3.1 - L'Hôpital Général

-La Charité des habitants de Blois.

http://bibliotheques.agglopolys.fr/EXPLOITATION/Patrimoine/Patrimoine/agglopolys.aspx

L'Hôtel dieu

Le premier Hôpital, appelé l'Hôtel Dieu, dont le prieuré dépendait de Bourg-Moyen aurait été fondé par divers Princes et Seigneurs.

Il était positionné coté ville à proximité de l'église de Notre Dame du Bourg Moyen.

Le document le plus ancien faisant référence à cet Hôpital, est un titre de l'Abbaye de Bourg-Moyen datant de 1121 qui nous apprend qu'il était géré par des moines.

La plus ancienne de ses fondations remonterait à Thibault V, comte de Blois (1130-1191), Louis, son fils et successeur, ratifia cette fondation en 1191.

Cet établissement fonctionnait grace aux donations.

Les rois François Ier, Henri II et la reine Catherine de Médicis, y ont bâti des logis sur les fondements de ceux des premiers comtes.


L'Hôpital Général de la ville et des environs


L'Hôpital général fut fondé en 1657 sur le bord de la Loire du coté Vienne, par la charité des habitants de Blois, dans le but de loger et nourrir les mendiants, les vagabonds, toutes les personnes sans asile et sans moyens d'existence.

Gaston d'Orléans, pour venir en aide aux projets généreux d'une ville qu'il avait prise en affection, acheta un terrain près de l'église et en fit don à la municipalité ainsi que l'ancienne maison seigneuriale de Vienne appelée aussi Maison-Dieu de Notre Dame de Vienne-lez-Blois et de deux autres maisons contiguës dont une nommée "la Geolle" était une maison dite de "rigueur et de justice", elle fut renommée "maison de miséricorde et de charité".

Monsieur Gaston de France (Wikipédia)

"Monsieur Gaston de France était le frère de Louis XIII, dit " le Juste", fils d'Henri IV et de Marie de Médicis, il est né le 27 septembre 1601 au château de Fontainebleau et décédé le 14 mai 1643 au château neuf de Saint-Germain-en-Laye, il sera roi de France et de Navarre de 1610 à 1643."

(Wikipédia)

La municipalité s'occupait alors d'élever l'établissement de ses pauvres sur l'emplacement du Sanitas (1), qui lui appartenait; elle se hâta de reporter l'exécution des plans dans les bâtiments si libéralement donnés par le frère de Louis XIII.

"Dès la fin de l'année, on fit la dédicace de la chapelle et on installa dans les maisons, appropriées à leur destination, 72 indigents, 43 hommes et 29 femmes."


Blois et ses environs, guide artistique et historique dans le Blésois et le nord de la Touraine, par L. de La Saussaye. (Gallica)
(Culture 41)


La peste au XVIème siècle

Pendant trois années consécutives, la ville de Blois fut désolée par une de ces épidémies si communes alors et connues sous le nom générique de peste.

On obligeait les personnes atteintes de la contagion et celles qui avaient eu communication avec des pestiférés à porter à la main une baguette blanche quand elles allaient dans les rues.

Le passage sur le pont de Blois leur était interdit et on avait organisé un service par eau pour transporter les malades pauvres du faubourg de Vienne a la maladrerie du Sanitas, située dans le faubourg Saint-Jean.

Les échevins et le corps des barbiers-chirurgiens montrèrent un dévouement admirable dans les circonstances difficiles où se trouvait la ville de Blois.

GUIDE HISTORIQUE DU VOYAGEUR A BLOIS ET AUX ENVIRONS (Gallica)

Le Besoin

Les années qui suivirent les troubles de la Fronde (2) ressentirent profondément les conséquences de ces malheureuses dissensions.

En même temps qu'un grand nombre de gens de métier, qui s'étaient détournés de leurs occupations habituelles pour prendre part aux agitations de la politique, n'avaient plus retrouvé, quand le calme fut rétabli, l'amour du travail et le goût de leur profession, les impôts de toutes sortes que les ministres avaient été dans la nécessité de créer pour faire face aux dépenses de la guerre et aux prodigalités de la cour, les rigueurs et les abus dont fut accompagnée leur perception, avaient détruit les ressources des cultivateurs et réduit à la dernière misère le petit peuple qui ne pouvait plus subvenir à ses besoins journaliers.

