Gestion de la pollution de l'air et du bilan carbone


Gestion du bilan carbone et de la pollution de l'air

Il est important pour le collectif d'avoir un bilan carbone le plus équilibré possible avec une pollution de l'air minimale.

Via cette page nous présenterons des exemples avant de faire nos propres propositions.

Carte de la qualité de l'air pour Toulouse

source(s) :

RA 2017 - évaluation de la qualité de l'air sur Toulouse Métropole en 2017.pdf

En général le mieux est d'émettre le moins possible de carbone ou des particules fines, des solutions naturelles existes pour "séquestrer" le carbone (voir notre page "Nature et Urbanisme" mais les choses commencent à changer. Ci-après un texte de l'ADEME : https://infos.ademe.fr/article-recherche/decarbonation-les-solutions-a-loeuvre/#:~:text=La%20r%C3%A9cup%C3%A9ration%20du%20CO2,plan%20technique%2C%20%C3%A9conomique%20et%20social..

Les leviers de la décarbonation industrielle

Afin d’atteindre des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre, les industriels peuvent choisir d’activer plusieurs leviers pour décarboner leurs activités :

  • L’amélioration de l’efficacité énergétique ;

  • L‘efficacité énergétique en matière des procédés ;

  • L’utilisation de matières premières alternatives ayant une empreinte carbone plus faible ;

  • L’utilisation d’un mix énergétique décarboné ;

  • Le captage, stockage du CO2 et sa valorisation.

Décarbonation : les solutions à l’œuvre

Pour atteindre les objectifs de neutralité carbone, des solutions de rupture sont attendues. Pour diminuer les émissions de CO2, différentes options peuvent être mises en œuvre. La recherche permet de développer de nouveaux procédés, d’intégrer de nouveaux vecteurs énergétiques (électricité, hydrogène, EnR) ou de récupérer le CO2 émis.


L’industrie lourde est confrontée à un verrou technologique. Les solutions aujourd’hui matures connues en matière de décarbonation demeurent nécessaires mais insuffisantes pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Il est estimé par exemple que les meilleures techniques disponibles permettront à l’industrie cimentière de n’atteindre que la moitié de l’objectif de réductions des émissions de CO2 à l’horizon 2050. C’est pourquoi, à travers l’APRED, l’ADEME a financé 22 projets pour un montant d’aides de 4,96 M€. La moitié de ces projets ont porté sur des procédés d’efficacité énergétique, l’autre moitié sur les procédés bas carbone, la décarbonation de la chaleur et des procédés, et sur le captage stockage du CO2.

Les procédés bas carbone

L’APRED a permis de soutenir sept projets : SOLARWOOD, CI2D, SMART’AIR, INCINERATIONDE, FACInEN, SERENADE, SEMISOL. Plusieurs de ces projets concernent des secteurs particulièrement énergivores : le séchage ou la distillation. Ainsi, SOLARWOOD visant le séchage du bois d’œuvre a démontré la faisabilité technique et économique du couplage d’une énergie solaire hybride à air (dite thermovoltaïque) à un séchoir de bois d’œuvre. La baisse des émissions de CO2 avec cette solution peut atteindre 25 %. La rentabilité ne peut être atteinte qu’avec des économies d’échelle et un soutien public (un prix incitatif de la tonne de CO2 par exemple). Le projet FACInEn, issu de l’édition 2018/2019 et encore en cours, s’adresse à la distillation, l’une des plus importantes méthodes de séparation thermique dans l’industrie des procédés chimiques mais dont les besoins énergétiques sont importants (environ 3 % de la demande énergétique mondiale). Ce projet prend la suite du projet InTherCoMM, initié dans le cadre du huitième AMI ADEME TOTAL et financé par TOTAL, qui a démontré la faisabilité d’une solution technologique innovante. L’objectif du projet FACInEn, coordonné par le laboratoire de génie chimique de l’ENSIACET, est de mettre en œuvre un démonstrateur pré industriel de colonne HIDiC (Heat-Integrated Distillation Column) permettant de réduire de 40 % la consommation énergétique des colonnes à distiller.

