cognitive et intellectuelle : blocus cognitif avant un examen, amnésie, lapsus linguae, .

- Processus étiologique ? Tara héréditaire ? Demande Freud.

- Dans les névroses acquises, il existe des perturbations et des influences néfastes de la sphère sexuelle. (Freud dixit)

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Premières contributions de Freud à une théorie de la névrose d'angoisse.

- L'anxiété comme "Accumulation d'excitation", par manque de décharge psychique.

- l'angoisse de "Diminution de la libido sexuelle" par une "satisfaction sexuelle incomplète".

- Pauvre élaboration psychique de "l'excitation sexuelle somatique"

- "Inhibition, symptôme et angoisse": S. Freud. 1925

“Inhibición, síntoma y Angustia”

DF] Inhibition, symptôme et angoisse - Psychaanalyse

le ça, le moi et le surmoi.

Exemple de la clinique de Freud :

L´Inhibition : l´expression d'une restriction fonctionnelle du « moi. »

- Inhibitions spécifiques : Jouer du piano devant les yeux d'autrui, la peur d'écrire des jurons, peur de blasphémer, même marcher, regarder, avaler, respirer, dormir, manger, nager, conduire, jouer, etc.

- Érotisation intense des organes impliqués (doigts, pieds, bouche, etc.)

(...)

- Les symptômes (angoisse, conflits, phobies, obsessions, conversion, hystérie, etc.) sont produits par les défenses de l’ego :

Trop fort dans sa fonction répressive, un soi fort dans ses défenses, ... ou un ego faible ?

Mais le caractère du névrosé - presque toujours - est pathologique : une manière d'être figé et stéréotypé (voir compulsion de répétition), avec une tendance à l'introversion, au scrupule, ou au contraire à l'exaltation imaginative et passionnée.

Sur ce fond de désordre caractérologique, l'existence névrotique se développe.

La névrose, "le moi névrotique” (le "moi névrosé") : une altération conflictuelle de la personnalité :

- La coexistence difficile du névrosé avec les autres et avec lui-même !

- Les problèmes de "coexistence avec l'autre" sont insolubles dans la névrose.

- Pathologie de l'auto - construction du personnage.

- Déséquilibre instinctif - émotionnel.

Ce malaise de l'individu face à lui-même et aux autres se manifeste par une angoisse où se mélangent sentiments de honte, culpabilité, désir de punition, hostilité, déception face aux frustrations, complexes d'infériorité, etc. ...

Ainsi, le sujet névrosé se débat avec lui-même, dans un conflit intérieur.

- La personne névrosée ne peut pas assumer le rôle de son personnage ; ne peut pas s'identifier avec lui-même ou authentifier sa personne

- De cette façon, le névrosé vit son angoisse comme un jeu artificiel, dans un sens faux, parfois stéréotypé, et peu crédible pour les autres avec une authenticité totale.

- Le point de départ de l'angoisse serait interne et inconscient, - non seulement relationnel, situationnel - d'où le caractère lancinant de l'incoercibilité de cette angoisse renouvelée sans cesse qui fait souffrir.

- Les symptômes se manifestent comme des réactions à l'angoisse, aux « défenses » stéréotypées ou rigides, et au conflit de leurs pulsions, de leur vie instinctive et affective.

- Dans la phobie, l'angoisse se dirige vers un objet, une situation, une action ou un symbolisme.

- Dans l'obsession, les obstacles et la contrainte sous la forme de tabous, de rituels, d'interdits, de pensées magiques, rigidifient le personnage et l'inondent de doute obsessionnel.

- Parfois, incapable d'assumer son caractère, il recourt à l'expression somatique, et à la comédie de la formation artificielle des symptômes, comme dans l'hystérie de conversion.

- D'autres fois, le névrosé sera recouvert d'un masque séducteur, qui sexualise le comportement, ce qui cache la frigidité, ou l'insatisfaction sexuelle, ou l'inaptitude aux relations intimes. De cette façon, il cache son égocentrisme et son incapacité à aimer en liberté, ... comme dans une hystérie grave.

- Le névrosé est aussi obligé d'utiliser un symptôme, comme la douleur, le vertige, l'asthénie, et donc revendiquer en tant que personne et être pris en compte, vivre sur le bénéfice secondaire de la douleur, (la fibromyalgie), ou le vertige.

...c´est ce prix si élevé que nous devons payer pour notre névrose ? ...