La plupart des villes de France étaient encombrées de mendiants qui en troublaient incessamment le repos et s'imposaient à la charité publique par leurs importunités et leurs menaces.

Il devenait désormais indispensable de chercher un remède prompt et efficace à ce fléau qui ne pouvait que s'accroître, abandonné à lui-même, et contre lequel l'action ordinaire des lois ne pouvait être employée.

Presque partout des retraites furent ouvertes aux individus sans asile et sans moyens d'existence, et la mendicité fut interdite sous les peines les plus sévères.


La Charité

L'administration de l'établissement fut confiée à six directeurs, éligibles par l'assemblée des notables et pris dans tous les corps de la ville ; il fut donné à ces directeurs sur les pauvres un pouvoir égal à celui des pères sur leurs enfants, et des maîtres sur leurs domestiques. Ils eurent le droit de choisir l'aumônier, les fonctionnaires et les serviteurs de la maison.

Et ni la charité publique ni la Providence ne manquèrent à ceux qui avaient eu foi en elles.

Les dons en argent et en blé affluèrent de toutes parts: les uns versés directement au receveur de l'hôpital, les autres recueillis à domicile par les curés des paroisses de la ville; des donations d'immeubles vinrent assurer quelques revenus pour l'avenir, et ces produits, joints au travail des pauvres, suffirent à tout dans les circonstances les plus difficiles, celles d'un premier établissement.

Il est vrai que là plupart des fonctions étaient gratuites, que la vie était frugale et les denrées à bas prix, puisque pendant les années 1666,1667 et 1668 réunies; on put couvrir toutes les dépenses avec un budget dé 14,671 Iiv., sur lequel on trouva encore moyen de faire une économie de 598 liv. ; ce qui donne une dépense moyenne de 4,691 liv. pour chacune de ces années.

Plan de l'hôpital général de Blois en 1743, copie de trouessart de 1897 (Bibliothèque d'Agglopolys)
Plan du terrein de l'hopital de Blois et de ceux qu'il conviendroit d'acquérir pour achever cet établissement, [1785, 1807], dessin, plume et aquarelle. Provenance : fonds de l'architecte Jules de La Morandière(F 414)-Culture 41.
Avant-projet de l'hospice : rez-de-chaussée, par Mandart, 1785, plume et aquarelle. Provenance : fonds de l'architecte Jules de La Morandière (F 414)-Culture 41.
Blois plan général de l'hôpital et de Saint-Saturnin dans le faubourg de Vienne 1778 - Archives Culture 41


La Révolution

Le régime révolutionnaire vint suspendre brusquement les progrès de l'hôpital, arrêter les améliorations projetées et les travaux commencés, et le soumit à des règles communes à toutes les maisons de bienfaisance.

Il le dépouilla de ses biens, qui furent réunis au domaine de l'Etat, et comme tels déclarés susceptibles d'être vendus, et la commune fut chargée de l'entretien de l'établissement; mais celle-ci ne satisfit que très insuffisamment à ce devoir, et au moment où les biens qui n'avaient pas été vendus furent restitués, et où l'hôpital fut rendu à sa vie individuelle, cette maison, qu'on avait vue si florissante, était surchargée de dettes et sur le point de se fermer aux pauvres, aux besoins desquels elle ne pouvait plus subvenir.

Mais les dispositions législatives qui furent faites alors pour la restauration des hospices, les bienfaits du gouvernement et les secours de la ville de Blois lui permirent de commencer et de poursuivre une nouvelle carrière dans laquelle elle est arrivée, grâce encore aux dons pieux qui, en aucun temps, ne lui ont manqué, à un degré de prospérité qui, bien que susceptible d'être amélioré, laisse de beaucoup en arrière tout ce que cet établissement avait été précédemment.

