FRINGE
Forêt de Saint-Amand
Dérobée par la brume son orée ce matin
Me revêt d’oripeaux houppelande satin
Aux repères déments
M’enveloppe dans le blanc présent hors du temps
Aux ciels tôt exilés obturés sur-le-champ
Distances éraflées
Contrée indéfinie bornes escamotées
Aux baliveaux blêmes d’avoir tant chuchoté
Leur présence effacée
Embruns surnaturels et fabuleux mirage
D’un pays délavé magique d’un autre âge
Celui des songes silences
Je flâne à vue perdue en ces franges étranges
Où l’étoffe muée du monde se mélange
Où sans cesse je m’enfance
ONDE
La vie est onde singulière
Invocation
De savoirs sans âge
Soufflant nos invisibles desseins
Savoirs fragrance animale dont nous taisons souvent les saveurs
Qui pourtant parfois nous entêtent
Ivre éphémère d’éternité
Fragments de fragiles présages sur notre argile de créature
Comme une écriture de ceux-ci
Un déplacement sans mouvement
Une frêle expiration au monde
Érotique autant que tellurique
GRAINS D’INSTANTS
Chapelet
Grains de vie
Feux vitrifiés d’instants
Comme une marche
Un décompte
Que l’on égrène
Pour sublimer
L’étrange temps