Plateau du Lassithi 2 : Karfi et Krassi

J9 : Lundi 19 septembre 2022


Pour cette dernière journée à Istron, nous avons décidé de retourner sur le plateau du Lassithi, premièrement parce que nous avons adoré ses paysages, deuxièmement parce que j’y ai repéré une dernière randonnée (la boucle via le Karfi/Rother 51) à laquelle je tiens, troisièmement parce que nous avons envie de retourner déjeuner au Kronio.

Pour rejoindre le plateau en voiture, nous optons pour un accès différent de la fois précédente, via Malia, mais quelle que soit la route, il faut compter plus d’une heure de trajet. Aujourd’hui il faut en plus compter avec la grisaille (une première !) qui fait son apparition à l’ouest d’Agios Nikolaos, avec un ciel assez menaçant qui nous fait craindre le pire en montagne. La route est cependant magnifique, enchaînant les lacets et les points de vue jusqu’à destination.

Partis à 6 h 45 d’Istron, nous arrivons à Tzermiado à 8 heures. Pour le moment, le ciel est nuageux, sans plus.

La randonnée débute à la sortie ouest du village où nous récupérons un sentier muletier à l’écart de la route. Nous le suivons à travers une garrigue à xérophytes épineux en coussinets où seules les chèvres ne craignent pas de s’égratigner. Quant aux chênes, ils sont regroupés en bosquets, comme pour mieux résister aux éléments.

Petit à petit, le sentier s’élève vers un col à 960 mètres, coiffé de moulins en ruines qui servaient autrefois à moudre les céréales cultivées sur le plateau. Il fait ensuite place à un chemin carrossable sur lequel nous ne tardons pas à entrevoir la croupe massive du Karfi.

Entre-temps le ciel s’est davantage ennuagé mais pour le moment la visibilité reste satisfaisante, ce qui nous permet d’apprécier ce point de vue remarquable sur une chapelle et une bergerie à nos pieds, puis plus largement des contreforts des massifs alentour jusqu’au lac de barrage Aposelemis dans la vallée. C’est également à cet endroit que nous croisons les deux seuls randonneurs de tout le parcours.

Mais les nuages prennent rapidement de l’épaisseur, piégeant tout le versant et limitant fortement la visibilité. Heureusement nous pouvons nous fier à quelques marques rouges (+ le GPS) pour nous guider dans la montée à présent plus raide vers un col sous le sommet principal. Nous craignons de manquer de vue là-haut. Mais, une demi-heure plus tard, comme par miracle, aussi vite qu’elle s’était formée, la couche nuageuse se disloque, laissant place à un ciel tout bleu, ou presque, au moment où nous arrivons sous la crête. Ça tombe vraiment bien !

Depuis le col où subsistent quelques modestes vestiges d’une citadelle minoenne, nous poursuivons jusqu’à la borne géodésique marquant le sommet du Karfi à 1141 mètres. Il est alors 9 h 45.

Nous avons de la chance, le ciel s’est dégagé au bon moment, nous dévoilant une nouvelle vue plongeante encore plus spectaculaire sur les villages de la vallée et le lac Aposelemis.

La descente se fait via le plateau de Nissimos par le sentier E4. En nous retournant, nous portons un dernier regard sur le mont Karfi tout en nous attardant sur les silhouettes de quelques rapaces ayant trouvé sur ces crêtes un abri ou un observatoire à leur mesure.

Après avoir dépassé la petite chapelle d’Agia Ariadni nous ne tardons pas à trouver une piste carrossable qu’il suffit de suivre jusqu’à la route principale.

Retour à la voiture à 11 heures, soit au bout de 2 h 45 (pauses comprises) pour un parcours de 6,5 kilomètres et un dénivelé de 300 mètres. Une belle randonnée vers un mamelon rocheux atypique situé entre deux plateaux !

Avant le déjeuner, nous avons le temps de jeter un coup d’œil au petit monastère de Vidiani, de laver notre voiture pour le prix imbattable d’un euro et de faire un petit tour dans le village de Tzermiado.

Citrouilles dans un jardin de Tzermiado

A midi pile, nous nous installons à la terrasse du Kronio, reçus par le fils du patron avant l’arrivée de son père, toujours aussi accueillant. Cette fois, nous faisons le bon choix avec, pour commencer, des beignets de courgettes et des escargots au romarin (oui, oui, c’est aussi une spécialité de la région !). Nous poursuivons avec de la chèvre à la casserole/haricots verts à la tomate et de l’agneau au citron et fenouil (tous les deux délicieux !) et enfin une part de baklava en dessert. Pour prolonger les agapes, raki et assiette de fruits nous sont offerts comme d’habitude. Avec tout ça, nous avons largement repris les calories dépensées en randonnant ! 😉

Je suggère une petite balade pour digérer. Nous la faisons dans le village de Krassi, situé sur la route du retour entre le Lassithi et Malia, où un platane remarquable attire les foules. Nous l’avons trouvé encore plus impressionnant que l’olivier de Kavousi !

C’est la dernière attraction de cette journée que les nuages n’ont finalement pas réussi à perturber. Les éclaircies ont prédominé et les températures sont toujours très agréables. C’est pourquoi, entre natation et contemplation, nous tâchons de profiter au maximum de cette dernière après-midi dans la baie de Mirabello. Demain cap vers l’extrémité orientale de l’île avec un changement d’hébergement !