Decros Eugène

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DECROS, le Prince EUGENE, 11°maire et grand architecte des Lilas

L'enfant du bois  

On l'a surnommé "le Prince Eugène", "le Pro-consul" ou encore "l’Empereur". Il est vrai que, de mars 1902 à juin 1938, il aura régné sans partage pendant 36 ans ! Il succédait à Hector Ségaux, un ami de la famille qu'il avait rejoint au conseil municipal dès 1896. Sa vie n'était pourtant pas toute tracée. Né en 1864 au 67 rue de Paris, 3 ans avant qu'elle ne devienne lilasienne, ce fils d'un marbrier funéraire, venu du Tarn et Garonne, fait l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs. Son rêve: devenir architecte. 

Un rêve contrarié et une entrée discrète en politique  

L'attaque d’hémiplégie que subit son père en 1886 l'oblige à rejoindre l’entreprise familiale, à peine revenu du service militaire. Il lui succédera en 1896, avec sa toute jeune épouse, Jeanne Léonie Perret. Et puis, tout s’accélère : 2d adjoint en 1900, il devient maire en 1902. Parallèlement, il milite au parti Radical Socialiste, dès sa création en juin 1901. C'est à ce parti qu'on doit les lois fondatrices sur les Associations et la Laïcité. Ses idées directrices: laïcité, solidarité, humanisme, tolérance, universalisme. 

Le sacre de l’Empereur  

Il présidera aux destinées de la ville durant 6 mandats, avec un goût certain pour le faste et le protocole. Fête du printemps, couronnement de la rosière, distribution des prix aux élèves méritants: tout se fait avec solennité; maire en frac et haut de forme, public en habit du dimanche, fanfare et discours se terminant invariablement par un vibrant "...l’école laïque, républicaine, démocratique et sociale". 

Eugène, le bâtisseur  

Aussitôt élu, Eugène Decros entreprend la modernisation et l’embellissement de sa ville. Elle attire par son dynamisme, croissant de 11.000 habitants en 10 ans (2.925/1901 - 14.000/1915). La voirie est assainie, l’éclairage public électrifié. L'ensemble des rues est progressivement pavé. Une grande salle de conférences (actuel TGC) est réalisée en 1905, dans un projet incluant également une école de garçons (Waldeck Rousseau) et un jardin public. La salle des fêtes restera longtemps la plus majestueuse et la plus grande de toute la région parisienne, accueillant nombre de réunions et de galas de soutien (Courrières 1906...)  En 1911, le boulevard de la Liberté est percé. Et la guerre de 14-18 vient faucher plus de 500 jeunes gens Lilasiens.  Un secours aux familles est organisé. Le monument aux morts de Desruelles leur rend hommage au cimetière en 1925. La cité jardin est réalisée en 1921 et en 1931 pour des familles nombreuses, de condition modeste. Un dispensaire, gratuit pour les bébés et jeunes enfants, est aménagé en 1927. Et, couronnement de son œuvre, le métro arrive enfin à la Mairie des Lilas en 1937. Sur son insistance, l'entrée en sera identique à celle de la station Opéra.

La dernière séance  

Toujours en exercice, il décède le 3 juin 1938, à 73 ans. Bon vivant, proche des petits comme des grands de ce monde, il aura géré le budget de la ville  avec la même rigueur que son entreprise, sans alourdir les charges de ses concitoyens, moins imposés qu'alentour. Ainsi s’achève le règne d’Eugène Decros, à ce jour record de longévité des 26 maires de l'histoire des lilas.

24/04/2017 

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