Ces lignes sont extraites de l'article de Pierre DUFAY dans Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais - Tome 34 - de 1915 - Gallica

Ce cinquième février 1716, vers les cinq heures du soir, la rivière de Loire estant toute glacée depuis presque deux mois, l'hyver ayant esté fort long et rude, les glaces commencèrent à passer, mais avec une furie si grande que les parapets du rempart furent emportés : une demi-heure après, la chapelle de Saint-Fiacre, le pilier ayant manqué, fut renversée.

Ensuite, deux maisons, qui estoient proches, eurent le même sort.

Une heure après, une grosse tour, qui estoit à l'entrée du pont, fut aussy entraînée et, par sa chute, emporta une maison contiguë.

Tout ce fracas estant arrivé, les glaces, vers les huict heures du soir, s'arrestèrent encore sur les ruines du pont, jusque au lendemain jeudy, vers les onze heures du soir, qu'elles recommencèrent à couler avec la mesme impétuosité que le jour précédent, de sorte qu'il n'est pas resté une seule maison ny moulin jusques à la grande tour.

De vingt et une arches qui composoient le pont, il n'en reste plus que sept. Tout ce qui a causé nos malheurs, c'est que les arches, depuis la grande tour jusqu'au faubourg de Vienne, estoient bouchées par les glaces.

C'est une espèce de miracle que ledit faubourg n'ait point esté englouty par les glaces et les eaux, y ayant eu, à plusieurs fois, des regonflements d'eaux à faire trembler.

Les habitants attribuent leur salut à la sainte Vierge, qu'ils n'ont pas cessé d'implorer pendant tout ce temps.

18h30

Une grosse tour, qui estoit à l'entrée du pont, fut aussy entraînée et, par sa chute, emporta une maison contiguë

20h00

Arrêt de la destruction par les glaces.

Le jeudi 6 février 1716

23h00

Les glaces se remettent en mouvement et détruisent le reste du pont coté ville jusqu'à la tour du pont levis (la grande tour) située du coté Vienne.