INCINERATIONDE, issu de l’édition 2017, est un projet innovant d’électrification des procédés permettant en outre de réduire les impacts sanitaires et environnementaux des Composés Organiques Volatils (COV) dans l’industrie. De nombreux secteurs sont en effet contraints d’utiliser un traitement d’oxydation thermique des COV, pour abattre leurs émissions polluantes dans l’air au niveau qu’il leur est réglementairement imposé. Or ces équipements sont fréquemment alimentés en gaz naturel. Ils contribuent aux émissions de CO2, et sont également coûteux et encombrants. Ce projet a permis de mettre au point un prototype dont l’efficacité est supérieure à 99 % pour l’incinération de COV de trois familles différentes et a montré que cette technologie semble très bien adaptée au traitement de faibles débits d’air et présentant des concentrations élevées en COV. À ce stade, les marchés visés sont donc la pharmacie et l’imprimerie car ce sont des industries qui font face à de telles contraintes.

Vers une approche systémique de la décarbonation de l’industrie

Les projets traitant de la décarbonation doivent être abordés également de manière systémique, à une échelle plus grande que le procédé ou qu’un site industriel seul.

Le projet EPIFLEX vise ainsi à développer une méthodologie innovante de conception économiquement optimisée d’éco-parcs industriels en prenant en compte la dynamique de chaque procédé industriel étudié ainsi que les opportunités de production et de valorisation de ressources (énergie et matières) renouvelables et récupérables à l’échelle du territoire. La méthodologie développée vise à optimiser des zones industrielles existantes mais aussi la construction d’éco-parcs neufs ou encore l’implantation d’un nouveau site industriel dans une zone industrielle ou dans un éco-parc déjà existant.

Une fois la méthodologie développée et implémentée dans un outil d’aide à la décision (TRL 4-6), elle sera testée et utilisée sur des cas d’études (Grand Port Maritime de Dunkerque, Fos-sur-Mer, etc.). En parallèle de ces développements, une méthodologie d’évaluation de l’efficacité environnementale de la zone industrielle, basée sur l’analyse de cycle de vie, sera proposée afin de caractériser les principaux impacts environnementaux de la zone et de favoriser l’implémentation de synergies entre industriels selon différents critères (émissions de gaz à effet de serre, consommations énergétiques, consommations d’eau, etc.).

La récupération du CO2

Lorsqu’il n’est plus possible d’améliorer l’efficacité énergétique des procédés, ou que la décarbonation n’est pas possible, le captage et le stockage géologique du CO2 peuvent constituer une solution si elle est validée au plan technique, économique et social. Cette filière présente notamment un intérêt pour les secteurs industriels fortement émetteurs (sidérurgies, cimenteries, raffineries…) pour lesquels il existe aujourd’hui peu d’alternatives techniques pour réduire leurs émissions.

Onze projets liés au CSC ont été soutenus depuis 2005, pour un montant d’aide de 3,7 M€. Le CO2 peut être valorisé de différentes façons. L’utilisation du CO2 comme matière première et « réactif » en chimie, est réalisable par différentes techniques : minéralisation, synthèse organique, hydrogénation, reformage sec, électrolyse, thermochimie, etc. Les produits obtenus trouvent des applications comme vecteurs énergétiques, composés chimiques ou encore matériaux de construction. La valorisation biologique qui consiste à utiliser le CO2 comme nutriment auprès d’organismes qui réalisent la photosynthèse (comme des algues), présente plusieurs intérêts dont celui de pouvoir utiliser directement du CO2 contenu dans les fumées d’incinérateurs. Nous vous invitons en complément sur ce thème, à lire l’article sur la thèse de Clara Tosi, Valorisation des solutions de captage du CO2 pour la décontamination des sols, publié dans la version digitale de cette lettre, qui étudie la manière d’extraire des métaux notamment toxiques des sols contaminés par des solutions organiques issues du captage du CO2 et de les valoriser en augmentant la part de matériau de substitution rentrant dans la composition du ciment.