Dans la névrose déjà définie, nous pouvons souligner :

- Défaillance dans les défenses névrotiques : pour déplacer et déguiser l’angoisse :

- Symptômes névrotiques propres : un « être faible », précaire, inhibé, scrupuleux, fragile, fatigué, falsifié, etc.

- Un tempérament nerveux, soumis à un complexe d'infériorité paralysant. (Adler): chocs, retards, délectations, inhibition de l'action.

- Une introspection vertigineuse, une auto-analyse, un examen de soi, une autocritique, une réflexion obsessionnelle sur soi-même, etc.

- Une livraison généreuse et passionnée à une cause. Les plus grands sacrifices sont également possibles !

- A d'autres occasions, un « personnage compliqué » est créé, parfois surcompensé, avec des comportements paradoxaux, qui peuvent aller jusqu'à la stéréotypie, ou créer un caractère saisissant.

- Autopunition et tortures morales peuvent nous conduire à la jouissance masochiste.

- Bravade et audace névrotique, séduisante, héroïque, avec des passages à l'acte.

- Recherches éthiques et esthétiques excessives, et livraison excessive pour une cause morale, sociale, politique .... Idéaliste passionné (M. Dide)

- Dogmatisme d'hygiène, de scrupule et d'ordre.

- Subordination et esclavage à certains tabous, passivité et soumission.

- Goût du scandale, de la rébellion, du protagonisme et de la justification à la première personne. (Surcompensation)

C'est le choix de la vie quotidienne et l'orientation de son existence, qui marquent le caractère du névrosé.

Échec du névrosé sur deux fronts :

- Sur le plan de l’instinct : impossibilité d'harmoniser les désirs et la satisfaction

- Dans la vie sociale : Participation restreinte et douloureuse.

De quoi le névrosé a-t-il peur ? Quelle est la cause de l’angoisse ?

a) Face à la perte de l'expérience de la réalité, de la certitude de l'existence, du doute devant la possibilité du néant.

- Sa clinique : déréalisation, étrangeté et irréalité perceptive.

- Son contraire, sa surcompensation : vérification impérieuse de la réalité.

b) L'anxiété face à la dissolution du moi.

- Clinique : étrangeté de soi, de sa propre identité, dépersonnalisation et dissociation du moi. Peur de la folie.

- Son opposé : l'obsession de l'identité, de la rigidité, du doute obsessionnel.

c) L'anxiété du névrosé face à la peur de l'exercice de sa liberté.

- Sa clinique : la peur du libre choix, l'affirmation de soi, l'individualisation, la peur de la possibilité de perdre le contrôle moral volontaire.

- Son revers : le contrôle et la surveillance de ses impulsions indésirables, la phobie de l'impulsion, les images obsessionnelles égodistonics.

c) L'anxiété face à la corporalité ; à son extériorisation physique, corporelle, à la nudité.

- Sa clinique : évitement physique, phobie de la nudité, dysmorphobie, ...

- Son contraire : l'exposition, la séduction par la corporalité. (Le langage du corps dans l'hystérie)

d) Peur de la génitalité : à la castration, à la petitesse du pénis, à sa rétraction.

- Sa clinique : l'anxiété sexuelle, l'impuissance, ... paraphilies.

- Son contraire la présence de paraphilies (frotteurisme, exhibitionnisme, etc.)

e) La peur de leur sexualité : au plaisir du plaisir, l'expression jouissive du corps, à la satisfaction orgasmique.

- Sa clinique : inhibition sexuelle, anorgasmie,

- Son contraire, désinhibition sexuelle, frénésie de séduction de Don Juan

f) Peur de l’agressivité : peur d'être hostile, d'exprimer de la haine ou tout comportement violent.

- Clinique : répression, scrupule obsessionnel à l'impulsion agressive, et son contraire : hostilité refoulée et la clinique du sadisme.

g) Anxiété et peur devant les yeux de l'autre, ... pour être vu et jugé par l'autre, ...

- Clinique : phobie sociale, inhibition, isolement.

Son contraire : l'exhibitionnisme.

h) Peur de la saleté, de la pollution :

- Sa clinique : scrupulosité obsessionnelle et son contraire : coprophilie, et eschatologie.

i) Peur du désordre, chaos, perte de symétrie et manque de contrôle sur les objets.

- Sa clinique : obsession des nombres, des symétries, de l'ordre, de la classification et de la collecte.

