J14 : Samedi 24 septembre 2022
Aujourd’hui, il ne faut pas que je me loupe dans ma proposition de randonnée qui ne doit pas dépasser deux heures à deux heures et demie de marche. Justement, dans le village quasi abandonné de Chochlakies débute un parcours aller-retour répondant à ce critère et répertorié dans le guide Rother au chapitre 60. Il correspond aussi à la Géoroute 13. Il dessert la plage de Karoumes, seulement accessible à pied. Le Rother précise que le chemin n’est ni trop compliqué, ni trop long. Ça devrait le faire !
Le petit hameau de Chochlakies se trouve au bord de la route entre Palekastro et Zakros, à une vingtaine de kilomètres, une demi-heure en voiture de notre base. Comme souvent, nous sommes les premiers à nous garer à 8 h 30 sur le parking jouxtant la chapelle du cimetière.
Malgré un franc soleil, la pluie d’hier soir a un peu rafraîchi le fond de l’air, nous incitant à enfiler un coupe-vent que nous allons finalement vite retirer. Il ne fera pas plus de 23 degrés au meilleur de la journée, ce qui reste très agréable mais est bien loin des 33 degrés du début de notre séjour.
Nous traversons pour commencer une vaste oliveraie avant qu’elle ne laisse place à une étendue de caillasse où seules prospèrent les habituelles plantes de la garrigue. Au milieu de cet univers aride, notre attention se focalise sur cet olivier sauvage… siamois ! 😉
Une double haie de lauriers roses, encore en fleur, annonce l’entrée imminente dans la gorge.
Une belle perspective s’ouvre alors devant nous où le regard s’arrête d’abord sur le lit de la rivière (à sec), large et verdoyant, puis jauge les hautes parois orangées au relief tourmenté, avant de filer dans la distance pour tenter de deviner la suite.
Justement, la suite est une succession de couloirs rocheux où le minéral et le végétal se succèdent ou s’entremêlent.
Par endroits, nous marchons sur de gros galets lisses directement dans le lit de la rivière où les bâtons de marche sont les bienvenus pour éviter d’avoir à jouer les équilibristes. Heureusement nous n’avons pas à jouer les funambules, les gros rochers se contournent ou se franchissent aisément sans même avoir à s’aider des mains.
Dans cet univers minéral, les chèvres sont bien plus à l’aise, nous toisant du haut de leur piédestal rocheux. Elles caracolent avec grâce d’un escarpement à un autre alors que, de notre côté, l’avancée paraît poussive. Eh oui, le chemin a beau ne pas être trop compliqué, ce n’est pas non plus une avenue !
Plus loin, quand le lit de la rivière se trouve noyé dans un océan de verdure, il faut parfois jouer des coudes pour éviter les branches basses des lauriers ou esquiver le feuillage de vieux oliviers solitaires.
Puis, petit à petit, les parois de la gorge finissent par perdre de la hauteur jusqu’à disparaître au profit d’une vue sur la mer. Mais pour l’atteindre il faut encore traverser une vaste embouchure couverte de bouquets de joncs piquants. Un petit air de prés salés sans les moutons 😉 ! Deux gros tamaris servent de repères à l’arrivée sur la plage. Il est 9 h 50, nous avons mis 1 h 10 pour faire ce trajet aller.
Ça y est, nous voilà sur la plage de Karoumès qui se présente comme une immense baie, entourée de langues rocheuses, que nous avons la chance une fois de plus d’avoir pour nous tout seuls. Côté nord, la mer est plus calme, c’est donc là que nous nous immergeons. Personne à l’horizon, hormis quelques chèvres !
A 10 h 15, nous nous remettons en route. Après avoir retraversé l’étendue de joncs, nous voyons arriver nos premiers poursuivants, un couple de randonneurs, bientôt suivis par quatre autres paires. Selon nos calculs, nous devrions donc trouver cinq voitures sur le parking, en plus de la nôtre. Gagné !
Il est 11 h 20 à notre retour, l’objectif de ne pas excéder 2 h 30 de marche a été respecté. En effet, cette randonnée a été bouclée en 2 h 15 (sans les pauses) pour 6,6 kilomètres et 190 mètres de dénivelé. Un très beau parcours dans la gorge suivie d’une arrivée sur une plage isolée : voilà deux excellents motifs pour l’entreprendre sans hésitation !
Après cet aller-retour, nous avons juste le temps de rentrer « chez nous » pour midi, car une nouvelle fois le déjeuner est prévu sur la terrasse de notre villa. L’après-midi est consacré au farniente afin d’être en forme pour sortir dîner. Une fois n’est pas coutume, nous avons troqué le déjeuner à l’extérieur contre une sortie à l’occasion du dîner.
Dès 18 heures nous sommes dans le centre de Sitia, en train de grimper en direction de la forteresse vénitienne de Kazarma dominant le port. Pas de chance, l’enceinte est déjà close, mais nous en profitons pour sillonner les petites ruelles escarpées avant de faire notre choix en matière de restauration.
En me basant sur la sélection du guide du Routard et de Tripadvisor, j’avais retenu trois noms : Tsivaeri, To Limani et Inodion. Grâce aux conseils de résidents français rencontrés à proximité de la marina, nous affinons notre choix et gardons finalement Inodion pour son côté un peu plus haut de gamme, dixit le résident français. Le choix s’est révélé excellentissime aussi bien pour le cadre, le service soigné, les petites attentions (vin doux et dessert offerts) et la finesse des plats (traditionnels retravaillés), pour une addition très sage vu la qualité. Un dîner et une soirée topissimes !