Un 'nouveau' papier est présenté comme solution plus écoresponsable pour préserver les arbres, car constitué essentiellement de pierre.
Source: vidéo de franceinfo/FB(ca10min).
Vraiment?
Ce nouveau papier, appelons le 'papier-de-pierre", est certes sympa ainsi présenté: constitué de 80% de pierre (calcaire, kaolin,...) et 20% de "résine", il résiste à l'eau et est meme imperméable, ne se déchire pas; il est imprimable comme un papier ordinaire (en cellulose); il est plus durable, ne jaunit pas, est insensible aux mites. La fabrication demande beaucoup moins d'eau, de chlore,... ; Hourra ce papier est recyclable, ...
Voilà donc un papier très attractif... mais est-ce attractif pour le consommateur et le climat, ou plutot pour du business et du marketing?! Coté écologique, prix,... ce n'est plus l'arbre qui cache la forêt, mais la montagne qui cache la Terre.
2 questions abruptes (pour provoquer, un peu!):
- vaut-il mieux défoncer des montagnes (et un peu de sous-sol/pétrole), irrémédiablement ou plutot des arbres qui repoussent, oxygènent et font du bien au climat ?
- vaut il mieux ajouter une pollution diluée et durable de plastic/CO2 et calcaire en aval de notre consommation toujours plus vorace, ou continuer une pollution chimique en amont centralisée donc controlable (chlore,... )? , et en fait aussi oublier la pollution des encres!
OU... ne vaut il pas mieux commencer à arrêter d’utiliser autant de papier pour tant d'usages si peu utiles (des tonnes de pubs en papier trop glacé et coloré, non lus dans les boîtes aux lettres ... ) et au final nuisibles.
Réflechissons au delà du beau nouveau papier brillant et coloré: (aller à la conclusion, 1-2-3 soleil !)
Autant le papier-de-pierre(&plastic!) est pertinent pour satisfaire plus écologiquement certains usages qui valoriseront ses atouts indéniables (durabilité/eau/moisissures/...), autant l'essentiel du marché/consommation de papier n'en a pas besoin et l'y inviter sera (très) néfaste: Massiver l'usage du papier-de-pierre conduirait à plus abimer l'environnement et le climat que le papier ordinaire dans la majorité des usages, que les avantages clamés dont celui fallacieux du recyclage vanté, sans réel avantage pour le consommateur: en multipliant les carrières, consommant plus de pétrole, déculpabilisant les usagers, et en fait aggravant les effet des déchets papier:
-Commencons en amont de la fabrication s.s.; il faut extraire du calcaire, le broyer finement, le traiter, ... avant de l'incorporer à du plastique. Mais aussi extraire transporter et raffiner du pétrole. Donc plus de paysages abimés, irrémédiablement (ou dénaturés). L'énergie grise (en amont) et corollaire pollution CO2 semble bien plus importante que pour du papier ordinaire (meme si celui ci requiert de chauffer et puis sécher, activité que l'on sait/commence décarboner (ex SolaireThermique/papeteries comme à Condat). Car comment imaginer qu'extraire/broyer 1kg de pierre coute (à la Terre, en CO2, à l'Homme) moins d'énergie que 1kg de bois?!
-le papier-de-pierre coutera plus cher à fabriquer que le papier traditionnel*, et aucune perspective réaliste d'être moins cher-et moins polluant- (car c'est un matériaux bien plus technologique, et donc cout de dvpmt, fab, brevets,... sans parler des couts écologique/supra). Donc augmentation du cout pour le consommateur que le papier soit de pierre ou, ordinaire de cellulose par effet rebond sur le marché! D'autant plus que 3x plus lourd, son poids/usage va augmenter aussi le cout du transport.
*:en dépit que ce qui est annoncé: "moins cher", ... sans les externalités: cf § supra cout écologique.
-le papier-de-pierre ainsi stimulera la filière pétrole (energie fossile à très forte empreinte CO2), de part le plastique qu'il contient (20% ce n'est pas anodin, par rapport à 0% en traditionnel), et par les surcouts de transport. Inversement il va déprimer la demande de papier ordinaire, qui sera moins recyclé/plus dégradé libérant du CO2, et de bois dont la production sera délaissée alors qu'elle valorise en papier/carton des bois moins nobles (et d'autres matériaux naturels) et que la production ecorresponsable de bois sequestre le CO2 atmosphérique (dépollution). Cad double action plus délétère sur le climat que le papier ordinaire (cellulosique), qui est lui polluant d'un coté (mais de facon localisée et transitoire, en fabrication comme en dégradation), et vertueux pour le climat (si les forets sont gérées adéquatement).