- Son contraire : l'impossibilité de jeter des objets, le besoin d'accumuler, le désordre et l'accumulation.

j) La peur de la personne névrosée face à l'autorité, la nécessité de se soumettre à l'ordre moral et le patron.

- Clinique : passivité, masochisme et soumission.

- Son contraire, la passivité-agressivité, l'exercice de la tyrannie et le mépris de l'autre, le sadisme moral.

k) La peur de la mort, la cessation de l'existence.

- Sa clinique : égocentrisme, auto soins obsessionnels, hypochondrie, nosophobie et thanatophobie.

- Son opposé : la thanatophilie et la nécrophilie, le mépris apparent pour sa propre vie et les autres.

l) Peur du danger et des risques physiques, de la vitesse, de l'aventure.

- Sa clinique : la peur de voyager, l'angoisse devant l'inconnu et l'insécurité, la peur du risque, qui conduit à l'inhibition du comportement, à l'autoprotection à tout prix.

- Son contraire : le comportement imprudent, la recherche du risque, l'exposition à des situations compromises et à des situations extrêmes, le mépris apparent pour sa propre vie et celle des autres.

m) Peur de l'auto-érotisme, de la masturbation.

- Sa clinique : inhibition sexuelle, peur de la corporalité, rigidité morale et contrôle obsessionnel des idées sexuelles obscènes.

- Son contraire, la livraison au plaisir auto-érotique, la pédophilie, la perversion sexuelle ...

n) La peur de l'homosexualité.

- Sa clinique : le contrôle obsessionnel de l'objet sexuel, la peur de l'image et du regard homoérotique, le doute obsessionnel sur la sexualité, la réprobation et la rigidité morale.

- Son contraire, la livraison à l'hédonisme homosexuel.

Ñ) Peur d'être vu, d'être exposé aux autres.

- Sa clinique : dissimulation, inhibition, anxiété et phobie sociale, érythrophobie, voire voyeurisme et son opposé à l'exhibitionnisme.

o) Peur du pouvoir, être patron, commander, être protagoniste et leader.

- Sa clinique : rejet des responsabilités, travail de « mule, cheval de bât », épuisement en tant que subalterne, soumission sociale et manque d'assertivité.

- Au contraire, voyons les manifestations de la surcompensation : lutte cachée pour le pouvoir et hostilité à la figure d’autorité, mépris de l'autre, désir de commander réprimé.

p) Peur de la richesse, des possessions.

- Sa clinique : dévouement désintéressé, sacrifice pour l'autre, soumission et plaisir de la pauvreté, philanthropie.

- Son opposé : l'accaparement obsessionnel de la pauvreté et de la cupidité imaginaires, l'impossibilité d'accoucher, de collectionner et la misanthropie de l'Avaro de Molière.

q) Peur de la pauvreté, de la ruine économique, et manque de subsistance :

- Sa clinique : égoïsme exacerbé, avarice, épargne-collecte, rétention et accumulation.

- Son contraire : le succès économique à tout prix, la déprédation, l'ostentation de la richesse, l'empressement pour le luxe excessif.

La névrose du point de vue de l'existentialisme.

Paradigme de la phénoménologie existentielle.

Irvin D. Yalom. Existencial Psychotherapy. Basic Books. 1980.

Thérapie existentielle - Irvin Yalom - Collection : Littérature - Le Livre ...

Peur de la mort, L'anxiété envers la mort, la panique face à la non-existence imminente.

- La mort et la "peur de mourir” :

- votre clinique. Comportements d'autoprotection et de soins, peur de vieillir, thanatophobie.

- Sa surcompensation : la recherche de la célébrité, s´inscrire dans l'histoire, laisser sa trace ... Conduire et risquer l'exposition d'une manière imprudente, vivre sur le bord, offrir pour un sacrifice ... rechercher la gloire avec le suicide, la thanatophilie.

- Sa thérapie : - Epicurus: (341 a.C. -Atenas-, 270 a.C). Lettre à Meneceo, 125.

« Pourquoi craindre la mort, si pendant que nous existons, elle n'existe pas et quand la mort existe, alors, nous n'existons pas ?

(Voir les écrits de consolation des stoïciens et la thérapie philosophique de la psyché)

STOÏCISME, Les anciens stoïciens - Encyclopædia Universalis

Thérapie philosophique de la psyché

-La liberté. Avons-nous la capacité de choisir ce que nous allons être ?