De nombreuses améliorations ont été obtenues grâce à la R&D, mais pour parvenir à la décarbonation, des ruptures technologiques sont nécessaires. L’ADEME a donc engagé un travail collaboratif avec l’Alliance de recherche ANCRE pour identifier de nouvelles voies de recherche. Un premier webinaire s’est tenu le 9 mars 2021 sur les « Innovations de rupture pour la décarbonation de l’industrie chimique » pour rapprocher les laboratoires de recherche académiques de la demande industrielle et orienter de futurs appels à projets. D’autres industries technologies et industries seront ciblées dans le courant de l’année 2021.

source : ADEME

Valorisation des rejets

Il est important de se poser la question de la valorisation des rejets pour qu'ils soient utile et non nuisible dans le cas où des processus sont responsables de rejets pouvant polluer l'air et l'environnement (par exemple les réseaux de chaleur https://sites.google.com/view/le-bocage-autrement/le-projet-toulouse-oppidea/sujets-connexes/gestion-de-l%C3%A9nergie?authuser=0#h.5rsqxmazwq38).

[Base Carbone] Documentation générale v11.0.pdf

Valorisation du CO2

Concernant le CO2 (qui représente un volume important des émission de gaz à effet de serre) de nombreuse filières de valorisation du CO2 existent.

source(s) :

Synth_record12-0237_1A.pdf
72052_rapport_ademe_version_finale.pdf
valorisation-chimique-co2-etat-lieux-2014-rapport-final.pdf

Filtration CO2 pour valorisation, société CO2solution

Pour être convenablement exploité et valorisé le CO2 doit être filtré, la société CO2solution utilise une l'enzyme 1T1 pour leur processus de filtration.

La technologie de capture du dioxyde de carbone de CO2 Solutions se démarque par son utilisation ingénieuse de l’anhydrase carbonique (AC). Naturellement présente dans le corps des humains et de tous les organismes vivants, cette enzyme est vitale aux échanges organiques de CO2 durant la respiration. En 2014, CO2 Solutions se distingue en présentant une version industrielle à haute performance de l’AC.

Par son action catalytique, la nouvelle enzyme exclusive – baptisée 1T1 – a la propriété d’accélérer spectaculairement le processus de capture du CO2 par comparaison aux technologies conventionnelles. Elle y parvient de plus en utilisant des solutions salines simples et inoffensives – une autre innovation – plutôt que des solvants toxiques comme c’est le cas pour d’autres technologies de capture.

source(s) :

Filtration CO2 pour valorisation, MOF 74 (recherche) un composé à suivre

Certains composés comme le MOF 74 peuvent être utile pour la captation de CO2.

Valorisation du CO2, société CarbonWorks (Fermentalg, Suez)

CarbonWorks capture le CO2 émis par l’industrie pour cultiver les microalgues par photosynthèse. Ces microalgues sont utilisées par l’industrie comme matières premières naturelles.

CarbonWorks contribue ainsi doublement à la décarbonation de l’industrie : en recyclant le CO2 émis par l’industrie (CCU – Carbon Capture and Utilization), et en permettant à l’industrie de développer des bioproduits à grande échelle.

source(s) :

Des exemples d'expérimentations et de produits

Micro algues de la société Kyanos Biotechnologies

Vous pouvez retrouver un article sur la solution de la société française Toulousaine Kyanos Biotechnologies ici : (https://toulouse.latribune.fr/innovation/recherche-et-developpement/2020-09-17/un-arbre-a-algues-installe-a-toulouse-pour-capturer-le-co2-857481.html).