-enfin coté fin de vie, le papier-de-pierre est clamé plus écologique car ... "recyclable", or c'est l'inverse qui ressort à l'analyse: il va soit être relargué dans la nature tout comme/avec le papier ordinaire (volontairement ou non: en décharges, au vent,...), soit pris en charge ("réutilisé"(vraiment ?), "recyclé"(retransformé cad avec cout energie, €, CO2), "valorisé"(cad essentiellement brulé),...):
D'abord les plastiques sont à seulement 9 % recyclés, 12 % incinérés contre 79 % accumulé dans des décharges ou dans la nature/monde/NaGeo), et on ne contrôle/améliore guère cela, la France n'étant pas bonne élève. Il est sûr qu'une quantité énorme de papier-de-pierre sera similairement relarguée dans l'environnement (même avec des efforts, une réglementation idoine), noyée dans les actuels 5 à 20MioTon de plastique relargués par an dans le monde. La stabilité/imperméabilité du papier-de-pierre devient alors un fléau : la dégradation 'naturelle' du papier-de-pierre sera extrèmement lente (disons >1siècle contre 1jour à 1-3ans pour les papiers/cartons ordinaires), et au final devrait produire un calcaire fin sur les fonds d'étangs/lacs/mers: asphyxier la vie, créera-t-il un enduit resolidifié,...? Cela relargera aussi du plastic en film/particules très fines qui s'ajoutera à la pollution des micro/nanoplastiques (ici avec du HPDE) qu'on sait désormais très problématique, sur les organismes aquatiques et remontant jusqu'à l'Homme à notre insu par les aliments, et via le sel de cuisine(6%! /SanMag), jusqu'au notre cerveau, avec des effets biologiques délétaires[NaGeo]). L'enjeu est réel vu les masses de papiers mises en jeu/relarguées dans l'environnement malgré les efforts consacrés.
Enfin le recyclage vanté du papier-de-pierre est assez fallacieux:
-admettons ok pour le calcaire... qui n'est pas la ressource la plus problématique actuellement, mais pourrait vite le devenir si le papier continue d'etre jetté à 79%(monde) et même ?50% pour les meilleurs éleves(?all). Ce recyclage du papier-de-pierre est clamé ultra efficace (la valorisation du calcaire "récupérable à l'infini", d'accord, mais à quel prix/energie (il faut bruler)?
-Il est fallacieux de comparer avec le recyclage de (la cellulose pour le) papier ordinaire. Ainsi il n'est pas de recyclage du composant plastique (qui n'est pas anodin: 20% de la masse papier!), mais incinéré plus pour récuperer le calcaire. Or sa 'valorisation' thermique n'est pas évidente (la chaleur va travailler à liberer le calcaire dans un bruleur, non compatible avec les incinérateurs). Cela embarque donc à compliquer beaucoup de choses: le tri des déchets (?séparer papier ordinaires/de pierre/autres.../non recyclables) déjà insuffisant et/car compliqué; ajouter de nouveaux process de séparation/recyclage (bruleurs); peut etre de nouvelles consommations pour écouler le calcaire récupéré,... En tout état, cela ne se fera pas sans générer de pollution environnementale supplémentaire quantitativement et qualitativement par rapport à l'existant (pour les papiers ordinaires).
Bref, le papier-de-pierre avec son recyclage vanté ne répond pas au global à un besoin particulier de papier/cartons, en fait répond davantage à la création d'un nouveau business. Par contre oui il peut avec pertinence satisfaire un besoin de papiers spéciaux (résistants...) en quantités et usages limités.
Conclusion 1: ne nous emballons par avec ces nouveaux "papiers-de-pierre"!
