Lorenzo Manseau (cadranier)

Courte histoire sur les réalisations de mon oncle

par Réal Manseau

Le dernier d’une famille de six frères et de deux soeurs, Lorenzo Manseau est né à Durham – Sud (entre Acton

Vale et Richmond) en 1915 et est décédé le 11 octobre 1989. En 1932, suite au décès de leur père ( Jean-Baptiste : 1878 – 1932), sa famille s’installe à Drummondville. Tous les frères de Lorenzo sont salariés et se spécialisent dans les métiers requérant les techniques

de la menuiserie, de l’ajustage mécanique , et de la construction de maisons selon les différentes périodes de leurs activités. Cependant à d’autres époques ils agissent aussi comme des artisans indépendants . Durant une période d’environ trente ans, Lorenzo a un

métier : il travaille comme constructeur de maisons de haute gamme . Toutefois, pendant toutes ces années, il consacre tous ses loisirs à agir comme collectionneur d’antiquités : une collection d’environ 400 fanaux anciens , quelque 300 modèles de haches de la colonisation,

100 fers à repasser en fonte , une centaine de vieux outils de menuisier, et 10 statuettes de bronze achetées au Salon des métiers d’art du Québec. Finalement il fallait voir ses 200 fusils à poudre et pistolets garnir les murs et les poutres des plafonds de sa maison

ancestrale. Puis prenant sa retraite vers les années 1970 , il s’intéresse à la sculpture sur bois et à la peinture : il devrait rester quelque part quelques canards du Québec sculptés et plusieurs tableaux représentant des scènes coloniales . Oncle Lorenzo a ensuite découvert mes réalisations astronomiques ( instruments d’astronomie). Suite à une entente en 1986 (et après une longue discussion) , j’accepte de faire les plans de quelques pièces de laiton, et je fournis l’expertise astronomique pour la réalisation, en avril 1987, de deux répliques du premier télescope catadioptrique de Newton.

Ce fut un plaisir de travailler avec cet artiste qui touchait à tout, aussi bien l’ébénisterie, la sculpture que la peinture.

Suite à l’achat d’un livre sur les cadrans solaires, «Sundial » par Mayall & Mayall , il se consacre à la réalisation d’instruments spécialisés sur la mesure du temps , tels les sabliers, les cadrans piliers, les cadrans équatoriaux, les cadrans horizontaux et un magnifique

«scaphé» romain .

Dans les dernières années de sa vie il a vendu certaines de ses collections à différents musées Québécois et Canadiens. Il a même légué une partie de ses instruments de menuiserie au Village Québécois D’Antan de Drummondville. Après son décès, sa famille organisa un gigantesque encan d’antiquités ( ou j’y ai pu m’acheter une horloge, un baromètre et quelques outils).

Le cadran scaphé romain est toujours chez une de ses filles de Drummondville. Pour ce qui est de ses autres cadrans , M. Bouchard, le président de la Commission des Cadrans solaires du Québec, les a achetés à la famille pour qu’ils ne soient pas dispersés à l’extérieur.

Dans mon esprit, Oncle Lorenzo est toujours présent, car je possède environ 40 diapositives de sa maison et de ses appartements intérieurs et de sa grange aux milles trésors du Québec.

Réal