2.1 - Les rues de Vienne-lez-Blois

-Des rues très anciennes, liaisons entre la Beauce et la Sologne

Rue de la Croix-Boissée


(Archives 41)

Cette rue est mentionnée dans des actes dés 1559.

Son nom d'origine est rue Croix-Boisée et non Boissée.

Une croix de bois existait au bout de cette rue, ce qui donna lieu à sa dénomination.

En 1793, les Jacobins de Vienne obtinrent de la municipalité l'autorisation de remplacer le signe religieux par une colonne en pierre surmontée du bonnet de la liberté, et sur laquelle furent gravés les Droits de l'Homme.

La rue fut renommée rue de la Raison.

Après rétablissement du culte, ce monument civique fut transformé en croix et la rue retrouva son nom de Croix Boisée.

En 1839, la rue a été continuée en ligne droite jusqu'à la levée, appelé au début rue Maigreau, du nom du Maire de l'époque et rue Gaston d'Orléans aujourd'hui.

Histoire de Blois Vol.1 (Google Book)

Fin 1970, la construction d'un immeuble face au n° 108 de la rue Croix-Boissée nous permit de constater une extension de la nécropole gallo-romaine localisée rue Clérancerie à une distance de 150 mètres.

Les squelettes reposaient dans les « dolia » qui avaient été fragmentés et maçonnés ; le couvercle de la première sépulture mise au jour était une dalle de calcaire brut.

Le mobilier de celle-ci était assez riche : poterie de type épingle à cheveux, argentée, placée à la tête, et deux poids de tisserands de chaque côté du corps.

Trois autres sépultures présentaient le même type de coffrages mais étaient recouvertes de tuiles.

Le mobilier de ces dernières était très riche en poterie sigillée de Lezoux et de Banassac.

Les tombes étaient à deux mètres de profondeur, sous une couche d'alluvions, due à des crues du fleuve, de 0,50 m à 0,60 m., le sol de l'époque gallo-romaine se trouvant situé à cette profondeur et localisé grâce à une épaisse couche de poteries.

Les tombes étaient orientées Nord-Sud, parallèlement à la voie ancienne.

Une fouille de sauvetage est prévue dès l'acquisition par la société d'H. L. M. des terrains environnants.

Mémoires de la société des Sciences et Lettres de Loir-et-Cher - Volume 35 - Gallica

La rue Croix-Boisée commence de l'Octroi de la Sourderie jusqu'au quai Villebois Mareuil.

Elle était la rue principale de Vienne-lez-Blois et la plus ancienne.

Elle permettait la jonction entre les Ponts Saint Michel et le Guets Nostre Dame (gué traversant le Cosson vers Saint Gervais) au pont du XIème siècle par sa partie située le long de l'hôpital et plus tard au pont du XVème siècle par sa seconde partie en forme de demi-lune.

La croix en pierre était située à l'angle des rues Croix-Boisée et la rue actuelle Cobaudière, elle fut déplacée au XXème siècle sur le parking au milieu de la rue Croix Boisée.

Google Map 3D

Passage obligé pour accéder à la ville de Blois, c'était une rue commerçante importante jusqu'au XXème siècle.

La rue Vielle Croix Boisée inondée lors de la crue d'octobre 1907 (Culture 41)

Cette rue était en forme de demi-lune de la rue Croix Boisée détruite lors des bombardements de la seconde guerre mondiale.

(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général


Rue des Chalands


Les Chalands sont de grands bateaux à fond plat, en usage sur la Loire.

Cette rue était avant la construction des levées la séparation entre le fleuve et les habitations.

En effet, l'étiage de la Loire étant plus bas qu'actuellement, le fleuve était plus large et passait entre les remparts de la ville jusqu'aux habitations en Vienne.

Le quartier de Vienne était principalement habité par des mariniers, il est probable qu'un ou plusieurs chantiers naval aient été installés sur se site, suffisant peut être pour justifier sa dénomination technique.

Dans un autre ouvrage sur Blois

"Il est à présumer que des chantiers furent établis à Blois pour la construction des galères que les légions romaines entretenaient sur les fleuves , et qui servaient au transport des approvisionnements ou des troupes, et que les habitants contribuèrent à ces travaux."

(Histoire de Blois et de son Territoire depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours - G. TOUCHARD-LAFOSSE - Google book)

En 1839, on remblaya l'extrémité de la rue pour élargir le quai et le mettre au niveau de la cour de l'Hôpital.

Histoire de Blois Vol.1 (Google Book)
Google Map 3D


Le Port de la Creusille

Le nom de Creusille tirerait son nom d'une auberge située à proximité et sur la route de Paris de ce côté de la Loire.

Le nom de Creusille pourrait aussi avoir comme origine le lieu d'ou l'on extrayait le sable et le gravier du bord de Loire.

Archives de la Ville de Blois
Gravure sur les travaux d'extraction de sable en bord de Loire (Culture 41)
Photographie de Séraphin Medéric Mieusement en 1867 de la Creusille (Bibliothèque d'Agglopolys)

L'auberge de la Creusille existait déjà au XVIème siècle et logea une foule d'étrangers de distinction pendant les divers séjours de la Cour à Blois.

