Sur la côte Sud-Est : Moni Kapsa et canyon de Perivolakia

J12 : Jeudi 22 septembre 2022


Depuis notre base près de Sitia, nous sommes bien placés pour explorer non seulement la côte Est mais également le littoral Sud-Est grâce à la route Sitia/Makrygalios qui relie les deux localités en trois quarts d’heure environ. Le site que nous avons retenu pour notre randonnée du jour se trouve sur cette côte un peu à l’est de Makrygalios. Il s’agit de Moni Kapsa où nous arrivons vers 9 heures après une petite heure de trajet. Comme l’indique le nom « Moni », il s’agit d’un monastère, mais une nouvelle fois ce n’est pas pour l’établissement lui-même que nous sommes venus, mais pour la randonnée qui débute à son pied et qui se déroule, comme le décrit le guide Rother au chapitre 57, « à travers un imposant canyon vers un joli village de montagne ».

Ce village, c’est Perivolakia et le canyon dans lequel nous allons évoluer porte le même nom. Le guide indique que la randonnée peut s’envisager soit en aller-retour soit en circuit. Nous retenons dès à présent cette seconde proposition.

A 9 heures, depuis la petite plage de galets faisant face au monastère, nous n’avons qu’à traverser la route pour nous trouver immédiatement à l’entrée de la gorge. Au-dessus de nous, le monastère de Moni Kapsa trône telle une forteresse.

Devant nous le canyon en impose instantanément, par ses hautes murailles de près de 100 mètres de hauteur percées de nombreuses grottes, par la couleur rougeoyante de sa roche et la taille des éboulis jonchant son lit.

Par plusieurs aspects, elle nous rappelle la gorge d’Aradena sur la côte Sud-Ouest, notamment par la hauteur et la couleur de ses parois, la présence de haies de lauriers dans l’entrée et même par le type de parcours.

En effet, comme dans la gorge d’Aradena, des parties raides et escarpées avec franchissement de gros rochers alternent avec des parties plus planes mais toujours caillouteuses. On passe ainsi d’une rive à l’autre, tantôt sur un versant couvert d’éboulis, tantôt sur des vires rocheuses.

Cherchez la chèvre au fond du canyon !

Les deux seules petites difficultés techniques sont d’une part le franchissement d’un escarpement d’environ cinq mètres de haut à l’aide d’une échelle (sans problème !), d’autre part une courte portion un peu exposée et sécurisée par un garde-corps grillagé.

Dans l’ensemble, le parcours est bien balisé et facile à suivre grâce à la présence de points rouges, de piquets et de cairns.

Au début, en raison de l’heure, le bas du canyon est encore à l’ombre, ce qui nous préserve de la chaleur. Mais la suite se fera également sans soleil car le ciel finit par se couvrir et même à donner quelques gouttes de pluie. Espérons qu’il ne pleuve pas pour de bon, car nous sommes encore loin du compte.

Au bout de deux heures, les parois du canyon finissent par s’aplanir légèrement. En levant les yeux, on aperçoit quelques bicoques. Le village de Perivolakia ? Non, pas encore, ce ne sont que des bergeries, le village est plus loin. Je garde le cap grâce à l’idée d’un bon jus d’orange pressée que j’imagine pouvoir prendre au kafenion indiqué par le guide.

En arrivant sur la place du bourg, pas de chance, le café est fermé. Il faut alors nous contenter de quelques gorgées d’eau et d’une pâte de fruits avant de nous attaquer au retour. Alors que nous imaginions commencer la descente à partir de ce point, il faut se rendre à l’évidence, il faut encore monter !

Il est plus de midi quand enfin la promesse de la descente se concrétise, d’abord par de larges chemins vicinaux puis par un sentier de chevriers zigzaguant dans la pente jusqu’au monastère. Panoramas garantis à tous les étages !

Vue sur l’île de Koufonissi

Entre buttes et mesas

« Perdue » dans un océan de garrigue !

La côte est en vue

Un circuit grandiose pour ce qui restera l’une des plus belles gorges de notre séjour, voire de nos deux séjours en Crète. Images spectaculaires aussi bien dans le canyon que dans la descente côté mer ! Nous sommes fourbus, mais ravis après cette boucle de 7,9 kilomètres et 515 mètres de dénivelé, réalisée en un plus de 4 heures, sur laquelle nous étions une nouvelle fois seuls.

Après un tel effort, je me détendrais bien dans la petite crique de Joana Beach (où nous sommes garés), mais Hervé ne veut rien savoir avant d’avoir déjeuné.

Justement, pour le déjeuner, je n’ai rien prévu de précis. Je souhaite seulement retourner à Sitia par la montagne via Ziros. Nous trouverons bien quelque chose en cours de route. Eh bien, ce n’est pas aussi évident car Ziros n’est pas un village tourné vers le tourisme, son voisin Handras pas vraiment non plus, mais l’une de ses deux tavernes fera néanmoins l’affaire. A 14 heures passées, nous sommes au bord de l’hypoglycémie !

L’intérieur de la taverne est bondé et pas d’une propreté irréprochable. Nous préférons nous installer à l’extérieur même s'il faut enfiler une polaire. Car nous sommes non seulement en altitude mais depuis ce matin, les températures ont vraiment chuté en raison de la couverture nuageuse et du vent. Entre beignets de légumes, pancetta, patates et café grec, le repas sera finalement tout à fait honnête.

Pour Hervé, la fin du repas manque néanmoins de douceurs. C’est pourquoi, il nous conduit tout droit vers Sitia, une nouvelle fois chez Mitsasakis où expressos et pâtisseries arriveront à assouvir ses envies.

A Sitia aussi, le temps s’est rafraîchi tout comme la température de notre piscine. Le soleil est néanmoins revenu en fin d’après-midi, une bonne chose pour la suite !