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Journal d’un jeune incompris

Samedi 23 avril

Ces quelques lignes sont écrites en hommage à mon maître à penser, mon professeur de français, un homme qui, en l’espace d’une année scolaire a su transformer mon être de fond en comble.

J’avais seize ans. J’étais en plein milieu d’une crise aiguë d’adolescence, en plein cœur d’une terrible révolte contre tous et tout, en passe de quitter définitivement l’école. Mes notes dégringolaient, la plupart étaient en deçà de la moyenne. Et pour couronner le tout, mes parents étaient en instance dedivorce.

Comme une âme en peine, j’étais en quête d’une main salvatrice qui daigne se tendre en ma direction. Ma descente aux enfers était en cours d’être amorcée quand j’ai trouvé en la personne de mon prof de français un guide et un mentor. Il m'a appris à être moi-même, à vivre en accord avec la voix de mon cœur, en adéquation avec mes principes et en conformité avec la vertu.

En dépit de mes réticences de début, j’ai fini par me laisser guider par ces préceptes. Par moments, j’étais en proie à des doutes, en état de replonger dans l’abîme du désespoir, mais en présence de mon maître, je me ressaisissais et reprenais espoir.

J’aurais aimé, en échange de sa sollicitude, lui avoir témoigné toute ma gratitude, mais, hélas, la mort l'a ravi et c'est en mémoire de cette noble personne que j'ai écrit ces quelques mots.

Mohamed Néjib TAYEB