Le Lieu

Son enceinte et ses bâtiment ont éprouvé, depuis la fondation, de notables changements, ou plutôt ont pris une forme tout à fait nouvelle.

L'enceinte s'est accrue des rues des Barbeaux et de l'Hôpital, d'une partie de la rue des Chalands, et d'un nombre considérable de maisons que l'administration a achetées et démolies.

Quant aux bâtiments, il ne reste de ceux qui furent d'abord employés à l'usage de l'hôpital qu'une masure en colombage, très antérieure à l'établissement, et la chapelle que son mauvais état a fait abandonner et qui a été détruite.

Tout le grand corps de bâtiment a été élevé à diverses époques, sur un plan unique, savoir : commencé de 1776 à 1778; continué en 1779, puis en 1787; repris en 1811 et 1812, et achevé en 1834 et 1835, où ont été construits l'aile orientale et les pavillons qui terminent les deux ailes.

La chapelle fut bâtie, ainsi que le témoigne l'inscription qui en décorait le fronton, aux frais de la charité publique, en 1833, et fut bénite en 1836.

Toutes les anciennes constructions ont disparu et fait place à des cours bien aérées et à des plantations consacrées à la promenade des pauvres.

Plan de l'hôpital général de Blois par Alexandre Pinault en 1897 (Bibliothèque d'Agglopolys)
Position de l'Hôpital Général.après la révolution (Culture 41 plan de Blois de 1855 par M.J. BRESSLER)

Et comme l'hôpital était borné de toutes parts par la voie publique et par l'église de Vienne, et qu'il n'était pas possible de penser à jamais accroître l'étendue de son emplacement, la commission administrative a eu l'heureuse idée d'y joindre le sol et les galeries d'un ancien cimetière et un immense jardin, situés au-delà de la rue du Poirier, en pratiquant sous cette rue un tunnel parfaitement éclairé et d'un accès facile, qui établit une communication directe entre l'hôpital et ces importantes annexes.

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri

Elle a porté de ce côté les buanderies, écuries, étables, porcheries, etc., et obtenu ainsi ce double avantage d'augmenter d'une manière notable son territoire, et de purger l'habitation des pauvres des influences délétères que répandent ces sortes d'établissements.


NOTICE SUR L'HOPITAL GENERAL DE BLOIS par M. Naudin (Gallica)

http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/mersri


Depuis...

Au XIXéme siècle, cet établissement devient la maison de retraite Gaston d'Orléans.

(1) Sanitas, santé. Nom d'une ancienne maladrerie, située au bas du coteau de Montigny, dont il reste encore quelques bâtiments.

(2) La Fronde (16481653), parfois appelée guerre des Lorrains[1],[a], est une période de troubles graves qui frappent le royaume de France pendant la minorité de Louis XIV (1643-1661), alors en pleine guerre avec l’Espagne (1635-1659). Cette période de révoltes marque une brutale réaction face à la montée de l’autorité monarchique en France commencée sous Henri IV et Louis XIII, renforcée par la fermeté de Richelieu et qui connaît son apogée sous le règne de Louis XIV. Après la mort de Richelieu en 1642, puis celle de Louis XIII en 1643, le pouvoir royal est affaibli par l'organisation d'une période de régence, par une situation financière et fiscale difficile due aux prélèvements nécessaires pour alimenter la guerre de Trente Ans, par l'esprit de revanche des grands du royaume subjugués sous la poigne de Richelieu. Cette situation provoque une conjonction de multiples oppositions aussi bien parlementaires qu’aristocratiques et populaires.

Il est très difficile de délimiter avec précision les bornes chronologiques de la Fronde. Les historiens ont des avis divergents sur la question. Il est courant toutefois de proposer comme point de départ la date du 15 juin 1648 qui est marquée par la déclaration des vingt-sept articles à la suite de l'arrêt d'Union du 13 mai. Cette déclaration faite au Parlement de Paris énonce la limitation des pouvoirs du souverain. La soumission de la ville de Bordeaux, le 3 août 1653, est l'événement qui clôt les troubles de la Fronde.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fronde_(histoire)