Plage d’Agriomandra et monastère de Farenomeni

J8 : Dimanche 18 septembre 2022

Les randonnées de ma liste commencent à s’épuiser. Il en reste une sur le plateau du Lassithi que je réserve pour demain. Aujourd’hui en raison de la circulation et de la fréquentation que je présume plus importante un dimanche qu’un jour de semaine, nous préférons ne pas trop nous éloigner. Hervé émet deux critères supplémentaires. Il aimerait que le périmètre choisi se trouve plutôt à l’est d’Istron et si la randonnée pouvait être un peu moins sportive, ce serait un plus également.

Une fois ces données en main, je me replonge dans ma documentation. Je pense avoir trouvé quand je tombe sur ceci, localisé non loin de Kavousi, à une petite demi-heure en voiture : « A 2 kilomètres à l’ouest du village (de Kavousi) se trouve une petite plage confidentielle, connue uniquement de ceux qui pratiquent la randonnée dans la région, la plage d’Agriomandra ; on peut y accéder en empruntant une piste d’exploitation agricole à travers les oliveraies, puis en suivant un chemin qui serpente au fond d’une gorge ; la récompense est une charmante petite plage de galets, large d’à peine 30 mètres, située au fond d’une crique, et protégée des vents par l’îlot Agriomandra ». C’est exactement ce qu’il nous faut !

Nous retournons donc à Kavousi pour la seconde fois du séjour et empruntons, comme décrit, une piste à travers les oliveraies jusqu’à un petit parking. Curieusement nous ne sommes pas les premiers, il y a déjà un véhicule sur place. Un panneau à l’entrée du site indique un temps de marche d’une quinzaine de minutes pour atteindre la plage. Nous emportons palmes, masques et tubas.

Il est 8 heures du matin, la lumière est particulièrement belle et les lieux sont fidèles à la description.

Pour commencer, nous suivons comme prévu un chemin serpentant au fond d’un défilé. Petit à petit nous voyons la gorge se dévoiler et le rideau s’ouvrir, laissant apparaître l’îlot d’Agriomandra avant de découvrir la charmante petite crique. Waouh, que c’est beau !

Sur la plage, nous trouvons un jeune Grec pratiquant la chasse sous-marine, ayant manifestement passé la nuit sur place, comme l’indique la présence d’une tente et de matériel. Nous découvrirons plus tard qu’il est accompagné quand sa copine finit par émerger de la tente.

A la vue de cette crique aux eaux calmes et claires, nous ne pouvons résister et programmons immédiatement deux séances de snorkeling entrecoupées par une pause sur le sable, à l’ombre d’un tamaris.

Nous nageons d’abord côté Est puis côté Ouest. En dehors des petits poissons que nous avons l’habitude d’observer, nous avons l’énorme surprise de tomber sur un poisson-lion (Pteroïs volitans). Une rencontre en principe impossible dans ces parages, car théoriquement le domaine de la bête se trouve dans le Pacifique Sud et l’océan Indien. Mais malheureusement depuis quelques années le poisson prolifère dans d’autres régions du globe (mer des Caraïbes), créant une menace pour les espèces locales car c’est un prédateur majeur. Voilà qu’il débarque aussi en Méditerranée, ce qui n’est pas bon signe !

Au bout de deux heures, nous laissons le chasseur-plongeur et sa copine retrouver l’exclusivité de leur crique, pas pour très longtemps d’ailleurs. Nous verrons effectivement un bateau accoster peu après. Nous nous félicitons d’avoir pu profiter du meilleur créneau car l’heure avançant la petite crique ne manquera pas de se remplir.

De retour à la voiture à 10 h 30 un peu assoiffés, nous avons en tête de pousser jusqu’à Mochlos, un village souvent vanté sur les forums, pour y boire un verre. Le déjeuner, quant à lui, est déjà prévu sur notre terrasse. Finalement, au centre de Kavousi, nous nous trompons de direction (n’avons pas mis le GPS en route) et atterrissons à la plage de Tholos. Pas grave, il y a ici aussi la possibilité de se désaltérer. Quant à Mochlos, nous aurons bien d’autres occasions d’y passer.

Nous nous retirons ensuite dans notre « propriété » jusqu’en milieu d’après-midi. A plus tard !

Vers 17 heures, c’est le moment de se bouger. Il fait à présent moins chaud et j’ai eu le temps d’échafauder un plan pour la fin de l’après-midi avec non seulement la visite du monastère de Farenomeni mais aussi une petite balade en boucle d’une heure sur les hauteurs du lieu comme décrit… ICI.

Il nous faut une vingtaine de minutes en voiture pour atteindre le monastère construit dans une grotte, au bout d’une route en cul-de-sac, étroite et escarpée. Si le lieu a été choisi à l’époque pour échapper aux incursions des envahisseurs, il offre aux visiteurs actuels un formidable belvédère sur l’ouest du golfe de Mirabello.

Quand en outre l’on grimpe, comme nous, sur les hauteurs dominant le monastère, le panorama s’élargit à l’est du golfe. On peut reconnaître la commune de Pachia Amnos (sur le littoral), le village de Kavousi (un peu en hauteur), l’île de Psira (faisant face à Mochlos). En observant encore plus attentivement, on pourrait presque déceler, en contrebas de Kavousi, une petite échancrure cachant la crique d’Agriomandra où nous étions ce matin.

Bref, nous avons sous les yeux l’exact déroulé de notre journée !