Devise de l'école

Il est assez fréquent de lire la devise "liberté, égalité, fraternité" au fronton des écoles.

"Et c’est la IIIe République qui finit par l’adopter pour de bon, malgré quelques résistances y compris dans les rangs républicains : on préfère parfois le terme de Solidarité à celui d’Égalité et celui de Fraternité est repoussé par certains pour sa coloration religieuse. La devise est cependant réinscrite sur les frontons des édifices publics à l’occasion du 14 juillet 1880." Faire partager les valeurs républicaines

Voici une autre devise gravée sur la façade d'une école maternelle de Saint-Dizier (Haute-Marne) : PROPRETÉ - DÉCENCE - MAINTIEN - EXACTITUDE - ORDRE - POLITESSE

Voyons à ce sujet le manuel des fondateurs et des directeurs des premières écoles de l'enfance connues sous le nom de salles d'asile (1834).

Propreté, décence, maintien :

Les enfants, même les plus pauvres, peuvent être tenus avec propreté, les mains et le visage lavés, les cheveux coupés, les habits raccommodés, le linge bien rangé, les souliers noués, les sabots bridés ; toutes ces choses s'obtiennent par une seule revue, et contribuent plus qu'on ne peut le croire, à la santé et à l'habitude de conservation de ce qu'on possède.

La bonne direction du corps en marchant, en s'arrêtant, en travaillant, et dans tout le cours des exercices de la journée, s'obtient par les évolutions soigneusement dirigées etsurveillées.

Les enfans ignorent ce que nous entendons par décence ou pudeur, et il faut les maintenir le plus longtemps possib!e dans cette ignorance, en leur donnant des habitudes quireculeront encore pour eux l'époque à laquelle leur attention s'éveillera naturellement.

Il faut, pour arriver à ce but, réprimer immédiatement, mais sans explications, sans vivacité, et comme avec indifférence, tous les actes qui peuvent paraître sur !a route del'indécence ou de l'immoralité.

Si on se croit obligé de parler dans ces occasions, il faut toujours couvrir sous le mot de propreté et de maintien tout ce qui concourt à la clôture des habits et à l'adoption desattitudes honnêtes. Un seul coup-d'œil donné à propos suffit pour faire rentrer un enfant dans l'ordre, quand le Maître sait prendre influence et inspirer respect à ceux qui l'entourent.

Tout enfant qui aurait contracté des habitudes vicieuses, ou dont l'enfance aurait été flétrie par de dégoûtantes obscénités, devrait être immédiatement rendu à ses parens, et les supérieurs immédiats de la maison seuls prévenus de ce motif de renvoi.

Ordre, exactitude, subordination :

Il faut que la volonté des enfans se plie et ne fasse qu'une seule et même chose avec la volonté générale qui préside à l'Asile : c'est là le triomphe de l'ordre.

On peut appeler aussi ordre le soin de mettre à leur place les choses usuelles qui, chaque jour, peuvent être mises en circulation. La devise des Écoles d'enseignement mutuel : "Une place pour chaque chose, et chaque chose à sa place" peut être avec fruit adoptée pour les Asiles.

C'est encore concourir à l'ordre que d'habituer les enfans à venir exactement à l'École à l'heure qu'on leur indique, et à s'y acquitter ponctuellement des devoirs qu'on leur impose, etdes missions de diverses espèces qu'on peut leur confier. Exiger l'acquit le plus ponctuel de toutes les promesses est une base morale excellente. Ouvrage consulté sur Gallica