Date de publication : Jan 10, 2014 2:4:24 AM

Juste après le petit déjeuner je chausse les palmes et le masque pour aller chercher les lunettes de Papa. J'essaye tout d'abord le Narguilé prêté par Be Good, l'ex voilier d'Alan, mais dès 2m de profondeur, il devient très difficile de respirer. Et du coup, un petit coup d'apnée et je descends à 8m récupérer les lunettes. J'ai pas mal progressé !

Après avoir essayé de trouver des bananes (je soupçonne que quelqu'un joue sur le cours de la banane en ce moment sur les Canaries en créant une pénurie juste avant le départ des voiliers pour les transats ;-)), puis attendu en vain notre nouvelle bouteille de gaz, nous faisons enfin le plein de gasoil, amarré à couple d'un cata. Son skipper m'informe que d'après ses infos, il y a 30 nœuds dehors, de nord est.

Le départ est donné à16h. Peu de vent au final dehors, une 15aine de nœuds, ça avance bien, toutes voiles dehors. Une heure plus tard, le vent monte. Je pars au pied de mat avec l'idée de prendre un ris. Le temps d'arriver au pied de mat, je me ravise, ça sera 2 ris. Mais il faut aussi rouler le génois... Maintenant on a 40 nœuds et 45 dans les rafales. Gros coup de gite. Les 2 coques du pilote se déboîtent, ça bloque la barre. Mais je n'ai pas vu tout ça, je pense à quelque chose de bloqué dans le safran, je force sur la barre pour reprendre le contrôle : CRACK. Pilote HS !

Pas le temps de regarder , il faut aller prendre le 3ème ris, puis rouler totalement le génois et faire le gros dos. Mais impossible d'abattre, il faut absolument viser El Hierro, la dernière île des Canaries pour réparer le pilote. En effet, pour réparer, il faut démonter la barre, ça peut être sport  en mer !Reste 50 miles.

Pendant 2 heures on continuera de se faire chahuter... Le vent tombe d'un coup, on est 12 miles au sud de la Gomera qui était inatteignable à cause du vent quelques minutes plus tôt, on se déroute au moteur. Arrivé à 3h du matin, nous mouillons devant un petit port.