(voir J.P. Sartre et l'angoisse existentielle)

Refusant aussi bien l’idée de Dieu que celle d’inconscient, l’existentialisme de Sartre pose que l’homme est libre et responsable de ses actes. Mais dans un monde où des obstacles surgissent et où le regard d’autrui m’aliène, cette liberté doit sans cesse se réinventer.

" Être ou ne pas être soi"

L’Être et le Néant « essai d’ontologie phénoménologique » (1943)

el ser y la nada en la neurosis. Dr. Jl Día

l´être et le néant dans la névrose: anxiété et existentialisme

¡ Le névrosé, plus que toute autre personne, est conscient de ce vertige de la liberté, de la nécessité d'un choix constant entre sujétion et rébellion ¡.

« L’homme est condamné à être libre »

« L’homme est condamné à être libre ; condamné parce qu’il ne s’est pas lui créé lui-même, et par ailleurs cependant libre parce qu’une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait. »

Étant condamné à être libre, il porte toute la responsabilité de ses actes, mais il doit également assumer une part de la responsabilité collective, car lui-même, en tant qu’être, contribue au monde, à la société.

Ce qui m’arrive, m’arrive par moi et est intégralement mien, je n’ai pas la possibilité de faire porter la responsabilité par quelqu’un d’autre.

Une autre façon de dire serait : quand je pose un acte, je choisis mon acte parce que je me choisis. Choisir, c’est se choisir.

- "La conscience humaine flirte toujours avec la "mauvaise foi ", avec le déni de notre liberté".

- Le névrosé est-il le fruit de sa « facticité », ou peut-il y échapper et exercer sa liberté ?

Que faisons-nous pour échapper à nos responsabilités ?

- Nous devons faire la différence entre notre facticité et notre authenticité.

- La mauvaise foi nous conduit à ne pas être ce que nous sommes réellement et à être ce que nous ne sommes pas.

Critique de J.P. Sartre a S. Freud: (voir texte)

- Sartre n'accepte pas la doctrine freudienne de l'inconscient, la doctrine qui justifie l'irresponsabilité de l'être humain, en n'étant pas conscient de son "inconscient", et donc ignorant - en partie - des raisons qui l'ont amené à agir d'une manière ou d'une autre.

- L'homme n'est pas "manipulé", "agité", "déçu" par les forces de l'inconscient (les pulsions, les désirs, la répression, les conflits névrotiques, .), au contraire, l'homme serait toujours libre de ses élection, ... et recourt à la "mauvaise foi" pour nier leur liberté.

Porte fermée (Huis Clos) jouée par Sartre (1944). L'enfer c´est les autres.

Trois personnages piégés dans une pièce : chacun regarde et juge au moins l'un des autres, et tous veulent échapper aux regards impitoyables de leurs compagnons, mais ils ne peuvent pas échapper parce qu'ils sont morts et en enfer.

"L'enfer c´est les autres".

En effet, l'enfer - pour le névrosé - peut être le regard de l'autre, qui fait rougir son visage et le conduit au vertige de l'anxiété et de la honte.

Quelles sont les vraies limites de la liberté du névrosé ?

- Peur, angoisse du névrosé face à la révélation qu'il est un être « libre».

- Sa clinique : indécision, doute, manque d'assertivité, recherche d'anonymat, pas d'engagement.

- Son contraire : l'audace névrotique sous la forme de crises vindicatives, d'évasions, de caprices, de gestes saisissants, d'héroïsme névrotique, ...

- Le néant, le manque de sens de l'existence, le vide. "Notre existence est une simple contingence"

- La conscience humaine comme un vide dans le cœur de notre être, comme un néant.

- Il n'y a rien d'expérimenté quand on sait que quelque chose est absent. (Sartre)

- Clinique dans la névrosé: nihilisme, croyance de non-existence, irréalité perceptive, incrédulité devant les autres et l'environnement, doute obsédant sur l'existence, sur le passage du temps, limite physique de l'espace, sur le pourquoi de mon existence ...

- Sa surcompensation : calculs mathématiques de grandes amplitudes, mesure de l'univers, réflexion philosophique sur l'existence, l'infinité de l’univers.etc.

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- La solitude, l'expérience d'être ou de se sentir seul dans le monde.

Conception du monde impliqué dans la notion de soi.