Les papiers-de-pierres ne semblent pas pertinents pour la plupart des usages majeurs de papiers et cartons (presse, emballages temporaires,...) car ces derniers sont peu récupérés(hélas), trop partiellement recyclables, ce qui compromet les atouts de la recyclabilité vantée:En raison des pertes de papier, il faudra repuiser sans cesse du calcaire dans la nature, cad creuser de nouvelles carrières ... et aussi du pétrole pour faire le composant plastique! De l'autre coté nous déverseront (+/- involontairement) dans la nature des tonnes de papiers non biodégradables produisant apres des siècles une pollution de microplastiques et de la poudre calcaire dans le sol, les rivières, les océans.Car le composant plastique n'est pas recyclable, et pourtant notable (20% de la masse papier): dans la part de papier recyclé (du calcaire) il est appelé à etre brulé (sans ou faible valorisation thermique!). Le "recyclage" du papier-de-pierre engendre au final simplement une consommation de pétrole transformé en plastique qu aura fait liant sur le calcaire et en se déliant à bruler relarguera du CO2, cela pour une consommation ... 'de papier' ephémère et flammable! Cette pollution et d'autres externalités (du recyclage vanté) seront à préciser face aux allégations avancées, car semblent potentiellement plus délétaires que celles du papier-bois: produire du bois (qui séquestre du CO2) puis du papier, l'un renouvelable et l'autre recyclable (partiellement), s'avere au global moins impact pour le climat et plus bénéfique à d'autres niveaux (eau/esthétique/loisirs des forets).
Nous devons parler de papier-de-pierre&de plastic. Celà étant, il est certes 5 fois moins polluant que le plastique pur lors s'il y est utilisé alternativement, ajoutant simplement un nouveau circuit de calcaire transformé alimenté par plus de carrières.
Conclusion 2: Une note positive quand même?!
Le papier de pierre présente apparemment des atouts indéniables pour un usage ou comptent la durabilité (livres précieux, archives, cartes..) et la résistance à l'eau/humidité/moisissures/mites... ( étiquettes pour des pépiniéristes, affiches non protégées, emballages légers durables,..sans les abandonner à la nature! ). Sur ces usages il est 5 fois moins polluant (mais cela pèse assez peu, vu les volumes, de meme pour les avantages de recyclabilité).
Conclusion (1+2=3!): raisonnons 'papy hier', pas pieds ni tête, pas que de papier (que ce soit de pierre ou de désirs froissés ou de besoins sans fins)
(digression +/- moralo-psychédelico-philosophique!) Il s'agit de veiller à un engouement sur ces nouveaux papiers-de-pierres qui dériverait sur des usages d'accroche marketing plus ou moins fallacieux quant à leurs vertus affichées, ou même avérée+s; à une banalisation des ses usages; à un non encadrement de ses déchets, recyclage,... Comme toute nouveauté en fait, ce papier-de-pierre risque d'abonder vers des usages toujours moins raisonnables écologiquement pour plus de confort/luxe/sécurité, souvent par paresse, oubli, rapidité, plutôt que satisfaire des besoins essentiels, avec des comportements simples.
S'il ne semble pas devoir menacer le doux PQ (sic), se rappeler que même ce dernier sur son trône est critiquable face aux toilettes sèches!
Le papier-de-pierre est une innovation très intéressante pour des usages spécifiques, mais pluto limités, et sans doute à limiter: étiquettes en conditions humides, pour l'eau, ... Eventuellement pour certains objets plus grands à remplacer le plastic ou le métal pour certains usages ou ceux-ci sont surqualifiés (ex: récipients à durabilité moyenne). Avec une reglementation pour encadrer ce nouveau matériau pour son impact global.
Ne cédons pas trop au chantres de la pierre, et n'oublions pas les loyaux services du bon vieux papier cellulosique (de bois, mais il y a aussi celui de chanvre-qualité supérieure!-, de papyrus, de coton), ainsi que le bon-sens et la raison d'en moins consommer. En réserver le papier-de-pierre aux usages les plus pertinents, sans oublier des matériaux alternatifs parfois plus pertinents (et dans nos usages/comportements. Ex du sac de tissus reutilisable/lavable plutot que le sac papier (ou plastique!) jettable; caddye plutot que caisse carton;...).
Notes, details et reflexions
- Le matériaux constitutif principal est typiquement du calcaire, ressource qu'on peut considérer quasiment inépuisable, ce qui n'empeche qu'un niveau d'exploitation liée à une fabrication de quantités déraisonnables d'un papier de pierre poserait des problème esthétiques/écologiques/... Mais cela reste à maitriser tout comme du papier écologique (ce n'est pas un passport a surconsommer, gaspiller!), d'autant que le papier de pierre est recyclable avec un rendement très supérieur (le calcaire ne se dégrade pas contrairement à la fibre de cellulose) et un cout à priori moindre.
