Pourquoi la grogne des médecins


Les tarifs ne sont réactualisés que tous les 5 ans lors des conventions médicales.

Ces tarifs sont ceux imposés aux médecins de secteur 1 qui bénéficient en contre faible partie d'une prise en charge d'une partie de leur cotisations sociales et n'ont pas le droit d'appliquer de dépassement d'honoraires sous peine d'être déconventionnés c'est à dire de voir leurs patients remboursés de moins de 1€ alors même que ces patients paient les cotisations sociales comme tous les autres citoyens. La différence de tarif avec le remboursement d'un médecin conventionné est telle qu'aucun patient ne peut se permettre de consulter dans de telles circonstances.

Jusqu'en 1993 les médecins avaient la possibilité de choisir l'un ou l'autre secteur d'exercice. Depuis 1993 cette possibilité a été réservée aux anciens chefs de cliniques ce qui fait d'ailleurs que plus aucune installation n'a lieu aujourd'hui d'un médecin spécialiste s'il n'est pas ancien chef de clinique ce pourquoi il faut rester 2 ans de plus à l'hôpital ce qui a pour conséquence de ne pas favoriser les installations en libéral.

Or curieusement depuis que l'accès au secteur 2 a été réduit pour les médecins généralistes et les spécialistes installés auparavant en secteur 1, les revalorisations tarifaires sont réduites aussi bien pour les lettes clés cliniques de la valeur des consultations en médecine générale et spécialisée, bien moindre que l'évolution générale des prix des biens et des services, et pour les actes techniques on peut dire que tous les actes qui étaient déjà remboursés en 1989 sont restés au même prix.......blocage des prix depuis 34 ans !!

Les négociations conventionnelles ne sont plus des négociations mais un diktat imposé par la caisse et le ministère puisque les médecins n'ont plus d'échappatoire individuelle.

Ils ont d'autant moins  d'échappatoire collective que lorsqu'une convention n'est pas signée ou dénoncée par la profession le ministère applique un règlement conventionnel minimal qui est réellement..... minimal.

Enfin la caisse d'assurance maladie pour ne pas dépasser l'objectif de dépenses alloué par le parlement s'est dotée d'un mécanisme de sauvegarde qui permet de dénoncer toutes les revalorisations tarifaires même actées et signées par la caisse si les dépenses globales évoluent au delà du pourcentage prévu début juin de chaque année. Autrement les honoraires médicaux sont la variable d'ajustement du budget de la caisse. Car dans le même temps on voit fleurir des mesures comme le 100% optique et autre.

En 1995 Mr Alain JUPPE nous promettait un retour à l'équilibre de la caisse d'assurance maladie quand le nombre de professionnel aurait diminué. Nous étions alors parait il en pléthore. Aujourd'hui nous sommes manifestement en manque de médecins et la caisse n'est pas plus à l'équilibre. Car le manque de médecins a un coût. Dommage qu'on n'y ait pas pensé avant.

Les conséquences de cette situation sont multiples:

On peut donc comprendre que la coupe est pleine et le raz le bol à son maximum. 

Proposer actuellement dans un contexte de forte inflation, pratiquement 10% ces 2 dernières années, une revalorisation de 1.5€, de 25€ tarif de la consultation depuis 2017 à 26.50€, sans aucune revalorisation prévue des actes techniques est à ce point vexatoire que ce sont développés des mouvements de déconventionnement volontaire des médecins,  et des mouvements de dépassements en secteur I.

Le mépris affiché par la caisse et le ministère lors de la tentative de négociations conventionnelle l'a fait échouer. Il serait temps que l'on remette l'ouvrage sur le métier pour entamer de vraies négociations conventionnelles et que l'on écoute nos syndicats