- L'ego lié à son Monde, « lien existentiel » constitutif de la « Réalité » de l'être-dans-son-monde.

- Clinique : se sentir seul dans le monde, être unique pour être conscient de la réalité étrange, isolé, incapable de partager l'affection, l'empathie, dans un détachement total pour le monde et l'existence. Ne pas ressentir de liens avec la vie, l'existence.

- Surcompensation : vérification constante de l'autre, angoisse de séparation, dépendance affective, incapacité de rester seul. Peur des ténèbres, du silence et de l'inaction.

Je et Tu (1923), trad. Geneviève Bianquis, préfaces Gabriel Marcel, Gaston Bachelard,1996,

Martin Buber souligne l'attitude duelle à l'égard du monde : la relation Je-Tu et la relation Je-cela.

- Ni le Je ni le Tu ne vivent séparément, ils n'existent que dans le contexte Je-Tu, qui précède la sphère du Je et la sphère du Tu.

- De même, ni le Je ni le cela n'existent séparément.

" l'homme peut vivre sans dialogue mais qui n'a jamais rencontré un Tu n'est pas véritablement un être humain"

- Dans une relation «je-tu», nous voyons l'autre personne comme un sujet, comme quelqu'un qui vient à la rencontre de ses propres besoins et sentiments.

- Dans les relations «je-cela», nous voyons d'autres personnes comme des moyens de parvenir à une fin.

(Voir l'éthique kantienne et La doctrine de la bonne volonté)

- Le moi réifie l'autre, et le dégrade en un objet utile, pour le bénéfice égoïste et utilitaire du soi (genèse de la psychopathie).

- A l'extrême opposé, le « moi névrosé» est impuissant, honteux, en conflit permanent avec la reconnaissance de l'autre; un «tu» en tant qu'être omniprésent, menaçant et castrateur, et le conduit à l'extinction névrotique en minimisant son ego.

- Le rapport de la dualité symétrique, un langage empathique et réciproque «je-tu», la reconnaissance mutuelle entre mon identité -mêmeté- et celle de l'autre, cela c´est le meilleur antidote pour éviter, prévenir ou atténuer la névrose.

«Ego ipse» - moi-même (et pas une autre personne).

la mêmeté et l'ipséité.

La mêmeté évoque le caractère du sujet dans ce qu'il a d’immuable, à la manière de ses empreintes digitales, alors que l'ipséité renvoie à la temporalité, à la promesse, (...)Paul Ricœur

- " Soi-même comme un autre " (Seuil, 1990). Paul Ricœur

« L'autre n'est pas condamné à rester un étranger, mais peut devenir mon semblable, c'est-à-dire quelqu'un qui, comme moi, dit „je“ » (Soi-même comme un autre), à condition de voir en lui une personne vis-à-vis de laquelle je m'oblige au respect.

Le soi n'est plus le même (identité-mêmeté), son identité change, mais il se reconnaît soi-même comme soi (identité-ipséité).

- "Temps et récit", .P. RICŒUR, Seuil, Paris, http://www.universalis.fr/encyclopedie/temps-et-recit/

"l´unité narrative d'une vie", malgré les objections qui peuvent naître de ce parallèle entre vie et récit : nous ne sommes pas les auteurs de notre vie, comme on est l'auteur d'un roman ; la fin de la vie ne peut être achevée comme la dernière page d'un roman.

- Le discours et le récit que fait le névrosé de sa mêméte, de son altérité, le définissent comme une personne unique.

- Le discours et le récit du névrosé est aussi la thérapie idéale pour faire face à son conflit.

Les Therapies Narratives. Serge Mori Georges Rouan . De Boeck (2011)

* note historique: "vous n'avez le sentiment de votre être passé que par la mémoire : ce n'est donc que la mémoire qui établit l'identité, la mêmeté de votre personne". (Voltaire, Dictionnaire philosophique, article : Identité, 1764, Paris : Armand-Aubrée, 1829, vol.4, p.415)

La mêmeté, l´ipséité et l´altérité dans le névrosé

¡ La mêmeté est la condition d'être soi-même, toujours le même ¡

- La mêmeté comme l'unicité de l’être : l'invariable et structurelle de notre identité, qui doit prévaloir malgré le temps et le futur de soi avec les autres.

- La mêmeté n'est pas altéré dans le moi névrosé, c'est un moi qui se reconnaît dans son conflit, comme quelque chose d'essentiel dans son être.

