L’art du verbe

Le rôle des différents types du verbe

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Quelqu’un fait quelque chose : Valaki valamit csinál. Cette petite phrase simple va nous permettre de comprendre le rôle exact de la distinction formelle des points de vue subjectif et objectif chez les verbes hongrois.

Nous avons déjà vu que cette différenciation se fait sur trois niveaux différents (ibidem). La raison pour ceci est que ces niveaux permettent d’exprimer la vue, subjective ou objective, du locuteur indépendamment pour chaque élément d’une telle proposition affirmative : le sujet (quelqu’un = valaki), le verbe (fait = csinál) ou le complément d’objet direct (quelque chose = valamit).

Pour produire le même effet en français, il faudrait changer toute l’expression en mettant le terme qu’on désire accentuer en apposition, ce qui, bien sûr, n’est possible que pour un seul élément à la fois. En contraste, le hongrois ne joue que sur le verbe pour mettre en relief un ou même plusieurs aspects qui paraissent à priori importants.

Si la syntaxe française ne prévoit que 3 variantes, la méthode hongroise en offre 2³ c-à-d. 8. Examinons-les donc à tour de rôle.

Le mode de référence

C’est le sujet qui le fait.

Le mode de référence d’un verbe est la fonction de l’importance réelle ou supposée de son sujet. Considérons pour cela quelles possibilités il y a de conjuguer un verbe à voix moyenne (donc qui n’est pas actif au sens propre du terme).

Pour énumérer les variantes possibles, nous utilisons la forme normative des verbes hongrois qui n’est pas l’infinitif, mais la 3e personne du singulier.

Un verbe à -ik a donc toujours un mode de référence subjectif (c’est en quelque sorte l’outil du choix pour cela). L’exemple suivant peut bien servir à mémoriser la fonction de ce mode de référence :

    • tör / törik en français casser resp. se casser, en anglais break resp. get broken.

La traduction française fait la différence entre le verbe de base et sa variante réfléchie, tandis que la version anglaise contraste un verbe actif à un verbe passif. Pourtant, dans le hongrois il n’y a qu’une mise en relief subtile du sujet qui s’effectue indirectement par le moyen de l’auto-référence exprimée par le verbe. C’est comme si l’on soulignait le sujet dans la phrase comme nous l’avons fait dans la proposition préliminaire de cette section.

La diathèse

Il se passe quelque chose à quelqu’un.

Le choix d’un verbe objectif ou subjectif nous permet d’indiquer à notre interlocuteur si le sujet exécute l’action en question activement ou s’il l’endure plutôt passivement. Dans le premier cas, l’action s’exerce sur un objet extérieur, d’où le nom de ce type de verbe. Dans le second, l’action subie par le sujet est en tout état de cause exprimée par un verbe subjectif.

Pour illustrer cette distinction, il suffit de prendre le pendant actif du verbe conjugué à la section précédente :

Étant donné que la diathèse est souvent marquée grammaticalement sur les verbes hongrois, on peut parler à juste titre d’une voix verbale :

    • tanul / tanít étudier respectivement enseigner; le premier verbe étant subjectif, le second objectif.

La conjugaison correcte

Quelqu’un fait justement cela.

La conjugaison objective fait état de notre opinion sur l’objet touché par l’action en montrant qu’il nous paraît plus important que le sujet. Pour illustrer sa signification, prenons un verbe objectif qui ne se conjugue qu’au mode de référence objectif, et de ce fait ne possède pas de forme à -ik nominale :

La petite table, l’âne et le bâton

Le cas des verbes à -ik transitifs

Hadd legyen nagy eszem-iszom, jóllakatom őket, s megtöltöm a zsebüket jóféle arannyal Je veux qu’ils mangent et boivent et je remplirai leurs poches d’or (La petite table, l’âne et le bâton).

Il est bien logique que si le verbe à -ik est transitif, il n’y a nul besoin de la conjugaison subjective, comme on peut le voir dans le tableau suivant :

Résumé

En conclusion, il faudrait donc retenir les distinctions suivantes :

    1. La marque -ik fait du prédicat un verbe auto-référentiel, ce qui met pratiquement le sujet en relief (→mode de référence);
    2. Un verbe subjectif décrit une action subie par le sujet à l’encontre du verbe objectif qui exprime une action dirigée vers un objet extérieur (→diathèse);
    3. Dans la conjugaison subjective, le sujet est simplement plus important que l’objet de l’action, et vice versa (→conjugaison).

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