Collège

Avant la Révolution française, l'enseignement secondaire était donné par des établissements appelés collèges. Primitivement ces collèges étaient des espèces d'hôtelleries où se réunissaient les jeunes gens qui suivaient les cours d'une université ; peu à peu ils furent soumis à une discipline régulière, et devinrent des pensionnats où les enfants des familles riches et ceux qui se distinguaient par des aptitudes exceptionnelles venaient étudier.

Outre ces collèges universitaires, quelques corporations religieuses consacrées à l'enseignement avaient fondé de nombreux établissements du même genre, et tout particulièrement les Jésuites et les Oratoriens. Ces deux ordres étaient rivaux sur ce terrain, et s'y disputaient la faveur des familles.

Lorsque les Jésuites furent expulsés de France, en 1762, leurs nombreux collèges (il y en avait 88) ne furent pas fermés ; ils passèrent en d'autres mains, et furent administrés par des bureaux (édit de lévrier 1763).

Il n'en est pas moins vrai que l'éducation des collèges, sous l'ancien régime, s'adressait à l'aristocratie, n'était destinée qu'à une élite, avait pour objet de former une société polie, lettrée, destinée aux jouissances et au luxe de la conversation ; bonne aux oisifs, aux écrivains, elle était peu propre à armer, sinon la foule, du moins les hommes de travail et de volonté, pour les luttes et les difficultés de l'existence. dictionnaire pédagogique Ferdinand Buisson

Dans le système napoléonien, l’école primaire revient à une école confessionnelle et payante mais soumise à la tutelle de l’Université. L’enseignement élémentaire retourne progressivement au système de l’Ancien Régime et, sous la Restauration, l’Eglise renforce sa position sur le plan scolaire.

La loi Goblet (30 octobre 1886) laïcise les maîtres des écoles primaires (art. 17 : dans les écoles publiques de tout ordre, l’enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque) et crée les "cours complémentaires" annexés aux écoles élémentaires.

Soissons _ Le collège de garçons

L’ordonnance n° 45-318 du 3 mars 1945, portant suppression des classes primaires et élémentaires des lycées et collèges, parachève l’évolution vers l’assimilation des deux enseignements primaires - l’un préparant à l’entrée directe dans la vie active et l’autre à l’enseignement secondaire. La réforme Berthoin (décret du 6 janvier 1959) : prolonge la scolarité obligatoire jusqu’à seize ans et crée un cycle d’observation de deux ans à la fin du primaire ou au début du secondaire. Puis, la réforme Fouchet-Capelle (3 aout 1963): implante le cycle d’observation dans des établissements distincts, les collèges d’enseignement général (CEG) et les collèges d’enseignement secondaire (CES). La loi n° 75-620 (11 juillet 1975) institue le collège unique ("réforme Haby"). L’école primaire devient la première étape du système éducatif. Désormais, à l’issue du CM2, tous les enfants ayant atteint les objectifs de l’école élémentaire poursuivent leur scolarité au collège. Vie.publique.fr

Au Québec

Depuis la fin de la guerre, les pressions étaient constantes pour moderniser le réseau scolaire. En 1956, Maurice Duplessis autorise la création d'un véritable cours secondaire de cinq ans, mais visiblement la réforme doit être plus vaste. Et les enfants du baby-boom ont commencé à déferler sur le territoire.

Après la mort de Duplessis en 1959, le Québec se lance donc dans une spectaculaire réforme de son système scolaire. Ce sera un des plus vastes chantiers de la Révolution tranquille. Pour la première fois depuis 100 ans, toutes les politiques et tous les budgets consacrés à l'éducation sont regroupés dans un seul grand ministère.

Les travaux de la commission Parent mènent à une innovation: la création d'une nouvelle école secondaire, qu'on appelle la polyvalente, ouverte à tous, mixte, qui offrira autant l'enseignement général que l'enseignement technique et professionnel. Dans toutes les petites villes, les polyvalentes poussent comme des champignons. 100 ans d'éducation au Québec