Zoom sur l'alimentation de la calopsitte
La malnutrition est ni plus ni moins que la cause de consultation vétérinaire la plus courante chez les calopsittes. Cela recoupe pas moins d'une consultation sur deux ! Bien nourrir ses oiseaux est indispensable à leur bonne santé, mais malheureusement le régime alimentaire de ce psittacidé est encore mal connu.
Bien connaître le comportement et les besoins alimentaires de la calopsitte
En premier lieu, avant de s'intéresser aux aliments à lui donner, il est important de comprendre le comportement de nourrissage de vos perruches. Non pas granivore exclusif, le psittacidé aura une tendance très opportuniste et se mettra sous le bec tout ce qu'il pourra trouver (que ce soit d'ailleurs comestible ou non, ce qui peut causer de graves problèmes). Il ingérera une quantité de nourriture équivalent à 10 à 15% de son poids corporel par jour. Pour ce qui est des besoins en eau, l'oiseau boit 40 à 60mL par jour et par kilo de poids vif.
La calopsitte peut avoir une tendance à trier, elle sera attirée en priorité vers les aliments les plus gras comme le tournesol noir ou les arachides qui disparaissent en premier d'une mangeoire. Il est d'ailleurs préférable de sélectionner un mélange ne comportant pas ce type d'ingrédients, reconnus comme très gras ils sont majoritairement responsables de la stéatose hépatique de la perruche calopsitte. Sensible à la néophobie (la peur de l'inconnu), la perruche pourra craindre tout nouvel aliment et refuser d'y toucher si elle n'a pas été désensibilisée. Ainsi, les expériences gustatives d'un jeune oiseau conditionne beaucoup ses préférences en tant qu'oiseau adulte.
Malheureusement, ce psittacidé souffre la plupart du temps d'une forte méconnaissance de ses besoins nutritionnels de la part de ses maîtres, mais aussi d'une forte dose d'anthropomorphisme: beaucoup de propriétaires donnent tout et n'importe quoi à goûter à leurs oiseaux, au détriment de la santé de ce dernier.
Quant aux besoins alimentaires de la calopsitte, ils dépendent en premier lieu de son activité et de son environnement.
Les besoins énergétiques à l'entretien (BEE) sont corrélés à plusieurs facteurs tels que:
* l'activité physique: l'animal est-il sorti longtemps et souvent à l''extérieur de sa volière ? La volière est-elle suffisamment spacieuse pour laisser l'animal se dépenser quand il est à l'intérieur ? Le vol augmente drastiquement les besoins énergétiques.
* l'âge: un animal jeune aura des besoins quantitatifs et qualitatifs plus élevés qu'un oiseau adulte.
* les données corporelles: poids corporel (PC) et taille sont des facteurs à prendre en considération.
* la mue: période difficile pour l'oiseau.
* la température: la thermorégulation augmentant les besoins du psittacidé d'environ 20% !
* l'activité reproductrice: cette dernière réclamant une alimentation adaptée avant même la pose des nids.
* l'état de santé: les besoins d'un oiseau stressé, malade ou même convalescent ne seront pas les mêmes que ceux d'un oiseau sain.
Calcul des besoins énergétiques à l'entretien des psittacidés
Peu d'études ont été effectuées sur le régime alimentaire des psittacidés. Cependant, l'une d'entres-elles (Harper EJ, 2000) propose deux calculs mettant en relation plusieurs paramètres dont le poids de l'oiseau et l'énergie métabolisable (EM) de celui-ci.
Selon Harper, les besoins d'un psittacidés sont directement corrélés à ses dimensions: les besoins sont proportionnellement plus grands chez les petites perruches que chez les grands perroquets. Pour un Amazone d'un poids moyen de 350 grammes, cela correspond à un BEE de 115 tandis que pour un Inséparable de 60 grammes, cela suppose un BEE de 56.
Cependant, ces taux sont à pondérer selon de nombreuses variables. Ainsi, la présence de l'oiseau dans une grande volière plutôt qu'en cage augmenterait son BEE de 1,14.
Les perruches ont aussi des besoins à combler en vitamines et minéraux.
Ainsi, la vitamine A se trouve dans les légumes verts et les carottes par exemple. Les graines germées sont reconnues pour leurs fortes qualités nutritionnelles, les germes de blé, millet ou avoine apportent par exemple de la thiamine, de la riboflavine ou même de l'acide folique. De même, les coquilles d'huître ou os de seiche sont réputées pour l'apport en calcium, nécessaire au développement osseux de l'animal mais aussi à la fonction cardiaque. La vitamine ascorbique (vitamine C) est synthétisée naturellement par les oiseaux mais leurs besoins sont très élevés.
Si l'apport de fruits et légumes est très important pour l'équilibre alimentaire des psittacidés, il faut cependant veiller à ne pas donner d'ingrédient toxique !
Enfin, notons qu'un apport en protéines sous forme de pâtée d'élevage à l’œuf permet à la calopsitte d'obtenir un complément nutritionnel protéique important pour sa santé, en particulier durant les épisodes reproductifs ou de mue.
Sources:
"Estimating the energy needs of pet birds"
"Nutrition of birds in the Order Psittaciformes: a review"