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A...(locution adverbiale)
Texte témoin
Journal d’un jeune incompris
Lundi 15 septembre
On ne cesse de me rabâcher qu'il faut mordre dans la vie à belles dents et recevoir la chance d'exister à bras ouverts. On ressasse, jusqu’à satiété, que je dois saisir l'aubaine d'être en vie à bras-le-corps et déguster les plaisirs terrestres à discrétion et, au besoin, les usurper. A leurs yeux, la vie est une succession de jours heureux. A les en croire, les joies de l'ici-bas sont à foison et le bonheur s’offre à nous au centuple.
Au vrai, je n’écoute ces optimistes impénitents qu’à contrecoeur. Au fait, je suis quelqu’un qui est venu à la vie à regret et qui continue à vivre à son corps défendant. Je ne suis qu’une frêle flamme qui, très bientôt, s’éteindra à jamais. Un être irrémédiablement malheureux et, à maints égards, inéluctablement maudit, voici ce que je suis. Dans mes nuits les plus noires, j’appelle à grands cris les saints à la rescousse, mais ils font la sourde oreille. Aussi, traversé-je la vie à grand-peine et le navire de mon existence vogue-t-il à la dérive. A présent, je suis au plus bas, j’ai des problèmes à profusion. J’ai beau essayer de leur trouver des solutions, mais en vain. A la vérité, je n’ai plus la force, ni même l’envie de poursuivre cette effroyable lutte corps à corps contre l’ennui. J’en ai assez qu’on me mène à la baguette ou qu’on mette mon amitié à l’encan. En somme, ma descente aux abîmes se fait à pas de géant.
Au demeurant, il me faut, au plus vite, un accord à l’amiable avec l’archange de la mort! Qu’il ravisse mon âme à brûle-pourpoint et me débarrasse du poids d’une existence où je souffre au dernier degré. Auquel cas, je puis me dire que je m’en sors à bon compte !
Mohamed Néjib TAYEB
Inventaire
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