L'Éveil
Il est tôt,
Les ténèbres recouvrent les cieux
Et le temps est compressé.
Jadis je fus différent,
Demain je serai autre chose
Mais aujourd’hui
Je me contente de marcher sur le sentier de mes incertitudes.
Tel un automate
Je me charge de sons et d’énergie,
Je m’arme d’inflexibilité et d’impatience :
Il est l’heure de partir affronter le chaos pathétique qui nous a modelés,
Le vaste monde de l’être.
Baudelaire
Il est une heure où l’on aperçoit
Avec gravité
Le pathétique de l’homme.
Ce qui frappe c’est la futilité.
Ce qui blesse c’est la vanité.
Ce qui tue c’est la haine.
Une fois ce carnage admiré
La voie du poète s’ouvre
Enfin sur le chaos :
L’admirable représentation des mots.
Vide
Il y a le temps qui coule
Dans les monts,
Il y a l’éclat de la résolution.
Il y a une suite,
Il y a une fin,
Il y a tout
Et en même temps,
Il n’y a rien…
Vagabond
C’est une rêverie éclatante,
Celle d’un homme vagabond.
D’un homme et
D’une mémoire dilettante,
Forgeant au gré des marées
L’être qu’il deviendra.