Le picage est un comportement de l'oiseau visant à abîmer par un surtoilettage ou arracher ses propres plumes (ou celles d'un congénère). On le retrouve dans la littérature anglophone décrit sous le terme de "Feather damaging behaviour" (FDB), soit, traduit vulgairement: un comportement préjudiciable pour les plumes. Généralement, le propriétaire se rend compte que sa calopsitte perd ses plumes et réalise alors l'existence d'un problème.
Le picage peut, dans la plupart des cas, résulter d'une sensation de stress intense ou répétée. La calopsitte répond alors par un comportement inadapté: une toilette des plumes abusive et excessive.
Cependant, ce n'est pas la seule explication relative au picage. Voyons ensemble quels sont les facteurs pouvant être la cause de ce comportement.
Tout d'abord c'est la plupart du temps le facteur environnemental qui est montré du doigt lorsqu'un cas de picage se présente.
Nous entendons par ce terme en premier lieu un environnement peu enrichissant et stimulant pour l'animal, notamment une cage ne proposant pas (ou peu) de jeux, de possibilités de foraging... Il peut s'agir aussi tout simplement d'une cage de trop petites dimensions... Ces "privations environnementales" induisent chez l'animal une forme de stress né de l'anxiété et de l'ennui... entraînant à leur tour néophobie (peur de ce qui est nouveau ou inconnu) et un manque de motivation dans l'exploration de nouvelles choses, de nouveaux lieux (Garner et al., 2006). Ainsi, l'oiseau est pris dans une sorte de cercle vicieux dont il est difficile de sortir.
Un oiseau mis en présence de fumeurs peut aussi avoir une tendance au picage plus élevée (Bellangeon, 2001. Marchon, 2003).
Enfin, notons que l'alimentation semblerait jouer un rôle dans le picage: des carences alimentaires comme l'hypovitaminose A pourrait être un facteur favorisant ce comportement.
Cependant, la favorisante du comportement de picage ne s'arrête pas aux alentours proches de la calopsitte. Il prend en compte aussi son élevage, et son éducation par ses parents. En effet, l'absence des parents pendant la période de sevrage (par exemple via la méthode d'élevage EAM - élevage à la main) cause une faille dans l'apprentissage des codes spécifiques à l'espèce (Wedel, 1999).
De même, la solitude et l'absence d'un congénère social (ou son décès) est une cause reconnue de picage (Low, 2001). Chez l'oiseau EAM, c'est l'absence de l'humain qui peut être un facteur déterminant via le phénomène d'hyper-attachement. A l'inverse, une exposition non désirée et imposée à l'oiseau avec un animal (un chien, un autre oiseau ou même l'humain) a des effets tout aussi néfastes, étant une source de stress importante. L'humain peut -malgré lui- renforcer le comportement de picage par une mauvaise réaction face au problème ("punir" ou gronder l'animal, par exemple).
De plus, le picage peut aussi s’exercer sur un autre individu. Il peut alors s'agir d'un comportement de dominance de la part d'un oiseau sur un autre, plus soumis. Le picage peut aussi être subi par une calopsitte nouvellement intégrée dans le groupe, voire même par les bébés de la part de leurs propres parents. Dans ce dernier cas, il s'agirait pour le couple de chasser la nichée du nid pour se remettre à couver de nouveaux œufs.
Dans le cas où l'amélioration de l'environnement de l'oiseau ne change en rien le comportement de picage, il est parfois suggéré que le problème puisse être d'ordre neurobiologique. Cependant, l'idée d'un dysfonctionnement du cerveau causant le picage a encore été peu étudiée. Certains traitements anxiolytiques ou anti-dépresseurs ont pu être administrés à des perroquets (Johnson, 1987) avec un certain succès dans les résultats obtenus. Certains chercheurs supposent un rapprochement possible avec la schizophrénie ou l'autisme dans certains cas particuliers de troubles du comportement incluant le picage (Frith & Done, 1983 ; Turner, 1997).
Garner et al. en 2006 ont estimé l'héritabilité du picage comme étant de 1,14 ± 0,27. Un facteur génétique existerait donc bel et bien selon lui, mais l'étude n'a été effectué que sur un petit cheptel d'oiseaux. L'approfondissement de cette recherche est donc encore nécessaire avant de pouvoir confirmer ou infirmer l'hypothèse génétique du picage.
Enfin, le dernier facteur qu'il est possible d'étudier en face d'un oiseau atteint de picage est le facteur médical. Irritations de la peau, allergies, présence de parasites (endo ou exo-parasites), obésité, maladie systémique, maladie du foie ou des reins, PBFD, hypothyroïdie, intoxication aux métaux lourds, giardiase... sont une liste non exhaustive d'affects connus pour causer le picage. Dans certains, cas, il peut s'agir d'un effet iatrogène: ainsi le picage ne relève pas de la maladie mais du traitement effectué, ou même du stress provoqué par la prise du traitement chez l'oiseau.
Il existe des traitements ou des solutions alternatives pour tenter de stopper ou de limiter le picage des calopsittes.
On notera notamment l'application d'argile sur les zones lésées, de No-Pick ou encore de Lactacal, mais aussi l'utilisation de crème Nivéa,