La startup toulousaine Kyanos expérimente pour la première fois dans la Ville rose son arbre à algues. L'engin de près de cinq mètres de hauteur a été installé au milieu des allées Jean-Jaurès, l'une des avenues les plus denses en matière de circulation automobile dans le centre-ville. Le principe est simple :

"L'air ambiant est aspiré par le bas grâce à un système de pompage . Il remonte à travers une cuve d'eau cylindrique où les algues absorbent le CO2 lors de la photosynthèse et retiennent les oxydes d'azote et les particules fines qui proviennent des pots d'échappement des voitures. L'air purifié ressort par le haut de l'arbre à algues", décrit Vinh Ly, le fondateur de Kyanos.

L'équivalent de 100 arbres

Les algues ont la particularité de se reproduire à grande vitesse. Elles peuvent tripler de taille en une journée alors que le même processus mettra plusieurs dizaines d'années pour un arbre. Ce qui permet aux algues d'absorber davantage de CO2.

Le collectif souhaiterait avoir un compte rendu sur cette expérimentation de Toulouse métropole. De plus, si l'efficacité du dispositif est démontrée, dans le cadre de chantiers, on peut penser à des unités mobiles pour absorber les rejets de CO2 des engins de chantier.


source : la tribune

Batterie Basecamp de la société Otonohm pour remplacer les groupes électrogènes sur les chantiers

La batterie baptisée Basecamp développée par une start-up lilloise, Otonohm, parie sur l’optimisation à tous les niveaux :

  • poids,

  • encombrement

  • distribution de l’énergie disponible, à savoir 1.38 kWh pour une puissance de 3,45 kW (maximum 5 kW)

Les batteries aujourd’hui vendues nécessitent des appareils de conversion d’énergie : chargeur et onduleur. Or, ces organes de transformation de l’énergie consomment chacun 25 % de l’énergie de la batterie. Des consommations qui se traduisent par des émissions de chaleur au niveau des batteries. Ce qui représente un gaspillage car cette énergie produite est payée au final par l’utilisateur.

Solution proposée par le concepteur : intégrer ces fonctions de charge et de décharge de la batterie grâce à un algorithme inclus dans une carte électronique prenant place au cœur du système.

Résultat : une empreinte carbone faible pour chaque kWh restitué par une batterie. Autre avantage mis en avant par le concepteur : la batterie est recyclable, y compris les cellules de lithium, et tout est démontable. Les services techniques du fabricant disent pouvoir changer les cellules défectueuses grâce à une architecture du produit prévue à cet effet.

Du coté des fonctions, le produit de seulement 15 kg a été optimisé pour répondre à une multitude de besoins courants, y compris sur les chantiers. En délivrant 3,450 kW de puissance, la batterie peut en effet répondre à 99 % des besoins rencontrés, y compris ceux de la carotteuse pour forage à eau, cite Raymond Piquemal, représentant Magnohm, distributeur en direct du produit.

Une batterie suffit pour une équipe de 2/3 personnes

Installateurs, artisans et grosses entreprises peuvent donc y voir un intérêt. « Une batterie suffit pour satisfaire les besoins sur chantier d’une équipe de 2 à 3 personnes. Une triplette électrique permet de brancher plusieurs outils » assure le distributeur. Et la recharge de la batterie nécessite un peu moins de 2 heures au total.

De même, lors de la construction d’une maison individuelle, ou de la rénovation de l’enveloppe du bâtiment, par exemple, cette batterie permettra de pallier l’absence d’alimentation électrique sur place et de faire fonctionner les outils indispensables du chantier.

Pour le concepteur, cette nouvelle batterie représente une alternative aux groupes électrogènes, « en annulant les émissions de dioxyde d’azote et la pollution sonore ». Il explique que plusieurs villes dites « vertes », dont Paris, ont pris des arrêtés municipaux interdisant l’utilisation de ces groupes »

Bien sûr, cette innovation a un prix, de l’ordre de 3890 euros HT. Soit un investissement plus élevé que pour un groupe électrogène, dont les prix se situent à 2000 euros pour un modèle robuste de chantier, analyse le distributeur. A cela, s’ajoutent pour le groupe électrogène classique, les révisions, les changements de filtre, le prix du carburant et la nécessité de stocker le carburant.

