Fabius Odette

Odette FABIUS,  née SCHMOLL    (1910-1990,  matricule 27393 ravensbrück)

rescapée du camp de Ravensbrück.

infoslilas201907

Une enfance heureuse

Odette Cécile naît le 2 novembre 1910 à Paris 8°, dans une famille de juifs non pratiquants, mais respectueux des traditions. Son père, Louis Maurice Schmoll, est un avocat réputé de la Cour d’Appel de Paris (il sera assassiné en 1943, à l’âge de 71 ans à Auschwitz-Birkenau). Sa mère Emilie née Rodrigues-Ely (1882-1937) est issue d’une vieille famille de la bourgeoisie bayonnaise.

Elle vit une enfance heureuse dans l’appartement familial de la rue de Ponthieu, avec son frère Robert dit "Bobby" de deux ans son aîné. Ils sont élevés par une gouvernante anglaise, Alice Darling, dite "Nanny" que les parents sont allés chercher à Londres afin que les enfants puissent apprendre dès leur plus jeune âge la langue de Shakespeare. Odette fait ses études secondaires dans un cours privé où elle obtient le baccalauréat à 17 ans. Elle s’inscrit à l’Ecole du Louvre.

Premiers temps de l'occupation

Les accords de Munich en 1938 l'avaient profondément indignée. Quand la seconde guerre mondiale éclate, elle a 28 ans. Elle cache sa fille Marie-Claude en pension, dans le célèbre collège de Bouffemont, qui s’est replié à Lapalisse, dans l’Allier. Le département étant interdit aux juifs, cela semble un endroit sûr. Elle confie sa fille à la directrice, mme Pichon, qui sait et qui accepte de l’inscrire. Avec regret, Odette doit demander à sa fille de mentir et de ne jamais révéler ses origines.

Résistance

St Pierre, Fresnes, Ravensbrück

En septembre 1929, elle fait connaissance avec l’antiquaire Robert Armand Fabius (1900-1978). Ils se marieront moins de six mois plus tard, le 17 février 1930 (ils divorceront en 1955).

En novembre 1941, à Marseille, Odette s’engage dans la 

Résistance au sein du réseau Alliance, spécialisé dans le renseignement et travaillant en étroite liaison avec l’Intelligence Service britannique. Elle se sent "patriote, cocardière et anti-allemands". 

Odette Fabius est arrêtée par la Gestapo à Marseille le 23 avril 1943. Elle est incarcérée à la prison Saint-Pierre puis transférée deux mois plus tard à Fresnes où elle est placée au secret, qualifiée de "terroriste dangereuse".

Le 31 janvier 1944, on l'expédie à Ravensbrück dans le convoi des femmes, dit des "27 000", en référence au matricule affecté dès l’entrée au camp, le 2 février. Son numéro est le 27393. Elle va tenter de s’échapper mais sera vite rattrapée. L'alsacienne Anne Spoerry, docteur à l'infirmerie du camp, lui sauve la vie en l'y cachant de janvier à avril 1945.

(crédit photo:  © fonds tillion, musée de la résistance et de la déportation de besancon)

Libération

Elle est libérée en avril 1945, quelques jours avant la capitulation de l’Allemagne et accueillie en Suède, via la Croix Rouge. Elle reste un mois dans un coma profond, puis est envoyée en convalescence à Växjö, une bourgade du Smäland où l’école a été transformée en hôpital. Elle dira y avoir été admirablement reçue et soignée.

Décorée de la légion d'honneur en 1971, elle décède à Paris 16°, le 1er juin 1990.