Le personnage névrotique doit se reconnaître tel qu'il est dans sa mêmeté. ¡ )

-L´ipséité : cette condition d'identité, acquise par le fait de devenir, ..

Selon Sartre ("Etre et Néant"), le mêmeté est la dimension structurelle de l'être, et doit durer dans le temps.

L'ipséité de l'être est l'identité de soi dans son existence, dans son évolution dans l’histoire, .. Un être historique, mutable, ...

Le moi et mes circonstances, le moi et les autres, forment mon ipséité.

Le fait de devenir, la trajectoire de l'être, exige la congruence entre l'expérience de la mêmeté et de l'ipséité, ce qui permet au « Dasein » de rester « un». ¡¡ tout cela vous permet de rester un, unique, reconnu par vous et par les autres ¡¡

¡ Une identité ancrée dans le monde un "je-suis-dans-le-monde".¡

Qui suis-je ? Identité-ipse, identité-idem et identité narrative

- L'ipséité dans le "moi névrosé" est angoissante, hypervigilance, expectative, inquiète, craintif... et seulement grâce aux "mécanismes de défense", cette "identité affligeante", se transforme en symptômes : hypocondriaques, nosophobies, obsessionnels, phobiques, hystérique, ..

- ¡ Le psychotique subit une telle crise d'identité dans son ipséité ¡ (Par les phénomènes endogènes, de l'automatisme mental, délires et hallucinations,) qui provoquent une scission égoïque, une nouvelle identité, affectant ainsi à son mêmeté. "un moi divisé" ("le moi psychotique")

Dilemme métaphysique entre la Mêmeté (identité) et l’Altérité : Névrotique vs. Psychotique

Comment la personne névrotique sur vit-elle à l'altérité.

- " Soi et Autrui, identité et différence. D'une part, être conscient de soi, se saisir comme un Je, un sujet, privilège exclusivement humain"

- “ D’autre part, autrui, le différent, ce qui m'est étranger, un moi qui n'est pas moi et qui se prétend toutefois mon semblable, mon alter ego, un autre soi en même temps qu'un autre que soi.

- JEAN-PAUL SARTRE L'être et le néant . Essai d'ontologie phénoménologique (corrigée par Arlette Elkaïm) - Gallimard

-Martin Heidegger Etre et Temps: Chapitre IV: "Être -au- monde" , "être avec" et "être soi-même". Le "un". (Editorial Trotta 2003)

- Emmanuel Levinas, Totalité et Infini : Essai sur l’extériorité, Le Livre de Poche, 1991

- G. Charbonneau. La psychopathologie phénoménologique. II. Modification de la structure d'ipséité - le soi. Mjw Fedition - juin 2010

"La mêmeté". Condition d'être soi-même. Celui pour lequel on est soi-même, l'Identité personnelle. Il n'est pas affecté dans le "moi névrosé".

"L'altérité", la condition d'être un autre. L'altérité (Du latin alteritas.) pour nommer la conception du monde, et les intérêts d'un "autre".

- L'altérité est aussi vécue dans l'angoisse par le « moi névrosé».

Une division entre le "je" et l´"autre", entre "nous" et ”ils". L'altérité implique de se mettre à la place de cet « autre», de modifier sa propre perspective avec celle des autres.

- Le névrosé est hypersensible à l'autre, pénétré et influencé par le jugement de l'autre, son amour-propre dépend de l'altérité constante, de l'altérité, vécue avec les autres.

- Le psychotique souffre de l'aliénation à l'autre, sous la forme d'autoréférence, de préjugé, d'allusion, ou à travers son délire passionnel, l'érotomanie ...etc.

« Je suis moi et ma situation et si je ne la sauve pas, je ne me sauve pas».

Ortega y Gasset. Méditations du Quichotte de Cervantès (1914) -

"Meditaciones del Quijote" Ed. Alianza Editorial

- "Vivre, c'est faire face au monde, l'aborder, y agir, ... prendre soin du monde"

- La réalité environnante "forme l'autre moitié de ma personne". (Ortega). Et la réimpression de l'entourage, des circonstances qui m'entourent, est le destin radical et concret de la personne humaine.

Perspectivisme ou « doctrine du point de vue » : toute perception et toute idéation sont subjectives.

- L'individu - le névrosé - regarde d'un point de vue spécifique, dans une direction appropriée.

Pour Ortega, la perspective est la forme que prend la réalité pour l'individu.

