VERS LA VALLEE DE HARTMANN

Jeudi 26/01/23

Cette fois nous allons vraiment quitter les sentiers battus, direction la vallée de Hartmann. Cette immense vallée orientée nord-sud est bordée à l’ouest par les dunes de la Skeleton Coast (ainsi nommée car jonchée d’épaves de bateaux) dont l’accès est très réglementé en raison de son isolement.



A l’est un cordon montagneux la sépare d’une autre vallée parallèle, celle de Marienfluss, où nous irons demain.

L’environnement dans Hartmann Valley est si hostile qu’elle est inhabitée. Il existe cependant un lodge de luxe, Serra Cafema, sur la rive namibienne de la Kunene, qui marque la frontière avec l’Angola. On y accède en avion privé uniquement. Nous n’irons pas jusque là en raison des difficultés de la piste (au retour longue remontée dans du sable profond)


Nous quittons donc l’oasis de Puros et ses belles girafes qui se baladent encore dans le coin.


Un petit détour pour voir où en est la rivière : son niveau a légèrement baissé mais le débit est encore puissant !


J’avais l’intention de longer au plus près la zone interdite de la Skeleton Coast mais celle-ci est dans les nuages de la brume côtière: aucun intérêt donc. Nous restons donc sur la piste D 3707, assez pénible et monotone.

Rencontre improbable avec un Israélien, qui roule seul au volant de sa propre voiture, courageux ! Il est allé à Marienfluss (où il a aussi vu des girafes) mais a dû renoncer à Hartmann Valley en raison d’une fuite d’huile moteur. Nous l’informons de l’impossibilité éventuelle de traverser l’Hoarusib pour aller au-delà de Puros vers Sesfontein. Il nous dit qu’il a en effet beaucoup plu dans le nord et qu’il a dû franchir un gué assez costaud à l’ouest d’Opuwo. Nous espérons que le niveau aura baissé quand nous passerons par-là dans qq jours.


Un étrange rocher blanc (du marbre ?) vient rompre la monotonie de la piste. Il faut dire que la lumière est tristounette avec un ciel voilé…


Pause pic nic sous un arbre juste assez grand pour nous accueillir (tout pique et il ne faut pas s’y frotter) Les cahots de la piste ont percé le fond des yaourts et mélangé le jaune et le blanc des œufs sans les casser : jamais vu ça !


Un peu avant Groendrom (bidon vert en Afrikaans, une sorte de point de repère dans ce no man’s land), le paysage prend de l’ampleur.


Nous sommes scotchés par la beauté de ces très vieux arbres qui marquent le lit de la rivière Ondusengo. Comment peuvent-ils naître et survivre dans cet environnement ?


Nous quittons la caillasse (nous n’avons toujours pas (trop) crevé ! Seul un pneu nécessite un regonflage tous les matins) et entrons dans une vaste plaine sableuse : c’est parti pour 60 km de sable parfois profond (mais nous n’avons pas eu à dégonfler) durant lesquels nous longeons de petites dunes souvent ourlées d’un fin duvet d’herbe verte. Chaque averse a laissé une trace de vie : certaines zones sont apparemment toujours stériles, tandis que d’autres toutes vertes, semblent avoir été ressuscitées.


Finalement nous arrivons en haut d’un plateau, en contrebas duquel se déroule une large vallée transversale orientée est-ouest.

La Kunene se trouve encore plus loin au nord, derrière un cordon de gigantesques dunes, à plusieurs km. Nous ne jugeons pas raisonnable de descendre dans cette vallée car la remontée dans du sable profond est incertaine. Loin de tout, à un seul véhicule, par cette chaleur (38°C), c’est trop risqué.

Nous avons certes un Garmin in reach, qui nous permet d’envoyer des emails par satellite, mais nous n’avons pas envie de passer 48h (minimum je pense !) dans cette fournaise à attendre un sauvetage (qui ne serait pas simple) par le loueur.


On se balade un peu à pied, admirant cette étonnante végétation, les cercles de fées, encore.


La vue est belle, bien que l’air soit chargé de sable et nous hésitons à passer la nuit sur ce point de vue. Mais le vent est trop fort pour monter le tarp (et la tente de toit), il n’y a pas un poil d’ombre, si bien que nous rebroussons chemin, espérant trouver un coin plus abrité près des jolis massifs rocheux longés à l’aller.


Bien vu, nous trouvons un coin abrité du vent et du soleil. 

Cherchez la voiture!

Fred bouquine, tandis que je pars à pied découvrir les environs, en suivant les traces d’animaux. C’est toujours bien plus facile que de chercher son propre chemin : des années d’essais/erreurs par des générations d’animaux ont créé des cheminements toujours pertinents et confortables, évitant les dénivelés inutiles, trouvant des passages improbables dans ce chaos rocheux. J’adore ! Pourtant je n’ai vu aucun herbivore, en dehors des sempiternelles autruches. Sans doute attendent-ils que la saison des pluies s’installe vraiment pour revenir dans le coin ?


Le soleil descend, la lumière est de plus en plus belle, la température devient parfaite…


Le vent a un peu tourné et nous sommes désormais en plein « courant d’air »…

Nous déménageons un peu plus loin, au pied d’une cascade asséchée. Magnifique bivouac !