Etat des lieux à l'achat
Achat du Kelt 29 qui se trouvait au sec sur le port des Bas Sablons à Saint-Malo
Après quelques visites, affaire est conclue avec le propriétaire pour l'acquisition de son Kelt 29.
Le bateau est de 1990 et possède des points forts :
Le jeu de voile (génois, GV et spi) est neuf et renforcé Kevlar.
Le pont est sain, pas de délaminage en surface.
La coque ne présente pas de trace de début d'osmose.
La dérive dépasse un peu par le bas, mais semble correcte.
Le mât ne montre pas de traces de flambage ou de torsion.
Le gréement dormant (visible) semble bon et aucun toron ne s'effiloche.
Points négatifs relevés lors des visites :
Le pont est bon à repeindre et montre de nombreuses traces de la vie passée (rayures, fissures du Gel coat, éclats à reprendre au mastic, etc.).
Les pièces en bois (mains courantes, barre, etc.) sont mortes, cuites par le soleil et le sel.
Les couches cumulées d'antifouling depuis de nombreuses années forment une épaisseur déraisonnable.
Les vernis intérieurs sont passés, parfois ont même disparu par frottement et usure. Le bois (à l'air libre) a donc grisé.
Les housses sont passées également.
Les vaigrages s'effondrent par endroits (mais pour le coup, c'est ce que je voulais, car j'avais prévu de tout arracher pour isoler le bateau).
Le safran est cassé/arraché par une chaîne de mouillage semble-t-il. Le propriétaire m'affirme que les travaux seront faits avant la vente.
Sur les dires du propriétaire (ne pouvant pas l'essayer en nav) :
Le moteur tourne nickel.
La dérive (bête noire sur ces modèles), ne fait aucun bruit au mouillage.
Le bateau va bien sous voile.
Une fois le bateau acheté, je le ramène par la mer au moteur de Saint-Malo vers Plévenon cap Fréhel :
La barre possède 15° d'angle vers babord pour que le bateau file droit. J'appelle le propriétaire qui m'indique "oui en effet, il a toujours fait ça !"
Si je lâche la barre, le bateau va directement sur bâbord. Le propriétaire : "Oui même sous voile, il fait ça !"
Arrivé à ma bouée, la dérive fait un franc "Dong Dong" au rythme des vagues.
Je précise que, comme tout le monde, je sais qu'il vaut mieux acheter un bateau après l'avoir essayé (mais en hiver, en port à sec, c'est juste impossible). Par ailleurs, ceux qui essayent un bateau et qui ont des surprises disent "il faut mieux acheter un bateau au sec à terre pour tout vérifier (osmose, dérive, etc.).
Bref, le moral en prend un coup et, à dire vrai, la pensée d'annuler la vente (pour vice) m'a traversé l'esprit (notamment en raison du bruit de la dérive qui laisse supputer des travaux herculéens). J'ai même remis le bateau en vente pendant 48 heures tellement j'étais démoralisé.
Le propriétaire était, je le pense vraiment, de bonne foi quant à mes questions lors des visites. Il l'a très peu sorti (et à voir l'état du bateau, je le crois). Il n'était pas le genre de capitaine à être chagriné que le bateau tire à bâbord le temps d'une après midi de navigation. Et acheter un jeu de voiles neuves sans se préoccuper de l'axe de la barre semble également définir le capitaine.
Bref, il me faut accuser le coup quelques semaines. J'avais bien prévu un refit de l'intérieur de mon futur voilier, à la rigueur, quelques travaux d'esthétisme extérieur ok, mais pas tout ce qui me tombe dessus !
Alors comme disait je ne sais plus qui : "le meilleur moyen d'arriver c'est de commencer puis de continuer".
Printemps 2022, les travaux commencent donc.