Epictète qui était un perspectiviste disait que ce qui fait le malheur des hommes ce ne sont pas les choses elles-mêmes, ce sont les opinions que les hommes se font de ces choses. ( thérapie philosophique de la psyché)

"Classes d'hommes" pour Ortega y Gasset, ("Rébellion des masses", 1929)

"La Révolte Des Masses". Bibliothèque Classique De La Liberté Publisher: Les Belles Lettres

- L'homme-masse est l'homme dont la vie n'a pas de projet et part à la dérive. C'est pourquoi il ne construit rien, bien que ses possibilités, ses pouvoirs soient énormes.

- L'homme-masse, selon Ortega, avec l'expansion de ses désirs vitaux, manifeste une ingratitude radicale envers ce qui a rendu possible la facilité de son existence.

- Il s'inquiète seulement de son bien-être et, en même temps, ne soutient pas les causes de ce bien-être.

L'homme - masse est l'enfant gâté de l'histoire.

- "l'homme-masse" d'Ortega, paradigme du névrosé égocentrique, qui blâme les autres, et leurs circonstances de leur angoisse.

- La vie humaine, par sa nature même, doit être mise au service de quelque chose, d'une entreprise glorieuse ou humble, d'une destinée illusoire ou d'une destinée insignifiante, insiste Ortega.

(De cela les névrosés savent beaucoup !)

Le névrosé est la « bête de somme » dans sa dialectique fatiguée avec la réalité, une dialectique entre le désir et l'impuissance, entre combats et échecs

Le névrosé, surcompensé par son « engagement au travail », ou « son idéal », est capable, grâce à « l’altruisme » et à la «sublimation», de s'impliquer dans de hautes conquêtes sociales.

Comment les complexes névrotiques, nos conflits et nos défenses, nos peurs et nos angoisses nous configurent comme une personne unique, une identité créée à partir de la névrose : un personnage névrotique.

"L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il fait” ? (JP Sartre)

Sommes-nous authentiques dans notre personnalité ?

Souffrons-nous d'un "faux moi” ? (D. Winnicott) ou un "Comme si" (Helene Deutsch)

- Le moi névrotique peut souffrir de l’inauthenticité : le « Faux moi» ; » faux-self » de Donald Winnicott (1896-1971) en tant que distorsion de la personnalité, «être inauthentique», entreprendre dès l'enfance une existence illusoire («le moi inauthentique»), qui «cache» ou «protège» - à travers une organisation défensive - un vrai soi (le soi authentique)

Dans la forme sérieuse, le faux self domine notre personnalité, empêchant un vrai soi (Formes de schizoïdia, d'hystérie, narcissisme, perversion ...)

Sa clinique: Difficultés d'empathie, relations affectives authentiques, sentiment de «vide», jusqu' avoir l'impression de «ne pas vivre dans la réalité».

Le « moi névrosé » peut souffrir d'une dépersonnalisation, parce qu'il s'agit d'un « faux self» ou d'une personnalité «comme si».

Sommes-nous authentiques ou falsifions-nous notre identité et notre personnalité ?

Comme le dirait Kierkegaard: «la forme la plus profonde du désespoir est de choisir« d'être autre que lui-même ».

L'angoisse que nous souffrons d'avoir choisi d'être inauthentique : qui pourrait être plus conscient de cela que le névrosé ?

Sémiologie des troubles de caractères.

Névroses de caractère et caractères névrotiques

Quand les conflits névrotiques sont organisés dans la vie de l'individu donnant naissance à un caractère et un tempérament :

- Le personnage confère une physionomie originale de l'individualité psychique, un système plutôt invariable pour identifier l'habitude, le style, le comportement et les affections de chacun.

Quand nous devenons le personnage...il nous colle à la peau

La pathologie du personnage n'est donc pas innée, statique ou constitutionnelle.

Un résultat d'un développement personnel, basé sur notre tempérament, qui transcende notre biotype, le résultat de nos circonstances et notre choix personnel et notre diathèse.

- Résultant d'un conflit entre nous, qui "nous fait être et sembler" ce que nous sommes, ce que nous sommes devenus et ce que nous voulons être.

- La pathologie du personnage est évidente en nous (voir personnalité psychopathique et névrose des caractères, troubles de la personnalité), et se manifeste dans cette rigidité monolithique, ou dans cette labilité et inconséquence émotionnelle qui fait de l'individualité capricieuse une pathologie psychique ...