Toutefois, le distributeur de la batterie verte propose également un système de location pour 127 euros HT par mois. "Cela constitue pour les artisans une charge et non un investissement, ce qui peut être plus rassurant à l'heure de la lecture du bilan" souligne Raymond Piquemal.

Si le produit est éco-conçu en France, il faut préciser que 95 % des pièces proviennent d’Asie, c’est à dire du Japon, de la Chine et de Thaïlande, reprend le distributeur du produit. Toutefois, la start-up s’est fixé un objectif : fabriquer dès l’année prochaine la batterie Basecamp en France, soit à moins de 1000 km de tout acquéreur potentiel. Un argument supplémentaire pour s'intéresser de près à cette innovation...

source(s) :

fiche+produit+BASECAMP2.pdf

Panneaux solaires de la société ECOSUN pour remplacer les groupes électrogènes sur les chantiers

La solution de la société allemande ECOSUN, peut être utilisée pour remplacer des groupes électrogènes diesel. Vous pouvez retrouver un article dessus : https://www.lesechos.fr/pme-regions/grand-est/ecosun-pret-a-industrialiser-ses-groupes-electrogenes-solaires-1344374.


La "REMORQUE SOLAIRE TRAILER-WATT" (https://www.ecosuninnovations.com/fr/produits/remorque-solaire-trailer-wattr) est une remorque solaire mobile tractable avec un véhicule civil déployable hydrauliquement ou électriquement.

La remorque est munie de 18 modules (puissance variable, au choix et en fonction du besoin).

La remorque solaire Trailer-Watt® est la solution idéale pour les camps militaires, les chantiers de construction, pompage de l’eau en agriculture, etc. Cette construction faite de matériaux européens de qualité, est équipée de modules photovoltaïques fixes pouvant être déployés en un temps record.

Le Trailer Watt® dispose également d’une option avec un mat d’éclairage intégré à la remorque. Le mât repliable est pourvu d’une hauteur réglable jusqu’à 7 m avec 4 LED 50 Watt orientables.


source : ECOSUN

Dispositif d'assainissement de l'air de la société italienne IsCleanAir

APA solution de la société italienne IsCleanAir permet de purifier l'air. Vous pouvez retrouver un article dessus (https://cordis.europa.eu/article/id/429950-helping-heavy-industry-clear-the-air/fr).

Pour aider l’industrie à assainir ses pratiques, la société technologique Is CLEAN AIR Italia a mis au point un innovant système sans filtre de réduction de la pollution atmosphérique découlant des processus industriels. «Grâce à sa méthode efficace d’assainissement et de purification de l’air ambiant, notre technologie Air Pollution Abatement, ou APA, réduit l’empreinte carbonique de l’industrie», explique Giuseppe Spanto, directeur exécutif de la société.

«Ce faisant, elle joue un rôle déterminant dans la mise en place d’une industrie manufacturière plus durable.»

Soutenu par un financement de l’UE, le projet APA a fait avancer la solution de la société sur la voie de la commercialisation.

source : CORDIS

1 _ ISCLEANAIR _ SHORT PRESENT - Jan 27, 2021_.pdf

Utilisation de matériaux moins producteur de CO2

Projet ECO-Binder, coordonnée par RINA CONSULTING SPA

La consommation de béton est approximativement de 10 milliards de tonnes par an, ce qui en fait le matériau synthétique le plus largement utilisé sur Terre. Le seul matériau davantage consommé est l’eau. La fabrication de tout ce béton génère 5 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

L’ambitieux projet ECO-Binder, financé par l’UE, cherchait à développer une solution respectueuse de l’environnement permettant de réduire considérablement l’empreinte carbone de la production de béton. Les objectifs de l’équipe sont toutefois allés beaucoup plus loin. Les chercheurs ont également saisi l’opportunité d’intégrer encore plus de sécurité, de confort et de stabilité dans un seul et même produit, à un prix compétitif.

