La conjugaison parfaite

Qu’est ce que c’est un adjonctif verbal?

reculer
table des matières
avancer
au début
à la fin

Un adjonctif verbal est un adverbe « adjoint » au verbe (dans le sens latin : adjunctus = attaché à qch.) qui est fusionné avec celui-ci lorsqu’il le précède. C’est fait pour modifier la signification originale du verbe :

Kiveszem a mesekönyvet a csomagból és felteszem a polcra Je prends (= sors) le livre de contes de fées du paquet et le mets (= range) sur le rayon.

Mais un adjonctif verbal n’est pas lié à sa position de préfixe, loin de là (cf. Ces adjonctifs si méchants):Miért tetted el a mesekönyvet? Pourquoi as-tu rangé le livre de contes?

livre de contes de fées

Certains adjonctifs s’utilisent encore comme des adverbes autonomes :Nem tettem el, csak fenn van a könyvespolcon Je ne l’ai pas rangé, il est seulement là-haut sur l’étagère.

La traduction « préverbe » qu’on trouve dans la littérature spécialisée pour le terme hongrois d’igekötő est donc absolument trompeuse, puisque cette catégorie grammaticale n’a rien à voir avec les particules du même nom des langues slaves, et encore très peu avec ceux de l’allemand.

Ce sont plutôt des mots indépendants ayant un sens propre, dont il y en a un bon nombre et qui doivent être considérés comme des « Éléments agglutinants de la langue hongroise ».

La fonction locale

La modification que les adjonctifs verbaux infligent aux verbes consiste avant tout de les doter d’une position ou direction implicite, exactement comme c’est le cas dans l’expression française « allons-y » :

Leírod ezt a mesét? Tu transcris (écrire + en bas) ce conte de fées?

C’est aussi valable pour des notions plus abstraites :

A szerző aláírta a mesekönyvet L’auteur a signé (écrire + en dessous) le livre de contes.

En somme, c’est toujours utile de se rappeler de cette fonction locale de l’adjonctif, même si l’on aboutit à des verbes totalement différents en français :

Kiír egy mesét a mesekönyvből Il/ elle copie (écrire + dehors) un conte de fées du livre..

La mise au point

La concordance de la direction représentée par l’adjonctif verbal avec celle du complément du verbe, donnée par son suffixe, peut parfois aller jusqu’à l’équivalence presque parfaite :

Beleírom a nevem a mesekönyvbe Je marque (écrire + dedans) mon nom dans le livre de contes.

Mais ce n’est pas toujours le cas parce que le hongrois est très exigeant quant au lieu de l’action, ce qui revient à dire que des indications pareilles peuvent être vraiment nuancées :

A mesében az ifjú király gyakran kijárt vadászni az erdőbe Dans le conte le jeune roi allait (aller + dehors) souvent chasser dans la forêt.

Cette déclaration se réfère implicitement à l’environnement habituel du roi, p.ex. son château. Si, par contre, elle était faite par quelqu’un au bord de la forêt, elle devrait prendre cette forme :

Bement az erdőbe vadászni Il est allé (aller + dedans) chasser dans la forêt.

L’action réalisée

Un petit change dans l’adjonctif et nous devons réviser notre traduction :

Elment az erdőbe vadászni Il est parti (aller + au loin) chasser dans la forêt.

C’est une façon de dire qu’il s’en est allé pour de bon. Il faut donc constater que l’adjonctif el-, en plus d’indiquer le but de l’action, exprime ici aussi le fait que l’action de se mettre en route est sans appel terminée, c-à-d. il donne au verbe un aspect dit perfectif. Et il le fait absolument de la même manière que le verbe français « s’en aller », sans être pour autant réfléchi comme celui-ci.

La différence c’est qu’il y bien plus d’adjonctifs verbaux en hongrois que les deux adverbes « y » et « en » en français. De ceux-là, les adjonctifs be-, el-, ki- und le-, peuvent tous être perfectifs, principalement quand leur signification originale d’adverbes n’a plus de sens apparent :

Nem jó, ha elírnak egy mesét Ce n’est pas bien quand on fait des fautes en copiant (écrire + au loin) un conte de fées.

Une « conjugaison » propre

Il existe même un adjonctif qui ne fait plus rien que d’indiquer l’aspect perfectif d’une action. C’est meg- dont la fonction actuelle est justifiée par son étymologie [.hun]) : megír finir (d’écrire).

En l’employant, on peut rendre pratiquement tous les temps parfaits* :

Le présent perfectif megírod est en réalité un futur immédiat, puiqu’une action qui commence au présent ne peut être terminée qu’au futur.

| au suivant |

* Note :

C’est probablement la raison pour laquelle le hongrois n’utilise plus de temps composés au passé. Le développement du système d’adjonctifs verbaux est expliqué dans « Lingua Hungarorum – La langue des Hongrois ».

| retour |

joomla analytics
Document made with KompoZer
Contrat Creative Commons

Tanulj magyarul!fr de Pierre GAAL est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons paternité 2.0 France.

Contact Fiche de l‘éditeur Mentions légales