- De la rigidité monolithique de l'identité obsessionnelle à cette identité imprécise, inconsistante et instable du tempérament « limite ».

- Donc, le caractère paranoïaque, ce personnage qui se fixe dans un tempérament agressif, une existence frustrée, solitaire et vindicative, cet égocentrisme sans solidarité.

- Le caractère schizoïde, fixé dans les tendances primitives du narcissisme et de l'introversion, avec indifférence voire rejet de la réalité et contact avec les autres. Une froideur et un détachement émotionnel, un goût pour l'introversion.

- Le caractère hystérique, avec sa fixation à ce besoin d'expressivité imaginaire et artificielle, qui retient le névrosé dans son égocentrisme, dans l'exhibition affective inauthentique, dans ses fantasmes sans solidarité avec l´autre.

- Le personnage sadomasochiste, une personnalité organisée dans le stade sadique-anale, se concentre sur des pulsions agressives, satisfaites dans le besoin de blesser, de faire souffrir, de faire la rage contre l'autre, qui est réifiée et niée en tant que personne.

Dans son inversion, le personnage masochiste se contente de plaisir dans l'humiliation, dans la souffrance de la souffrance, de la victime dégradée à la condition d'objet pour l'autre.

- Le caractère obsessionnel et compulsif représente la personne organisée dans le système du doute, du scrupule, de l'ordre et de la rigidité morale, surmoi dominant, qui gouverne la psyché.

- Le caractère narcissique : l'amour de soi et l'affirmation de soi, la recherche du succès étant incapable de résister à l'échec et à la critique, un amour miroir, "narcisse", autoérotique, qui s'accompagne de la paranoïa qui en résulte. Mythomanie. Pour le personnifier dans une phrase : « J´ai besoin de personne »

Dans le versant défaillant du narcissisme, le personnage limite, caractère limite (Trouble limite de la personnalité) qui doit constamment s´appuyer sur les autres pour ne pas s´effondrer face à une solitude destructrice.

Au contraire que le caractère narcissique : « Sans toi je m´écroule ». L´autre est investi comme une béquille par un moi instable, carencé, qui craint de manière permanente l´abandon.

- Le personnage pervers, le psychopathe amoral : insensibilité morale, manque d'empathie, utilisation pratique de l'autre comme objet. Autosatisfaction, déni d'altruisme et tendance au sadisme moral et physique. " le moi perverse"

- Existe-t-il un «moi névrosé» ... ou s'agit-il d'une belle construction théorique, expliquant ce que nous sommes et ce que nous ressentons en tant qu'individus névrotiques uniques ...?

- La névrose comme maladies d'une personnalité dysfonctionnelle et dysharmonique ?

(O. Fenichel, Théorie psychanalytique des névroses, PUF; Édition : 4e éd. )

- Les maladies "mineures" et chroniques de l'organisation de la personnalité?

Voir la définition : Janet: "les maladies de la personnalité".

- Pierre Janet. (1859-1947) - "De la angustia al éxtasis" (2 TOMOS). Éd. FCE.

- De l'angoisse à l'extase : Tome 1-2 : Etudes sur les croyances et les sentiments de Pierre Janet et Charles Blondel. Editions L'Harmattan (2009)

- Les Névroses (Janet) - Wikisource

- Contre l'aliénation névrotique de la personne, sous forme de peurs, répression, phobies, obsessions et autres peurs névrotiques, je vous présente L'aliénation psychotique du soi: Aliénation de la personne: "Le moi psychotique" et Le Délire: "un changement radical dans les relations de l'individu avec la réalité, sous la forme d'idées, de croyances, d'expériences, de perceptions et de passions".

- Mais cela est un autre chapitre de la psychopathologie, et nous la laissons pour un autre jour.

¡ Pour une justification de la clinique, de la sémiologie classique et de la psychopathologie phénoménologique ¡

il est donc nécessaire de faire un " Éloge de la subjectivité en psychiatrie " (Yorgos Dimitriadis)

il est nécessaire d´exiger le retour à la clinique, la parole et le discours de la souffrance en psychopathologie !

Psychopathologie descriptive et phénoménologie que vous ne trouverez pas dans le DSM-V.

Dr. José Luís Día "Séminaire de psychopathologie descriptive et phénoménologie" Hôpital universitaire Miguel Servet. Saragosse. jldiasahun@gmail.com