Les liants à base de ciment Bélite-Ye’elimitique-Ferrite (BYF) constituent une famille de matériaux respectueux de l’environnement faisant l’objet d’une attention croissante pour la fabrication du béton vert. Les performances de la nouvelle classe de ciments sont comparables à celles des OPC. Cependant, la teneur réduite en calcium, la température de combustion et la demande en énergie de broyage entraînent une réduction d’environ 30 % des émissions de CO2 associées à la fabrication du béton.

Les essais de ces maquettes à petite échelle et à grande échelle ont confirmé que les objectifs du projet avaient été atteints. Les panneaux préfabriqués avec les nouveaux produits BYF ont affiché une réduction de 24 % en termes d’énergie grise et une réduction de 24 % de l’empreinte carbone. En outre, les propriétés isolantes ont été améliorées de 10 %. Les bétons BYF ont un retrait de séchage réduit (une stabilité dimensionnelle améliorée) sans utiliser d’additifs, ce qui a entraîné une réduction des fuites d’air. Tout cela a été livré à un coût 15 % inférieur à celui des produits OPC conventionnels.

source(s) :

Projet B-SMART, coordonnée par UNIVERSITY OF LANCASTER

La consommation de béton est approximativement de 10 milliards de tonnes par an, ce qui en fait le matériau synthétique le plus largement utilisé sur Terre. Le seul matériau davantage consommé est l’eau. La fabrication de tout ce béton génère 5 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Le projet B-SMART financé par l’UE contribuera à ces efforts en mettant l’accent sur le béton et le plus coupable de ses ingrédients: le ciment.

Mené par l’Université de Lancaster au Royaume-Uni, le projet étudiera comment les nanoplaquettes extraites des fibres des légumes-racines peuvent rendre les mélanges de béton plus robustes et plus respectueux de l’environnement. Jusqu’à présent, les premiers tests ont montré que l’ajout de nanoplaquettes de betterave ou de carotte à ces mélanges améliore considérablement les propriétés mécaniques du béton.

Les chercheurs ont découvert que l’ajout de nanoplaquettes rendait le béton si solide que la quantité de ciment Portland nécessaire par mètre cube de béton pouvait être réduite de 40 kg. Cette diminution correspond à 40 kg de CO2 en moins pour le même volume de béton. Un mélange de légumes-racines plus fort signifie par conséquent que moins de béton devrait être utilisé dans les bâtiments, entraînant des avantages environnementaux significatifs.

Les bétons végétaux de l’équipe de recherche se sont également révélés plus performants que les autres additifs de ciment disponibles sur le marché, comme le graphène et les nanotubes de carbone. Et ils sont également beaucoup moins chers à produire. Une microstructure plus dense, contribuant à prévenir la corrosion et à rendre les matériaux plus durables figure parmi les autres avantages.

B-SMART (Biomaterials derived from food waste as a green route for the design of eco-friendly, smart and high performance cementitious composites for the next generation multifunctional built infrastructure) étudiera également la possibilité de renforcer les structures en béton existantes avec des feuilles très minces fabriquées à partir de nanoplaquettes végétales.

source(s) :

Utilisation de matériaux biosourcés

Projet Woodoo, coordonnée par SAS Woodoo

Le secteur du bâtiment et de la construction a généré 39 % des émissions de CO2 liées à l’énergie et aux processus en 2018. La production mondiale de ciment représente à elle seule la troisième plus importante source d’émissions de CO2 dues à l’activité humaine après les combustibles fossiles et les changements dans l’utilisation des sols. Les matériaux biosourcés constituent une occasion prometteuse de produire un impact positif significatif sur notre environnement. Timothée Boitouzet, PDG et fondateur de la PME française Woodoo et coordinateur du projet Woodoo, financé par l’UE, en a fait la grande priorité de sa vie.

