Nous essayons en licence professionnelle management des  entreprises agricoles et gestion des risques  d'initier les apprenants à une approche particulière . Nous essayons de leur faire comprendre qu'un fait  a  une ou des causes et a une ou des conséquences .  Traiter le fait sans prendre en considération ces deux éléments ne permet pas  de gérer correctement  le risque. 

Nous les incitons donc  à analyser ces deux composantes . Et ils doivent être  en capacité de mettre en place des éléments barrières pour limiter l'ampleur du risque. 

Ici, dans la thématique de cette année, ils ont essayé de créer une carte de causalité . Trois éléments ont  retenu leur attention : le surendettement, la fatigue et la solitude .  Il convenait donc d'identifier les raisons de ces états  et de remonter le système pour déterminer les racines du mal . 

En outre,  il convient de hiérarchiser le risque : un risque se définit comme la rencontre d'un danger avec sa cible . Aussi, nous avons privilégié 3 cibles potentielles : la ou les productions, l'entreprise , et enfin le chef d'entreprise .  Ces trois webinaires  se répartissent de façon concentrique : les facteurs externes, les facteurs internes et enfin la cible centrale :l'être humain (et sa famille). L'objectif des étudiants est de limiter les impacts des  trois principaux dangers identifiés sur les cibles . Ils présenteront des traitements  de prévention ou de protection  pour  limiter les effets sur  l’agrégat représenté par les ou les productions , l'entreprise et l'homme.

Pour cela , il convient d'analyser les composantes du risque : il est caractérisé par sa fréquence ( d'apparition ) et sa gravité . Un risque grave et très fréquent demande un traitement prioritaire, un risque fréquent, mais sans gravité peut attendre ! Cette caractérisation ( la criticité d'un risque) doit permettre de faire des choix judicieux de processus de traitements . 

Notre analyse, nous fait ressortir que des choix induits par des facteurs externes  ont poussé à un surendettement. Ce dernier a induit une obligation de travailler plus pour faire face aux charges. Et  cette obligation de travailler a déconnecté le travailleur de son entourage,  de sa famille,  de sa profession et peut-être des raisons de son existence . 

  Cette trilogie infernale  doit être anticiper .  

Les risques psychosociaux  en agriculture  sont  des risques très rarement  exposés,  mais ils sont sournois et poussent parfois à des gestes  tragiques . 

Être un chef d'entreprise en agriculture , hériter un patrimoine familial qui ce doit d'être transmis , assurer la gestion de productions qui dépendent du "ciel" , ne pas connaître son prix de vente ,  respecter  l'environnement , les attentes de la société, etc. sont des éléments qui  sont peu maîtrisables par l'agriculteur. 

L'agriculteur reste un HOMME, mais il doit être chef d'orchestre de lui-même : il doit tout maîtriser. Le moindre petit grain de sable dans ces engrenages de la vie , peut induire  , un simple blocage , mais aussi une destruction  du système qui repose que sur un homme dans bien des exploitations. 

Cet homme agit par sa force physique, mais aussi par sa force mentale . Il est au cœur du système  et sa capacité à encaisser les chocs peut avoir des limites, surtout quand il déploie son inertie pour se protéger et protéger son entourage . 

Cette pression non exprimée , non partagée peut se traduire hélas pas des gestes tragiques . 

Nous allons essayer de comprendre comment un chef d'exploitation peut arriver à cette situation et essayer de proposer des solutions ou des voies à explorer pour éviter d'arriver à la situation dramatique. 

Solliciter ces dispositifs , n'est pas un signe d'échec , mais au contraire,   c'est démontrer sa capacité à s'adapter, à gérer ,à anticiper : à être un chef d'entreprise responsable de ses actes

Webinaire  1 :  Mercredi 17 de  9h à 11 h  : Les facteurs  externes