J4 : Mercredi 14 septembre 2022
Nous continuons à rayonner en étoile et prenons aujourd’hui la direction du village de Kalamafka. A une quinzaine de kilomètres, soit une demi-heure de route de notre lieu d’hébergement, à mi-chemin entre la côte nord et la côte sud de l’île, la petite localité bâtie entre une série de rochers isolés baignés de verdure bénéficie d’une situation privilégiée grâce à l’abondance d’eau provenant des montagnes du Dicté.
L’une des attractions de cette petite localité est le rocher de Kastellos (alt. 500 m) accessible via un escalier de près de 250 marches. Mais nous sommes venus pour d’autres formations rocheuses dont on vante la ressemblance avec les Météores.
Le point de départ de notre randonnée se trouve à la sortie du village, non loin du cimetière. Nous nous garons à l’entrée du sentier même s’il n’y a pas de véritable parking à cet endroit. Un panneau indique un itinéraire en aller-retour passant par plusieurs chapelles que nous allons suivre en partie, car notre véritable source d’inspiration provient de Wikiloc et décrit une boucle bien plus large en forme de huit que nous allons tenter de suivre.
Comme hier, nous sommes prêts à prendre le départ dès 8 h 20 en commençant par grimper en direction du canyon sur une courte portion de chemin assez large, commune à l’aller et au retour. Au bout de quelques minutes (déjà une quarantaine de mètres de dénivelé parcourus), Hervé se rend compte qu’il a laissé son portefeuille dans la voiture. Par conséquent retour à la case départ pour une nouvelle mise en route à 8 h 30. Cette fois, c’est la bonne !
Nous refaisons par conséquent le petit bout de chemin déjà parcouru avant de poursuivre plus avant. La température est très agréable, le fond de l’air presque frais car nous sommes ici à 500 mètres d’altitude.
En levant les yeux, nous découvrons les premiers rochers dépassant de la pinède. Notre regard s’arrête sur ce petit arbre, délicatement mis en lumière, trônant au sommet comme une pointe sur un arbre de Noël.
Puis le sentier se rétrécit nettement alors qu’il se dirige vers le pied de belles murailles rocheuses émergeant d’une forêt verdoyante de chênes et de pins.
Un balisage sous forme de points rouge ou jaune permet de nous guider depuis le début, mais il est aléatoire. Il le devient encore davantage au fur et à mesure que le sentier s’embroussaille à la jonction avec la première boucle.
Il faut donc avoir sans cesse le nez sur le GPS, mais pas trop quand même pour ne pas louper plantes et fruits garnissant les abords. Il ne faut pas oublier non plus de humer les bonnes senteurs de la garrigue : pin, thym et romarin ainsi que le chèvrefeuille embaumant les haies alentour.
Poirier sauvage
Thym
Raisin bien mûr
Carline à gomme
Carline dans un état plus avancé
Vipérine d'Italie ?
Au bout d’une demi-heure, nous atteignons une première chapelle dédiée à Saint Georges. Si de l’extérieur la bâtisse apparaît simple et austère, l’intérieur recèle de magnifiques tableaux et icônes sur fond de fresques antiques.
Après être passés devant une deuxième petite chapelle plus modeste, nous continuons à zigzaguer entre vignes, vergers et oliveraies au gré de quelques cueillettes pour une consommation immédiate ou pour des provisions. Amandes, figues fraîches et sèches, raisins blanc et noir finissent dans notre estomac ou dans notre cabas ! 😉
Dans la distance apparaît un nouveau bloc rocheux que la lune est en train de raser sur sa trajectoire de coucher. On dirait une bulle de savon prête à éclater au contact du rocher !
Avant d’arriver à la jonction avec la deuxième boucle de notre itinéraire, le sentier contourne d’abord cette imposante dent rocheuse, annonciatrice de toute une série encore plus impressionnante.
Nous nous étions demandé si cette deuxième boucle méritait vraiment le détour. Sans aucune hésitation, car c’est là que s’élèvent les monolithes les plus emblématiques, ceux dont la ressemblance avec les Météores est la plus flagrante.
Nous voilà arrivés au point le plus éloigné de notre parcours mais non sans difficulté, car il a fallu par moments évoluer sur des sentiers embroussaillés quand ce n’était pas hors chemins. Nous débutons à présent le retour et ne tardons pas à revoir la fameuse dent rocheuse, mais cette fois, de dos.
Nous avons maintenant en ligne de mire un large promontoire rocheux, nous demandant si nous allions le contourner ou l’escalader. La montée est en réalité facultative, mais grimper au sommet permet d’admirer la vue sur les côtes nord et sud de l’île tout en jetant un coup d’œil à la jolie chapelle de Timios Stavros.
Vue vers Ierapetra sur la côte Sud et le lac-réservoir de Bramiana
Vue d’ensemble au sommet
Intérieur de la chapelle
Vue sur une grotte et sur le sentier en contrebas
De retour au ras des pâquerettes ou plutôt au ras de la garrigue 😉, nous retrouvons sans plus tarder le chemin du début, commun à l’aller et au retour, puis peu après la voiture. La boucle de 7,4 kilomètres avec un dénivelé de 430 mètres est bouclée en 3 heures et demie. Magnifique parcours très varié nécessitant absolument un GPS, car mal balisé, sur lequel nous n’avons croisé personne. Le port d’un pantalon long est préférable au risque d’avoir à souffrir, comme nous, de nombreuses égratignures.
Il est midi, mais aujourd’hui pas de déjeuner au restaurant, nous avons prévu de pique-niquer. Dans ce but, nous cherchons un endroit adéquat que nous trouvons en bordure de route, près du village d’Anatoli, sur le trajet vers la gorge de Sarakina que nous avons l’intention d’explorer cet après-midi. Oui, mais pas avant une baignade en mer. Nous dépassons par conséquent la gorge en question et poursuivons d’abord jusqu’à Myrtos sur la côte Sud.
Avec ses ruelles pittoresques, piétonnes et ombragées, ses terrasses fleuries, ses ateliers d’artistes, ses cafés et commerces, le village ne manque pas de charme. Bénéficiant en plus d’une longue plage de sable peu ventée ourlée d’une agréable promenade pavée, Myrtos est une petite station balnéaire plaisante dont nous apprécions l’ambiance décontractée.
Dans le même esprit, les chaises longues et les parasols sont mis à disposition gratuitement pour les clients des cafés et tavernes situés sur la plage. Il fait chaud (30 degrés), mais grâce à une très légère brise, la chaleur n’est pas écrasante et la baignade très agréable.
Pourtant, bien que revigorés à l’issue de ce bain, nous n’avons plus le courage de nous attaquer à la gorge de Sarakina en plein après-midi après avoir déjà randonné plus de trois heures ce matin. Nous y reviendrons un jour prochain. Pour l’instant, retour direct à Istron par le trajet le plus court en distance et en temps, à savoir via Iérapétra, ce qui nous a fait réaliser depuis ce matin une belle boucle en voiture de près de 80 kilomètres.
De retour sur la côte Nord, nous constatons que le vent s’est levé entre-temps, rendant la mer très agitée. La température de la piscine a elle aussi bien chuté et Eole, soufflant sur la surface du bassin, envoie des embruns jusque sur nos chaises longues. Alors, à part une petite balade dans notre résidence, nous passons la soirée à l’intérieur. C’était encore une magnifique journée !