Fin de nuit
Voici
la fatigue
des étoiles
fantômes
las de leur course
en aube
blanche
voici
le frémissement
des nuages
qui hésitent
en rosissant
au bord
du jour
A chaque jour d'hiver
A chaque jour d'hiver, son infime variation.
Caprice des pies, qui se déplacent, pièces noires et blanches, sur l’échiquier du cerisier. Morne mouvement végétal. Oscillation d’oiseaux. Puis plus rien ne bouge.
Jusqu’à ce qu’une troisième dimension s’ouvre, dans le fond sombre de la haie, comme une échappée vers du très noir.
Chacun, âprement, cherche, dans la trouée de la haie, fouille, demande. Mais rien d'autre qu'un grand calme.
Tu lis dehors
Tu lis dehors où la blancheur de la page t’aveugle. Et ce n’est qu’un prétexte à fermer les yeux, les oreilles sensibles aux bruits des minuscules, hommes, passereaux et insectes.
A ouvrir les lèvres, vertes, du règne végétal, dans de la bave brune et des rubans de mousse.
Tu lis dehors, et ce n'est qu'un prétexte à passer au plan mouvant des trèfles, à naviguer sur la ligne des ombres.
Pour découvrir, dans un jardin, le monde.