La dissertation

La dissertation

L'exercice de dissertation est comme le commentaire un exercice d'argumentation. Il s'agira pour la dissertation d'analyser un sujet, d'en délimiter les enjeux afin de formaliser une problématique, une hypothèse, et de la mettre à l'épreuve du doute.

- Problématiser.

une dissertation est toujours organisée autour d’un problème. Si le problème n’est pas explicitement formulé dans le sujet, c’est au candidat de le dégager. Savoir cerner le sujet et dégager le problème qu’il contient est ce qu’il y a de plus difficile dans une dissertation.

La méthode de la dissertation comporte plusieurs étapes :

- Analyser le sujet

Il s'agit d'éviter le hors-sujet, en respectant la règle suivante : « traiter le sujet, tout le

sujet, rien que le sujet ».

Traiter tout le sujet, c'est éviter de se focaliser sur tel mot ou telle idée en oubliant une

partie de l'énoncé.

Ne rien traiter d'autre que le sujet, c'est ne pas dévier vers un propos général, ne pas

plaquer des développements tout faits empruntés au cours ou aux livres critiques, ne pas

réciter ses connaissances sur l'œuvre.

- Formuler la problématique ; rechercher les idées et les exemples

C’est un travail de réflexion et de mémoire qui doit se faire vite, par associations d’idées :

ne pas rédiger, employer un style télégraphique.

On note au brouillon, en écrivant une idée par ligne et en n’utilisant que le verso des

pages, les idées, exemples, citations qui viennent à l’esprit en réfléchissant au sujet.

Pour enrichir la réflexion, quand on pense à une idée ou à un exemple qui vont dans un

sens argumentatif, on peut essayer d’imaginer un autre argument ou une autre référence

qui tendraient à prouver le contraire.

La problématique

Au fur et à mesure qu’on accumule des idées et des références sur le sujet et qu’on

avance dans sa réflexion, on voit se dégager une problématique.

Qu'est-ce qu'une problématique ?

C'est la question centrale que le sujet amène à se poser. Le sujet équivaut toujours,

explicitement ou implicitement, à une hypothèse. Or, une hypothèse est par définition

conditionnelle. La question que l'on doit poser porte sur la validité de l'hypothèse

contenue dans le sujet. Problématiser, c'est mettre en question l'hypothèse contenue dans

le sujet.

Etablir le plan détaillé

Le plan n'est pas une juxtaposition de paragraphes, mais un mouvement qui oriente l’ensemble de l’argumentation, de l'hypothèse initiale à la conclusion.

Le plan doit ménager une progression du raisonnement, qui part d’un point de départ (la

problématique initiale) pour aller vers un point d’arrivée (le bilan final) en suivant une

démarche logique et organisée.

Lorsque l'on classe les arguments à l’intérieur du plan, on suit un principe

d’approfondissement progressif de la réflexion : d’abord les arguments qui se présentent tout de suite à l’esprit, ensuite les arguments les plus forts, les plus convaincants ou originaux. On va de ce qui est évident vers ce qui est caché ; de ce qui est simple à ce qui est complexe.

Les parties du plan doivent être équilibrées et comporter un nombre à peu près égal de

paragraphes.

Au terme de la deuxième étape, on a formulé une problématique qui constituera l'axe

directeur du devoir, et l'on a rassemblé un stock d’idées et d’exemples (éventuellement

déjà plus ou moins regroupés en domaines).

Il faut ensuite définir les parties . Chaque partie est centrée sur une idée principale, que l'on formule en une phrase.

On répartit l’ensemble des arguments et des exemples entre les deux ou trois parties ainsi

délimitées. (On peut utiliser pour cela, au brouillon, un code de couleurs : par exemple,

on souligne en vert tous les arguments et exemples qui iront dans la première partie ; en

rouge ceux qui iront dans la deuxième partie, etc.)

Les idées principales devront être étayées chacune par deux ou trois idées secondaires. Et

chacune de ces idées secondaires doit être illustrée et justifiée par au moins un exemple:

les exemples sont des références précises à des œuvres, un exemple peut être le résumé d'un épisode (mais il ne faut pas le raconter en détail), l’évocation d'un personnage ou encore l'analyse d'un procédé stylistique.

Établir le plan détaillé, c'est donc :

- définir une progression qui permette de répondre à la problématique ;

- formuler l'idée principale de chaque partie ;

- choisir et classer les idées secondaires et les exemples à l'intérieur de chaque partie.

- Préparer l'introduction et la conclusion

Une fois établi le plan détaillé, il faut rédiger directement au propre. Seules l'introduction

et la conclusion doivent être préparées au brouillon.

L’introduction

En l’écrivant, on part de l'idée que le correcteur ne connaît pas le sujet, et on procède

en quatre temps cf commentaire) :

- D'abord, amener le sujet, par une idée générale,UNE AMORCE. Elle peut être liée à une perspective historique, ou bien évoquer une anecdote littéraire.

- Puis, poser le sujet. S'il s'agit d'une citation courte, on la recopie intégralement ; si la

citation est longue, on en cite les passages essentiels.

- Ensuite, formuler la problématique, par une phrase claire et nette, affirmant une

contradiction, ou posant une question.

- Enfin, annoncer le plan: le correcteur doit savoir à quoi s’attendre dans la suite de la copie.

L’introduction se présente sous la forme d’un seul paragraphe : ne pas aller à la ligne !

La conclusion

Elle dresse un bilan du devoir. Il ne faut pas résumer tout le devoir, mais répondre au

problème posé dans l'introduction. Il faut éviter les redites et pour cela, veiller à

reformuler les conclusions partielles énoncées à la fin de chaque partie.

La conclusion se termine avec une ouverture. Il s'agit d'un élargissement de la discussion, consistant à insérer le problème dans une perspective plus large. Mais en aucun cas, la conclusion ne doit contenir d'exemples ou

d'idées nouvelles

-Rédiger le développement

* Les parties du développement (CF COMMENTAIRE)

Chaque partie du développement commence par l’énoncé de l’idée directrice de la partie.

Puis sont développés, à l’appui de cette sous-thèse, deux, trois ou quatre arguments, qui

se présentent chacun sous la forme d’un paragraphe.

La structure du paragraphe de dissertation est constante : il commence par une phrase qui

l'accroche au sujet traité de manière explicite puis formule une idée suivie d'un ou deux exemples analysés à la lumière de cette idée ; il se termine par une phrase conclusive.

* Les transitions

A la fin de chaque partie du développement (sauf la dernière), on fait une transition vers

la partie suivante. Une transition est le rappel de l'idée directrice à propos d'une idée

nouvelle qu'on introduit. Le but des transitions est d'éviter au correcteur de se demander :

quel rapport cela a-t-il avec le sujet ?

* Les exemples

L’exemple doit toujours être au service d’une idée. Il ne suffit pas de mentionner une référence à une œuvre, mais il faut aussi l’analyser — c’est-à-dire en dégager ce qui est

utile à ce qu’on veut démonter. Il est nécessaire de ne jamais perdre de vue une

orientation générale unique : un exemple bien utilisé est un exemple orienté.

* La géographie de la dissertation

Chaque paragraphe est signalé par un alinéa. Une partie comporte entre deux et quatre

paragraphes. Les parties sont séparées par un saut de ligne. L'introduction et la

conclusion sont séparées du développement .