On pouvait la considérer aussi importante que l'Hôtellerie de la Galère du côté ville.

Google Map 3D

Le port, lui-même, ne serait pas si ancien, il daterait de l'aménagement des bords de la Loire au XVIIIème siècle après la construction du pont Jacques Gabriel.


Rue de la Chaine

L'origine de cette rue n'est pas clair, on prétend qu'autrefois la chaine des forçats passait en Vienne et logeait dans l'écurie d'une auberge de cette rue (peut être l'Hotel des trois Maures).

Il est plus probable que son nom fait référence à la chaine qui était tendu en travers de la rue afin d'empêcher l'accès au pont ou pour empêcher l'accès aux grèves souvent impraticables lors des crues bien avant la construction des quais.

En 1793, la rue de la Chaine fut renommée rue de la Liberté par les révolutionnaires, elle retrouva son nom lorsque les esprits furent calmés.

Le faubourg de Vienne, sur la rive gauche, au débouché du pont fortifié sur la Loire.

Il se développe autour de l'église paroissiale Saint-Saturnin, du manoir féodal des seigneurs de Vienne, des possessions des abbayes, des petites boutiques et des deux routes conduisant l'une vers les ponts Châtrés et l'autre vers les ponts Saint-Michel sur le Cosson, en direction du sud.

Totalement ouvert aux éventuelles bandes de rôdeurs, le faubourg tend une chaîne à travers l'une de ses artères principales, d'où son nom.

Mémoires de la Société des sciences et lettres de loir et Cher - Tome 54 - 1999 - (Gallica)


Rue des Ponts Chartrains

Tout comme la rue de la Croix-Boisée, la rue des Ponts Chartrains était un axe très important reliant Vineuil à Vienne-lez-Blois.

Appelé à l'origine les Ponts-Chastrés (Pons Castratus) ou coupés car ils étaient séparés par des terres pleins.

Aussi appelés "route du Berry" ou "route Impériale n°156" la partie située entre la levée et le coteau de Vineuil, fut emporté lors de la crue de la Loire de 1856.

Ces ponts comprenaient 52 arches permettant de passer au-dessus du déchargeoir de la Boullie.

Google Map 3D

"Ancien oppidum carnute, il existe une série de ponts appelés Ponts-Chartrains.

Ces ponts, construits sur un bras desséché de la Loire, ne remontent qu'au Moyen-Age; mais ils ont remplacé des ponts beaucoup plus anciens, qui remontaient au moins à l'époque gallo-romaine.

Ils faisaient communiquer le faubourg de Vienne (Evenna), alors une île, avec la rive gauche de la Loire, c'est-à-dire avec la Sologne et avec Bourges, les Carnutes avec les Bituriges.

Un pont de bois ou de bateaux traversait le bras principal de la Loire, faisant communiquer le faubourg avec la rive droite sur laquelle s'étage la ville de Blois."

Les Ponts Chartrains et les mottes féodales en Loir et Cher. E.C. FLORANCE 1922 volume 24 de Revue des Etudes Anciennes (Persée)

Avenue du président Wilson


Cette avenue fut ouverte lors des grands travaux de la ville au XVIIIème siècle et de l'aménagement des quais.

La construction du pont Jacques Gabriel en amont des ruines du pont du XVème siècle, permis d'ouvrir de nouvelles voies.

La rue Denis Papin (anciennement rue du Prince Impérial et ensuite rue du Dauphin) est devenue la rue principale de la ville.

Gravure du percement de la rue Denis Papin anciennement rue du Prince Impérial et ensuite rue du Dauphin (Archives 41)
Photographie de Séraphin Medéric Mieusement en 1865 du percement de la rue Denis Papin anciennement rue du Prince Impérial et ensuite rue du Dauphin (Bibliothèque d'Agglopolys)

Du coté Vienne, une nouvelle route est ouverte et nommée avenue de Saint Gervais et ensuite avenue du Président Wilson.

Cultures 41

Octroi de Saint Gervais au niveau du parc des expositions


Quai Villebois-Mareuil

(Google Map)
Wikipedia

Georges de Villebois-Mareuil, né le 22 mars 1847 à Nantes et mort à Boshof, en Afrique du Sud, le 5 avril 1900, est un militaire français.

Il reste principalement connu pour son engagement aux côtés des Boers contre l'armée britannique lors de la seconde guerre des Boers ( la Deuxième Guerre anglo-boer (chez de nombreux Sud-Africains)).

En novembre 1870 alors que le pays est en guerre contre la Prusse et que le Second Empire s'est effondré, il prend le commandement d'une compagnie de chasseurs à pied à Tours, alors siège du gouvernement provisoire.

Il est envoyé avec l'armée de la Loire pour défendre Blois en janvier 1871, où il se distingue et est blessé lors des combats dans les faubourgs de la ville.

Wikipedia