4.1.1 - Extrait concernant le premier pont de Blois

Voici certains extrait de l'ouvrage "Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher - Volume 17 - du 31 mars 1903 - (Gallica.), sur le Cartulaire du XVème siècle concernant les dons et impôts liés au pont de Blois

Ce document indique les sommes versées par les gens de la bourgeoisie et allouées principalement aux réparations du pont sur la Loire, aux ponts Saint Michel et Chartrains et aux murailles de la ville .

CHARTE DE JEAN I DE CHATILLON, COMTE DE BLOIS du 5 et 6 janvier 1274.

"Le comte de Blois reconnaît devoir une rente annuelle de cent sous à «l'oeuvre » du pont de Blois.

Item, unes autres lettres de cent soli tournois de rente pour le pont de Blois, sur monseigneur de Blois; desquelles la teneur s'ensuit.

Nous, Johan de Chasteillon, cuens de Blois et sire d'Avesnes, faiz asavoir a tous ceus qui ces presentes lettres verront que je suis tenus a rendre a touzjoursmès, chascun an, cent solz de rente de la monnoie courant a Blois, a l'evre et a la soustenance du pont de Blois, a prandre chascun an sur la rente de ma boucherye qui est sur mon pont de Blois, en recompensacion de la maison en qui est faicte ladicte boucherie, qui estoit doudit pont avant que je y feisse ladicte boucerye; et se la rente de ladicte boucherye ne souffisoi(en)t a ce paier, je voil que il soient pris sur mes plus cleres rentes de ma terre de Blesois, et a ce faire et tenir je [fol. 127] oblige et moi et mes oirs.

Ce fut fait au jour et en la velle de la Thiephaine , en l'an de grace mil CC sexante et trese.

Lesdictes lettres, non signées, seellées de cire blanche sur double queue de parchemin.

Cottées au doziî : XXXVII."

EXTRAIT DU TESTAMENT DE MICHEL DUPONT Vidimus du 4 janvier 1459.

"Michel Dupont lègue une rente de 40 sous tournois aux ponts de Blois, Saint-Michel et Châtré.

Autres lettres, passées soubs le seel de l'archidiaconné de Blois, de vidisse d'une clause du testament de feu Michel Dupont, qui donna a ladicte Ville XL sols tournois de rente pour la reparacion des ponts de Blois, Saint Michel et Chastré ; de laquelle clause la teneur s'ensuit ;

Item, dedit et legavit dictus testator imperpetuum pontibus Blesis, sancti Michaelis et Castrato prope Blesis, quadraginta solidos turonensium annui et perpetui redditus; quem quidem redditum dictus testator situavit et assignavit eisdem pontibus in et super prata que ipse testator emit et acquisivit ad locum de Chanteloue.

Lesdictes lettres datées le jeudi après la feste de la CirconcisionNostre Segneur, l'an mil CCCC L VIII et signées: M. Quocy.

Cottées au dour. : VIII."

ACCORD ENTRE L'ABBAYE DE NOTRE-DAME DE BOURGMOYEN ET LES HABITANTS DE BLOIS. 27 novembre 1467.

"L'abbaye de Bourgmoyen et les habitants de Blois font un accord au sujet du gouvernement temporel et spirituel de la chapelle Saint- Fiacre sur le pont de Blois.

La chapelle du pont de Blois, autrefois dédiée à Notre-Dame (v. Soyer, Étude sur la communauté des habitants de Blois, p. 128, acte de 1399), fut placée au xve siècle sous le patronage de Saint Fiacre (v. l'acte de 1458 publié plus loin sous le n° 81).

Il semble que cette modification ait été apportée lors de la restauration de la chapelle par Jean de Saveuze."

Dans le même texte:

" Item, que tous les dons et laiz qui faiz seront audit pont de Blois et a ladicte chapelle, soit conjoinctement ou divisement, seront et appartiendront ausdiz habitans pour convertir en la reparacion dudit pont, sans ce que ledit prieur [fol. 3 1 2, v°] y puisse reclamer aucun droit."

Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher - Volume 17 - du 31 mars 1903 - (Gallica.)

Petite histoire concernant l'église de Notre Dame du Bourg Moyen, dont la nef se situait en face du premier pont de Blois:

"Blois, ce 24 mars 1882.

Samedi dernier, des ouvriers, occupés à planter des arbres sur la place Louis XII, ont mis à découvert, à environ un pied du sol, trois pots, d'un grès fort commun, remplis de monnaies d'or et d'argent. Ces pots étaient presque juxtà-posés et placés à environ deux pieds des fondements du transsept nord de Notre-Dame-de-Bourg-Moyen, détruite en 1807.

Les médailles d'or, au nombre de trois cent cinquante, ne sont que de trois règnes ; Charles VIII, Louis XII et François Ier ; ces dernières sont en bien plus grand nombre. Elles sont toutes parfaitement conservées et n'offrent pas d'effigie ; chaque règne présente cependant des types variés. Leur valeur intrinsèque est de 10 francs l'une dans l'autre.

Les médailles d'argent, au nombre de cent dix, sont toutes à l'effigie de François Ier, sauf trois seulement : une à l'effigie de Charles VIII et deux à celle de Henri II, datées de 1549 et 1550.

Ces dernières sont presque à fleur de coin , ce qui permet de faire remonter leur enfouissement aux guerres de religion qui arrivèrent quelques années après ces dernières dates.

L'emplacement où on les a découvertes dépendait, à cette époque, du cimetière de Notre- Dame du-Bourg-Moyen, puisque l'on a retrouvé des ossements tout près du pot qui les contenaient Leur valeur actuelle intrinsèque, qui est de 3,600 fr. environ, représentait au XVIe siècle une somme beaucoup plus forte (1), qui ne pouvait être possédée que par une riche abbaye comme celle dont dépendait le terrain où on a trouvé ces médailles. On peut donc croire qu'elles ont été cachées en ce lieu par quelque moine aux temps des guerres de religion.

Lors de la démolition de l'église de Bourg-Moyen, en 1808, les fondements des murs du transsept nord furent arrachés, et on ne peut comprendre comment les ouvriers ne mirent pas à découvert ces pots pleins de médailles. Quelques pouces de terre devaient seuls les recouvrir."

Bulletin archéologique de l'Orléanais 1848 (T1,N1 - 1853 (T1, N15) - Gallica