Timothée Boitouzet a fondé Woodoo en 2017 en combinant des études d’architecture au Japon avec des études en chimie, physique et biologie moléculaire du bois à Harvard et au MIT. Les produits mis au point par la société tirent parti des nanotechnologies à base de cellulose pour nous apporter des matériaux en bois très solides, résistants aux intempéries et au feu et aussi translucides que l’ambre. L’équipe de Woodoo a consolidé sa position sur le marché grâce à deux nouveaux produits, à la mise à l’échelle de ses opérations et procédés de fabrication, au dépôt de brevets et à la mise en place de collaborations avec des constructeurs automobiles de calibre mondial.

Le bois est constitué généralement d’environ 25 % de lignine, un polymère naturel qui sert de substance liante entre les parois des cellules du bois pour créer un composite naturel. Deuxième substance la plus abondante après la cellulose, elle joue un rôle essentiel chez les plantes vivantes, mais est vulnérable aux rayons ultraviolets, à la pourriture et aux insectes présents dans le bois découpé. «Woodoo» extrait la lignine de manière sélective et la remplace par des polymères spéciaux. Ces nouveaux matériaux présentent une résistance mécanique, une durabilité, une résistance au feu et des propriétés optiques inégalées», explique Timothée Boitouzet. «Substituts aux éléments de construction primaires aux niveaux d’émission élevés, les biomatériaux de Woodoo consommeront 17 fois moins d’énergie que le verre, 130 fois moins que l’acier et 475 fois moins que l’aluminium».

Alors que les matériaux de construction traditionnels sont à l’origine d’une part substantielle des émissions atmosphériques, les forêts constituent le plus grand puits de carbone après nos océans. Elles absorbent et stockent environ 30 % des émissions de carbone générées par les combustibles fossiles et de l’industrie. Cultiver les forêts pour le bien de notre planète. Woodoo utilise des matériaux en bois locaux, dont des essences de bois de qualité inférieure (hêtre, bouleau, pin et tremble), toutes issues de forêts européennes gérées de manière durable et situées dans un rayon de 300 km autour de l’usine de fabrication.

Les solutions de substitution aux bois de première qualité rentables de Woodoo affichent une résistance similaire à celle du béton, du verre ou de l’acier. Les fonctionnalités de haute technologie des affichages et des panneaux en bois translucide transformeront l’affichage et l’utilisation des informations dans les salles de conférence, les centres commerciaux, les aéroports et les gares du monde entier. Des surfaces en bois élégantes, tactiles, translucides et intelligentes destinées aux secteurs de l’automobile et de l’électronique amélioreront l’expérience utilisateur tout en réduisant l’empreinte carbone.

source(s) :

Des Immeubles en bois

A Skelleftea, au nord de la Suède, un gratte-ciel en bois haut de 80 mètres a surgi de terre. Avec ses 20 étages, c'est la plus haute tour en bois du monde.

L'immeuble abrite un hôtel dont la structure surmonte celle du Sara Kulturhus, le nouveau centre culturel de la ville, lui aussi construit pour grande partie en bois.

L'hôtel est constitué de modules 3D préfabriqués empilés les uns sur les autres à l'aide d'une grue. De simples plaques de métal fixées par des vis permettent de maintenir l'ensemble. Quelques heures auront suffi pour réaliser l'assemblage.


Le Plan Industries du Bois et son concept d’Immeubles à Vivre Bois s’appuient sur une organisation : l’Association pour le Développement des Immeubles à Vivre Bois (ADIVbois). Cette association réunit l’ensemble des acteurs maîtres d’ouvrage, promoteurs, constructeurs, architectes, designer, maîtres d’œuvre, industriels, agenceurs, pôles de compétitivité, fédérations professionnelles, fondations, organismes techniques… qui participent au travaux collectifs pour la concrétisation du Plan Industries Bois et de son projet : les Immeubles à Vivre bois.


source(s) :

vademecum-collectivites-et-amenageurs-2.pdf