Au final, l'extraction de roche et la production de papier semblent très écologique,comparé à la production de papier de bois (60 000L d'eau et 18 arbres pour 1 tonne de papier cellulosique).
- La résine(20% du papier) est faite de plastique (serait du polyéthylène - PEHD) considéré inerte et non toxique et parfaitement recyclable:
. 20% de plastic, cad que ce papier de verre s'apparente à un plastique disons 5fois plus léger.
. Le papier de pierre est dit se décompose par photosynthèse (au soleil), dans un délai qui va de 12 à 18 mois. La dégradation du plastic doit néanmoins libérer des particules dans l'environnement avec relargage de polluants chimiques (dont les encres pourraient etre le plus importantes? car le PEHD est réputé non toxique) et des micro/nanoparticules: donc pollution chimique comparable à un papier cellulosique, mais a voir la quantité et nocivité des particules pour la chaine alimentaire.
. A ces égards, on etre mené à penser le papier-de-pierre pouvant réduire par 5 les méfaits polluants du papier ordinaire, et bien plus s'il remplace des usages de papiers ordinaire trop dégradables ou peu stables pour l'usage (certains, peu nombreux en fait en poids relatif). A l'inverse si son usage se développe pour des des emplois moins pertinents, comme on l'observe souvent au début de nouveaux matériaux/technologie, il peut conduire à des accumulations de déchets là ou le papier ordinaire est dégradé dans la nature. La pollution qu'il pourra engendrer sera d'abord le fait des humains, par un usage irraisonné, un gaspillage, un défaut de collecte organisée,... cad comme tout ce qui devient déchet.
- Le papier de roche peut etre détruit dans un incinérateur qui est dit dégager peu d'émanations toxiques -hors du CO2 qui sera en bien moindre quantité qu'un papier cellulosique-, sans dépôt sur les parois du four. Il ne serait à priori pas besoin de fort apport énergétique, le plastic du papier faisant comburant (mais pour bruler lui seul!). Unee valorisation énergétique (thermique) ne semble pas le mieux à attendre (si l'ignition ne serait pas etouffée par 80% de calcaire, reduisant le rendement thermique récupérable)) ni à souhaiter! A voir aussi si le calcaire ainsi recuit permet de vraiment refaire du nouveau papier de pierre, ou plutôt en cimenterie, ...?. A voir si des techniques d'avenir pourraient, plutot que le bruler, récupérer de la résine -et sans inconvénient comme l'usage de solvants forts...-Et voir si au final le papier de pierre est vraiment bien positionnable en fin de vie/recyclage/...
- Le papier de pierre est durable et imperméable et résiste à l'eau. Il ne vieillit pas, ne jaunit pas et est insensible aux mites. C'est assurément des points forts qui dictent ses usages pertinents.
. Qu'en est il des autres usages "ordinaires" du papier (?90% du papier consommé l'est sans besoin des qualités citées): ils sont tout à faible possibles, néanmoins ils ne semble pas justifier, avec les considérations ci dessus (de cout écologique de A à Z) balancées par le cout économique, d'employer 20% de plastic avec sa consommation amont de pétrole et générer des pollutions de plastic microparticulaire en aval, évités par le papier conventionnel sous réserve d'en faire aussi une gestion responsable. Il est interessant de comparer un papier de pierre (plastifié dans la masse) a un papiers glacé (plastifié en surface): hors qualités citées plus haut, c'est le rendu d'impression, couleurs, texture... qui guidera la pertinence... et rappelera qu'il s'agit aussi de questionner la pertinence d'un papier très (trop?) technologique pour un usage souhaité (de luxe/confort/image/...) qui est aussi souvent un choix déraisonnable écologiquement voire économiquement.
Humeurs
(notes sur commentaires...)
*Formidable cette idée: on ne va plus toucher aux arbres ! alors que des pierres on en trouve très facilement, j'en ai plein dans mon jardin":Vraiment? et tu les renouvelle comment quand tu aura consommé tes 136kg de papiers/carton chaque année?[planetoscope: En France: 8,8 Mi tonnes, soit 279 Kg/sec et 3,2 % de la conso mondiale. 136 kg de papier et cartons par habitant / an (22 ème rang mondial).